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L'Algérie a une ardoise de plus de 31 millions d'euros aux hôpitaux de Paris

par Mohamed Mehdi

Sur plus de 118,5 millions d'euros de factures impayées par des patients étrangers aux hôpitaux de Paris, l'Algérie est redevable à plus de 26% de ce montant. Selon un bilan daté du 7 juillet, publié par la Commission médicale d'établissement (CME) de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), des «patients non résidents» ont laissé, jusqu'au 15 novembre 2014, une ardoise de 118,572 millions d'euros. L'Algérie arrive largement en tête des pays n'ayant payé les factures d'hospitalisation dans les hôpitaux de Paris avec un montant de : 31.642.625,43 euros.

Le Maroc arrive en deuxième position avec 11.051.231,26 euros, suivi des Etats-Unis (5.662.463,04 euros), de la Belgique (4.912.477,04 euros), de la Tunisie (4.729.377,34 euros), de l'Italie (4.071.615,42 euros) et de l'Arabie Saoudite (3.720.075,45 euros).

Le montant de la dette algérienne envers l'AP-HP est composé, selon le document de la CME, de trois parties. La dette des «particuliers» estimée à 20.328.016,22 euros, celle des «organismes» évaluée à 11.059.251,30 euros, puis la facture impayée par l'ambassade d'Algérie à Paris, soit un montant de 255.357,91 euros. Déjà en novembre 2012, l'Algérie avait une dette estimée à 16 millions d'euros envers l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Si l'Algérie est en tête dans le classement général des plus de 21 pays cités dans ce rapport, c'est l'Arabie Saoudite qui occupe la première place dans le chapitre des montants impayés par les «ambassades à Paris» avec un montant de 3.073.099,02 euros, ce qui représente plus de 82% de la dette envers l'AP-HP.

Par ailleurs, l'Algérie vient aussi en tête en nombre de séjours avec 2.439 en 2014, et 1.750 en 2010, soit une progression de plus de 39% en quatre ans. Toujours en nombre de séjours en 2014, l'Algérie est suivie par le Maroc (994), l'Italie (589) et le Koweït (585). A noter que le montant cumulé en 2014 par l'Arabie Saoudite (3.720.075,45 euros) correspond à un nombre de séjours de 168 (le plus bas parmi les pays cités).

Pour rappel, l'Algérie avait estimé la dette de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) envers la sécurité sociale française à environ 20 millions d'euros. Ce montant avait été annoncé, fin décembre 2013, par l'ex-ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi.

Enfin, selon le document de la CME, à partir de décembre les patients non résidents ou organismes étrangers seront appelés à payer d'avance, pour tous types de soins, la base d'un «devis, calculé au prix de journée + 30%». Il est également précisé qu'»aucune prise en charge d'organisme étranger ne sera plus acceptée, sauf si cet organisme règle d'avance à la place du patient».

Les «dérogations» prévues par l'AP-HP, permettant à certains organismes (Maroc, Emirats Arabes Unis, Koweït, et Arabie Saoudite) de «régler les soins de leurs adhérents, urgents ou programmés, sur facture après la sortie du patient», ne concernent pas l'Algérie.