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![]() ![]() ![]() ![]() La bataille d'El Djorf, un fait d'armes, une épopée, à propos de laquelle
disait Larbi Ben M'hidi en s'adressant aux
colonisateurs : « On vous a administré une leçon à El Djorf
». Soixante-trois ans après, la bataille d'El Djorf
retentit encore, dans la mémoire de quelques moudjahidine, témoins de ce moment
historique qui reste vivace dans la région d'Aurès Nememchas,
dès qu'on évoque El Djorf et sa dimension dans la
lutte du peuple algérien. Durant une semaine (22-29 septembre 1955), quelque
400 djounoud dont beaucoup tombèrent au champ
d'honneur tinrent tête à une armada de l'armée française coloniale ameutée de
toutes parts. Une résistance héroïque des combattants de la liberté, conduite
de main de maître par le chahid Chihani
Bachir et ses lieutenants. Feu Ouardi Gattel disait, en témoin, que la bataille s'était déroulée
à oued El Djorf, à une centaine de kilomètres au
sud-ouest de Tébessa, où l'ennemi avait concentré ses engins blindés, chars et
pièces d'artillerie lourde, appuyés par l'aviation. Des armements
disproportionnés, même les officiers français reconnurent la justesse de la
stratégie adoptée des chefs militaires de la révolution. Les djounoud harcelèrent leur ennemi par petits groupes.
L'administration coloniale avait eu vent d'une réunion regroupant les chefs de
la révolution à El Djorf, pour faire le point sur la
situation après moins d'un an du déclenchement de la révolution de libération
en novembre 1954. Les forces militaires coloniales procédèrent donc, à un
bombardement systématique de la citadelle naturelle d'El Djorf,
un bunker dans lequel s'étaient retranchés les héros, refusant de se rendre, en
dépit de l'usage de gaz létal interdit par les conventions internationales.
Encerclés, les hommes de Chihani Bachir, dont
certains quittèrent l'endroit par un tunnel, parvinrent à faire entendre leurs
voix à travers le monde. La bataille d'El Djorf et
après celle du Nord constantinois menées par un autre héros Zighoud
Youcef, enclenchèrent un véritable tournant dans la lutte de l'Algérie pour se
défaire du joug colonial. Nos valeureux combattants, issus de plusieurs régions
du pays, avaient prouvé aux colonisateurs qu'ils n'étaient nullement des
terroristes, comme le faisaient propager leurs services de renseignements, mais
plutôt un engagement écrit au sang et au feu, pour que l'Algérie soit
indépendante. Aujourd'hui, il est grand temps de remémorer El Djorf, en lui accordant sa valeur mémorielle et les jeunes
générations doivent retrouver ces moments de lutte, par une écriture saine
d'une révolution que chacun de nous porte dans son cœur, une page indélébile
pour l'éternité.
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