Le divorce en
Algérie est en constante hausse, et devient un phénomène, qui ne cesse de
prendre des proportions sociales et économiques inquiétantes.
Selon la
ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la
femme, Ghania Eddalia, il y
a eu en 65.637 cas de divorce en 2017. Selon elle, l'Algérie occupe la 10e
place au niveau arabe et la 78e position au niveau international sur 132 pays
en matière de divorce. La ministre a détaillé devant les parlementaires jeudi
qu'il y a eu 19% de cas de divorce demandé par l'épouse, soit prés de 13.000 divorces, 48,6% de cas de divorce demandé
par l'un ou l'autre des conjoints, 15% avec un accord commun des deux parties
et 16% de cas de répudiation. Selon l'Office national des statistiques (ONS),
citant des données du ministère de la Justice, il s'agit de ruptures d'union
prononcées au cours de l'année 2017, qui ont connu une augmentation relative de
5,3% par rapport à l'année 2016, environ 62.000 cas de divorce. L'ONS indique
en outre que le taux brut de divortialité a évolué à 1,57% au cours de la même
période alors qu'il affichait 1,52% en 2016. Quant au taux de divorce, il a
enregistré un bond, passant de 17,42% à 19,32% durant la même période, précise
l'ONS, qui explique que le taux de divorce est défini comme le rapport entre
l'effectif des divorces et celui des mariages contractés durant la même année.
Selon la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition
de la femme, le divorce ne concerne pas seulement les jeunes, mais touche
également les personnes âgées, et a évoqué comme une des raisons de ces
divorces l'influence des réseaux sociaux. Devant les parlementaires, la
représentante du gouvernement a plaidé pour la préservation de la cohésion
familiale, la stabilité et la consolidation des liens sociaux. Elle a également
abordé «les efforts consentis avec toutes les parties concernées pour la révision
du code de la famille, au sein duquel plusieurs amendements ont été introduits
ces dernières années», avant de souligner que le code de la famille «connaîtra
prochainement d'autres amendements». La ministre a également souligné la
promulgation des lois relatives à la protection de l'enfant et des personnes
âgées, et l'amendement des codes pénal et de la famille, en vue de «faire face
aux différentes formes de violence et d'accorder à la famille sa place
juridique au sein de la société, en termes de protection et de stabilité». Elle
a annoncé par ailleurs la mise en place «d'un plan stratégique pour la
protection de la famille et la préservation de sa cohésion, en favorisant son
accès aux différents programmes visant à assurer sa prospérité», ainsi que la
nécessité de «mettre en place un centre d'accueil et d'écoute pour prendre
connaissance des différents problèmes dont souffre la famille, lui apporter
tout l'appui et l'accompagnement nécessaires et consolider les liens familiaux
et sociaux». La ministre a par ailleurs, sur la suppression de l'allocation
forfaitaire de solidarité (AFS) accordée à certaines catégories de malades
chroniques et de personnes handicapées, à la suite d'une épuration des listes,
expliqué que cette allocation ?'profite aux personnes handicapées sans
revenus», soulignant que «le nombre de ses bénéficiaires s'élève à près d'un
million». En outre, elle estime que le montant de 3.000 DA de l'AFS est
insuffisant et ne répond pas aux besoins du bénéficiaire, annonçant que cette
AFS ?'sera revue à la hausse à l'avenir, après l'amélioration des conditions
financières du pays». Quant à la loi sur la protection et la promotion des
droits des personnes handicapées qui consacre au moins 1% des postes d'emploi
au profit de cette catégorie sociale, Mme Eddalia a
indiqué que ce taux «n'est pas bien appliqué dans ces entreprises» et que son
secteur «veille, depuis des mois, avec les secteurs concernés, à mettre en oeuvre cette mesure au profit des personnes handicapées».
Elle a précisé en outre que le ministère du Travail, de l'Emploi et de la
Sécurité sociale «a récemment donné des instructions aux inspecteurs du travail
pour vérifier sur le terrain, au sein des entreprises publiques et privées,
l'application de cette mesure», indiquant que son département procède «à un
recensement pour définir le nombre des entreprises, qui recrutent cette
catégorie sociale».