Il est vrai que les catastrophes naturelles sont le plus souvent imprévisibles, mais le plat pays comptabilise une longue expérience en matière des inondations du mythique oued Mekerra.

Des milliards de dinars ont été investis pour dévier les crues par des canaux de déviation qui au lieu de driver les eux pluviales des avaloirs ont été transformés en réceptacle des eaux usées comme c'est le cas du canal de «Bouaaza el gharbi» jouxtant les cités «Souas» et l'AADL qui est devenu une catastrophe écologique qui menace toute une région. Dans la nuit du vendredi à Samedi des pluies torrentielles se sont abattus sur la wilaya de Sidi Bel Abbès pour donner l'alerte et la mobilisation des moyens humains et matériels venant des wilayas limitrophes.

En l'espace de quelques heures d'averses, le chef lieu de la wilaya a frôlé la catastrophe dans plusieurs quartiers envahis par la flotte qui a atteint plusieurs habitations et fait des dégâts à plusieurs véhicules engloutis dans des points noirs. Dans les quartiers Bab Dhaya, Mon plaisir, Djaouhara, Sogral, faubourg Abbou? les citoyens ont passé une nuit blanche en procédant avec les moyens de bord à l'ouverture des avaloirs et des bouches d'égout complètement bloqués. Selon un bilan officiel de la protection civile, une trentaine d'interventions ont été enregistrées. On signale le pompage des eaux dans plusieurs habitations à travers plusieurs communes de la wilaya notamment celle qui sont traversées par Oued Mekerra.

Au niveau de la trémie de Benhamouda, les sapeurs pompiers sont intervenus pour tracter un véhicule englouti par la flotte. On signale par ailleurs un accident de la circulation au niveau de la commune de Amarnas qui a fait deux blessés transportés en urgence au CHU. Dans l'agglomération «Dlahim» relevant de la commune de Sidi Hamadouche, un tracteur s'est renversé tuant le chauffeur sur le coup a-t-on indiqué dans le bilan de la protection civile. Au delà des communiqués officiels et du discours apaisant, c'est le marasme régnant au sein d'une population qui ne sait plus à quel saint se vouer avec un maire dénué de ses prérogatives et une assemblée communale tailladée par des luttes intestines.

Les appels incessants des internautes à travers les réseaux sociaux pour le lancement d'une opération d'entretien des avaloirs et de curage du réseau d'assainissement, ont buté sur des oreilles sourdes des responsables locaux qui ne sont pas arrivés à sortir la tête des affrontements sournois. L'ONA est amoindrie à plus de la moitié de son effectif, Nadifcom submergée par des problèmes d'équilibre budgétaires.

Le chef de daïra vient d'annoncer le lancement d'un projet pour la déviation du réseau d'assainissement des quartiers «El Makam» et «Bab Dhaya» pour un montant estimée à 15 milliards de centimes. Arrivera-t-on à mettre en place un programme pour un entretien périodique de toutes ces infrastructures de bases ? Le temps de passage d'un orage et on retombe dans les interminables réunions en usant des supports médiatiques afin de faire valoir la démagogie de l'Etat au service des citoyens.