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EL-BAYADH : QUI PEUT SAUVER LA GAZELLE ?

par Hadj Mostefaoui

Le braconnage et les maladies ont décimé par le passé des populations entières d'espèces d'ongulés sauvages dont certaines ont totalement disparu du paysage saharien, notamment la gazelle de Cuvier (Admi) et le mouflon à manchettes. Les troupeaux de centaines d'individus de gazelles qui sillonnaient autrefois le désert font partie d'un passé à jamais révolu.

Face à la menace d'extinction de ces espèces rares qui pesait sur ce riche patrimoine, l'Algérie a décidé de prendre sérieusement cette fois-ci le taureau par les cornes en créant le seul et unique centre d'élevage en captivité en ex-situ dans la commune de Brezina. Toutes les conditions favorables à ce type d'expérience, unique en son genre en Afrique, sont réunies, à savoir le milieu naturel semi-saharien et le climat qui s'y prêtent à merveille. Créé au début du mois d'août 2001 au lieu-dit Bendella (Brezina), ce centre a pour vocation la préservation de la pérennité des deux espèces d'ongulés connues comme gazelles des sables, la dorcas et le leptoceros. Ayant comme première vocation d'éloigner le spectre de la menace d'extinction qui pèse sur une espèce très rare, cette station dispose de toutes les commodités adéquates.

Faisant l'objet de soins attentifs au sein du centre de développement et de conservation des espèces naturelles, quelque 94 individus dont 55 mâles et 39 femelles, répartis en 05 enclos, vivent en semi-liberté sur plus de 08 hectares. Cinq hangars aménagés et 02 salles de soins sont également prévus afin d'assurer le suivi des périodes de gestation et de mise à bas des femelles par des vétérinaires expérimentés. Il est prévu à l'issue d'un long séjour de cette population de gazelles, qui peut s'étaler parfois sur plusieurs années, et pour éviter la surcharge du site, des lâchers périodiques de gazelles en milieu naturel. Cette opération qui attend d'être concrétisée depuis l'ouverture de ce centre, géré par l'Agence nationale de la nature, vise essentiellement et à long terme la réintroduction du cheptel dans son propre milieu saharien. Une première en Algérie qui a eu le mérite d'attirer l'attention de chercheurs de l'université de Béjaïa qui se sont penchés sérieusement sur la sauvegarde de ces espères.

RESTE CEPENDANT LA LUTTE CONTRE LE BRACONNAGE QUI NE CESSE DE SEVIR ET DE PRENDRE DES PROPORTIONS INQUIETANTES DANS LES REGIONS INTERIEURES DU SUD DES DAÏRAS DE BREZINA ET D'EL-ABIODH SID CHEIKH, DES REGIONS SAUVAGES, DESERTIQUES ET DIFFICILES A SURVEILLER SAUF PAR LES AIRS. DES MOYENS COLOSSAUX DOIVENT ETRE IMPERATIVEMENT MIS EN ?UVRE POUR LA SAUVEGARDE D'UN PAN DU PATRIMOINE NATIONAL RICHE EN BIODIVERSITE. UNE NOUVEAUTE QUI SURPREND PLUS D'UN, UN JEUNE CHOMEUR DE LA VILLE D'EL-BAYADH QUI A PRIS CONSCIENCE DE CETTE MENACE, A PRIS L'INITIATIVE DE PRENDRE SEUL EN CHARGE L'ELEVAGE DE L'IBIS, CET OISEAU MYTHIQUE DE LA FAMILLE DES ECHASSIERS. GAGEONS QUE CETTE ENTREPRISE, EGALEMENT UNIQUE EN SON GENRE, FERA AUSSI DES EMULES DANS CETTE REGION.