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![]() ![]() ![]() ![]() Ce
dimanche 26 mars marque le deuxième anniversaire de la guerre «oubliée» qui se
déroule au Yémen menée par une coalition militaire ayant à sa tête l'Arabie
saoudite contre les rebelles houtis et leurs alliés
partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh.
Le bilan de ces deux années d'intervention de la coalition conduite par l'Arabie saoudite, dressé par le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme établit que plus de 4.500 civils y ont trouvé la mort et que quelque 8.000 autres ont été blessés. Le HCDH précise toutefois que le nombre réel de personnes blessées ou tuées est probablement beaucoup plus important. Mais l'intervention militaire au Yémen a aussi pour autre sinistre conséquence qu'elle provoque une catastrophe humanitaire puisque 21 millions de Yéménites, soit 82% de la population, sont menacés dans leur existence car nécessiteux d'une aide humanitaire que le HCDH et les organisations humanitaires ne parviennent pas à leur fournir. Le cri d'alarme lancé par le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme sur la situation qui prévaut au Yémen n'a que peu de résonance. Il se heurte en effet au mur du silence qui entoure l'intervention étrangère dans ce pays et ses conséquences. Un silence observé pour ne pas mettre l'Arabie saoudite qui en est l'initiatrice en position d'accusé. C'est une stratégie délibérée adoptée autant par les Etats soucieux de rester en bons termes avec la pétromonarchie wahhabite que leurs médias qui observent le blocus des informations concernant le Yémen. Au Yémen, la coalition bombarde, tue visant le plus souvent des cibles civiles occasionnant ainsi des carnages dont les victimes sont d'innocents citoyens. Le terrible désintérêt que manifeste la communauté internationale pour la tragédie que vit le peuple yéménite fait que l'Arabie saoudite persiste à poursuivre son intervention militaire en prétextant cyniquement qu'elle a la caution internationale. Tant que l'attitude de cette communauté internationale restera ce qu'elle est, la guerre au Yémen continuera à être une guerre « oubliée » et ce pays condamné à subir l'indicible de la part de la monarchie saoudienne qui ne lui pardonne pas de ne pas accepter d'être son vassal soumis à ses volontés. Mais pour aussi dans la solitude qu'il apparaît, le peuple yéménite à l'esprit fier et rebelle n'est pas près d'admettre la servitude que cherche à lui imposer le voisin saoudien. C'est la raison pour laquelle l'intervention militaire de celui-ci et de ses alliés qui devrait être une opération éclair pour réaliser leur objectif : la soumission des Yéménites, s'est transformée pour eux en un enlisement militaire qui est en train de craqueler l'édifice monarchiste en Arabie saoudite. |
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