Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Les syndicalistes des chemins de fer en ébullition

par A. Mallem

A l'évidence le clash s'est produit entre la Fédération nationale des cheminots et les syndicalistes représentants de 7 wilayas qui composent la région «Est». Jeudi matin, ces derniers se sont réunis au siège de l'union de wilaya de l'UGTA de Constantine pour dénoncer le comportement du secrétaire général de la Fédération nationale des cheminots (FNC) et tirer la sonnette d'alarme sur la situation qui prévaut au sein de leur entreprise, la Société nationale des Transports ferroviaires (SNTF). «Nous estimons, plutôt nous exigeons que le SG de la fédération doit sortir en retraite», a clamé d'entrée M. Benzitouni Fayçal, membre de la fédération, de la section syndicale/gares de Constantine et président du comité de participation. Dénonçant le «travail fractionnel» mené par le SG de la FNC, notre interlocuteur a expliqué que ce dernier ne veut pas convoquer les sections syndicales et suivre le processus indiqué dans le règlement intérieur et les statuts de l'organisation syndicale UGTA. «Nous dénonçons vigoureusement ces pratiques anti-statutaires et nous n'allons pas nous laisser faire !», s'exclame-t-il indigné. Il a annoncé dans la foulée que cette situation a été expliquée aux responsables de l'union de wilaya qui vont intervenir auprès de la centrale syndicale pour dégager une solution dans les meilleurs délais afin de désamorcer le conflit et mettre un terme à un grand marasme qui existe au sein des cheminots de Constantine et qui se répercute négativement sur la situation économique de l'entreprise. « Les représentants des cheminots de Constantine sont mis au pied du mur et doivent s'opposer aux pratiques du SG. de la fédération dont le seul souci est de les diviser de sorte qu'ils aillent au congrès en rangs dispersés et qu'ils ne puissent pas l'empêcher de briguer un autre mandat. C'est son objectif», a affirmé Benzitouni.

Le représentant du syndicat des cheminots d'une wilaya, qui n'a pas voulu dévoiler son nom, a enchaîné: «Notre fédération a perdu les pédales. Elle est entrain de gérer les problèmes d'ordre organique d'une manière tout à fait anarchique, sans prendre en considération les textes de l'UGTA et les lois en vigueur régissant l'organisation syndicale. Elle est entrain de travailler de manière fractionnelle, unilatérale sans réunir le conseil national qui n'a pas siégé depuis 6 ans. C'est pour cela que nous dénonçons le comportement du secrétaire général de la fédération, âgé de 62 ans et qui ne veut pas prendre sa retraite, qui ne veut pas admettre qu'à la SNTF il y a des hommes, des syndicalistes qui peuvent prendre la relève. Il a fait son temps et accompli sa mission à la tête de notre syndicat. Nous ne voulons pas juger sa gestion, disons simplement que sous son règne le mouvement syndical à la SNTF a atteint un seuil critique», rétorquent à l'unanimité les syndicalistes de la région «Est». Un autre a ajouté que le SG de la FNC n'est pas un cadre dirigeant, mais un syndicaliste et les fondateurs du syndicat des cheminots qui étaient en fonction n'ont jamais dépassé les 60 ans. Un autre encore ajoute que les cheminots à l'Est font face aujourd'hui à une grande tentative de scission.

«Et je peux dire que c'est notre fédération qui est à l'origine de ce qui se passe dans notre région. Et de rappeler le mouvement de contestation qui a réuni récemment les syndicats des cheminots «une centaine de personnes», a-t-il dit, venant aussi bien de l'Est que de l'Ouest, du Centre et de l'extrême Sud, qui se sont déplacés au Secrétariat national de l'UGTA pour demander que des mesures soient prises pour mettre fin aux fonctions du SG de la fédération. « C'est un simple contractuel dont le mandat a expiré il y a belle lurette. Et, d'après les textes, un contractuel ne peut jamais représenter les cheminots, car c'est contraire aux statuts», signale M. Benzitouni.

Revenant sur la situation de l'entreprise, celui-ci dira que «aujourd'hui, la part du marché de la SNTF se réduit comme peau de chagrin. Nous sommes confrontés à une concurrence déloyale imposée par les autres moyens de transport terrestre : camions de gros tonnage, citernes, etc. Ils nous prennent le transport du carburant qui était longtemps notre apanage, mais aussi celui du blé que nous faisions pour le compte de l'OAIC. Et pour ne rien vous cacher, notre entreprise court à la faillite. Aussi, estimons-nous que les pouvoirs publics doivent intervenir pour empêcher cela !».