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Après les fortes précipitations: Des familles sinistrées squattent une école à Es-Sénia

par J. Boukraa

Les dernières intempéries ont poussé de nombreuses familles occupant des bidonvilles à protester chacune à sa manière. Les habitants du bidonville situé le long de la voie ferrée, plus exactement près de la gare ferroviaire Kara 1 dans la commune d'Es-Sénia, ont carrément choisi de squatter une école située non loin de leur maison de fortune. Il s'agit de l'école primaire Boudraoua Abdelkder.

Les squatteurs qui se sont installés dans les classes de cours de cette école depuis la nuit de dimanche à lundi, pénalisant ainsi près de 480 élèves de suivre leur scolarité, revendiquent le relogement. «Nos maisons ont été carrément submergées par les flots. On n'a pas trouvé où se réfugier. On s'est installés dans cette école pour faire entendre notre voix», dira un père de famille. «J'occupe une baraque dans ce bidonville depuis les années 90 et à ce jour, je n'ai pas bénéficié de logement. Ma vie et celle de mes enfants sont en danger», dira un autre. Cette situation a poussé, selon eux, «les familles (une soixantaine) à agir de cette manière». Une situation décriée par les parents d'élèves et le personnel éducatif. Selon un parent d'élève, «on est à l'entame de l'année scolaire et j'espère que les pouvoirs publics ne permettront pas que cette situation perdure». Hier matin, un dispositif de sécurité était installé aux alentours de l'école.

On a aussi appris que 4 représentants des familles devaient être reçus à la wilaya. En effet, les habitants de ce bidonville lancent un appel pressant aux autorités locales pour un éventuel relogement. «Le tronçon de la voie ferrée constitue aussi un véritable danger pour les habitants de ces baraques; plusieurs citoyens du quartier sont inquiets pour leur progéniture. On a maintes fois sollicité les autorités locales pour prendre en charge nos doléances et malgré leurs promesses, rien n'a été fait pour nous», dira ce père de famille qui occupe une maison de fortune dans ce bidonville depuis près de 20 ans.

Ces habitants déclarent vivre le calvaire depuis qu'ils occupent ces baraques en tôle, un calvaire qui ne cesse de s'aggraver de jour en jour. Ils dénoncent également les conditions de vie déplorables de leurs enfants dont certains sont atteints de maladies chroniques. Ni gaz, ni eau, ni réseau d'assainissement et un réseau routier complètement détérioré. Pire encore, les eaux usées, les serpents, toutes sortes de bestioles font partie de leur quotidien.