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15 mendiants récidivistes condamnés à six mois de prison ferme

par J. Boukraâ

À l'instar des autres régions du pays, la mendicité s'étend indubitablement à Oran où elle prolifère davantage pour constituer une «profession libérale». A Oran, ils sont des dizaines à squatter régulièrement les trottoirs. Des personnes âgées, handicapées, des femmes et enfants en bas âge. Chacun à sa manière aborde les passants. Ils arrivent parfois même à les agresser, jusqu'à ce que la personne cède. En l'absence de mesures adaptées pour l'endiguer et de moyens pour la combattre, elle devient, au fil du temps, un créneau malléable qui submerge les quartiers et les places publiques. Ultime échappatoire, pour certains citoyens excédés par la misère de la vie quotidienne, le chômage et la précarité, moyen de doubler ses gains pour d'autres, peu importe la définition, la mendicité demeure pour plusieurs gens le reflet de la misère sociale qui s'est emparée de certaines couches de la société. Près de 500 mendiants « exerçant » à Oran ont été recensés par la direction de l'action sociale. Ces mendiants ont été portés sur le fichier de wilaya. Selon la DAS, en cas de récidive, des mesures sont prises à l'encontre de ces derniers. Dans cet ordre d'idée, on apprend que depuis le début de l'année, 15 mendiants récidivistes on été traduits en justice. Ces deniers ont été condamnés à six mois de prison ferme. Ces actions visent à lutter contre les réseaux de mendicité, notamment ceux recourant à des enfants, des bébés ou des personnes handicapées.

Ces pratiques, bien qu'interdites par la loi, prennent de l'ampleur et les mendiants professionnels s'organisent de plus en plus dans des réseaux. En effet, dans les rues, les stations de bus, devant les banques et les magasins, notamment les boulangeries, sur les parvis des mosquées, les mendiants abordent avec insistance, harcèlent à outrance et injurient même quand ils sont insatisfaits. Néanmoins, en l'absence de statistiques fiables et précises, il est difficile d'évaluer et éliminer le phénomène de la mendicité qui fait partie du décor de toutes les villes du pays. Des femmes très jeunes, avec des enfants, souvent avec des bébés de quelques mois, voire d'à peine une semaine, ainsi que des adolescents, envahissent chaque matin les artères de la ville d'Oran, à l'instar des grandes villes d'autres wilayas. La majorité d'entre eux sont venus d'autres villes, voire de wilayas lointaines. Adossés aux murs ou couchés à même le sol, ces quémandeurs mettent à terre tout le paquetage : bébés, couches, biberons, boîtes de lait, ordonnances, boîtes de médicaments... avant d'entamer leur litanie et leur journée de...travail.