
A voir de plus
près le nombre de dossiers validés par la fameuse commission inter-sectorielle,
la wilaya de Saïda baignerait dans l'aisance socio-économique et aurait diminué
largement le taux de chômage qui ronge la frange juvénile. Le nombre de
dossiers traités en une séance mobilise des énergies, une journée durant, à
palabrer avec des porteurs de projets parfois en marge de l'objet. Certains
jeunes ignorent jusqu'à la nature, sinon le processus de l'investissement
envisagé. Satisfaits d'avoir obtenu des factures pro-formats chez des
fournisseurs d'appellation, les jeunes n'hésitent pas à franchir le seuil de
l'intolérable. Cette situation exagérée a emmené la directrice de l'antenne
Ansej à recourir à l'authentification des documents constitutifs du dossier
avant la délivrance de l'attestation d'éligibilité, «le sésame du prêt, ouvrant
la voie à la concrétisation du projet». Il a fallu, conformément aux directives
de la direction générale, geler des activités pour réduire les demandes, tant
des créneaux sont saturés, et refuser les documents de certains fournisseurs.
La commission donne son accord de principe après avoir débattu, avec le jeune,
des aspects de la faisabilité commerciale et technique du projet. «Et c'est là
que se décèlent les opportunistes et ceux leurrés par la convoitise démesurée»
constatera un membre, ajoutant «que la décantation doit s'opérer en amont et
que des inspections à postériori dévoileront le faux». D'ailleurs les services
compétents mènent des enquêtes et investigations à propos de 13
investissements. «Et la suite viendra» dira la responsable. «Le jeune ayant
maturé son projet, le fournisseur dûment agréé et le banquier, pourvoyeur de
fonds, sont les maillons forts d'un dispositif à considérer à sa juste mission»
rappellera la directrice.