![]() ![]() ![]() ![]() Pour
justifier pourquoi durant son mandat présidentiel la France a fait feu de tout
bois pour que les Occidentaux entreprennent des frappes aériennes en Syrie
contre le régime, l'ex-président François Hollande persiste à prétendre qu'il a
disposé de «preuves» irréfutables que l'armée syrienne a utilisé des armes
chimiques contre les populations civiles. Fort de cette certitude, il s'est
déclaré désolé que les puissances occidentales ne l'ont
pas suivi sur cette voie. Hollande s'attribue le beau rôle de «défenseur du
peuple syrien soumis à la «barbarie» de Bachar El
Assad et de son régime qui n'ont pas hésité à le gazer. Il y campe même après
que son successeur ait fait entendre lui un autre son de cloche sur le sujet.
Le 14 janvier, Emmanuel Macron l'a en effet subtilement démenti en affirmant
qu'il attend des preuves de l'utilisation d'armes chimiques pour riposter
contre le régime de Bachar El Assad. Confirmant ainsi
que la France n'a pas eu à disposition les fameuses preuves irréfutables dont
Hollande a argué pour tenter frénétiquement d'entraîner les Occidentaux dans
une intervention militaire en syrie.
L'ex-président français ne se dédira probablement pas et maintiendra contre vent et marée sa version sur la raison qui en a fait le héraut d'une intervention militaire occidentale en Syrie. Les Français et l'opinion internationale ne sont pas dupes de son insistance à la ressasser. En prenant ses distances avec l'attitude de son prédécesseur sur la question, Emmanuel Macron a tacitement reconnu qu'elle a été basée sur le mensonge et la désinformation. Il faut espérer de la part de celui-ci qu'il ne reprenne pas à son compte les boniments par lesquels sont prédécesseur a justifié sa position radicalement belliciste contre le régime syrien. Hollande est certes parti mais le parti interventionniste en France demeure influent et peut être en capacité d'obtenir de son successeur d'être moins regardant sur la véracité des «preuves» dont la France devrait disposer pour entreprendre des opérations de «représailles» contre Bachar El Assad et son régime. Ce qui semble être son intention au regard du tapage médiatique qui a cours dans l'Hexagone pour créditer qu'il y a eu utilisation d'armes chimiques en Syrie de la part des forces gouvernementales, et qu'elles continuent à en faire usage dans la Ghouta Orientale. Pour ce parti interventionniste en France et les milieux occidentaux qui partagent avec lui la même position sur le conflit syrien et la manière de le résoudre, un tel tapage médiatique sur l'utilisation d'armes chimiques est destiné à convaincre qu'il n'y a rien à attendre du régime syrien et pas une solution politique du conflit conforme aux intérêts de l'Occident. Ils paniquent aux résultats de l'offensive menée par les forces de Bachar El Assad dans la Ghouta Orientale où sont terrés les derniers mercenaires à leur disposition sur lesquels ils ont misé pour faire aboutir leur obsession d'un renversement du régime. Macron, qui ne cache pas vouloir ce renversement, semble néanmoins moins aventureux que son prédecesseur à s'en prendre militairement au régime syrien et certainement pas en se fiant à des «preuves» qui continuent à n'être que des allégations émanant de sources dont la fiabilité est si contestée que les Services français refusent de les considérer comme établies. De toute façon, la France que Hollande a impliquée dans le conflit syrien de la manière la plus préjudiciable à ses intérêts et à son influence dans la région, n'a pas les moyens de poursuivre sa politique agressive contre le régime syrien. D'autant que le rapport des forces sur le terrain a basculé au détriment des partisans du renversement de ce régime. |
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