
Arrêtons, barakette, c'est quoi ces annonces, cette
publicité et ce tapage autour des gouffas de ramadhan pour aider les démunis ?
Allez ça suffit ! C'est quoi ces couffins de la honte dans un pays où les coups
sont durs ? Quel sens donner à ces commissions qui se réunissent pour organiser
toutes ces mascarades afin d'étaler au grand jour la misère ? Messieurs, vous
qui pensez à la veille de chaque mois de jeûne à ces familles démunies, c'est
vous qui les avez faites. C'est vous qui êtes à l'origine de la misère. C'est
trop simple de dire, «ils ne veulent pas travailler». Où est le travail que
vous proposez ? Messieurs, faites une enquête sérieuse sur toutes les formules
que vous avez initiées au profit des jeunes. Vous saurez effectivement quelles
tranches de la population en ont profité. Ceux qui en avaient vraiment besoin
se sont vus marginalisés? «L'Etat est de bonne foi, diriez-vous, c'est
l'exécution qui a brouillé les cartes». L'exécution, c'est vous qui l'avez
nommée pour vous servir. Messieurs. C'est comme au temps de la médecine
gratuite qui n'a bénéficié qu'à flène et flène. Ces prises en charge à
l'étranger qui étaient offertes comme des cures à des gens dans le besoin... de
changer d'air. Le povrico, lui, se voyait confronté à la pénurie de fil de
suture et autres produits détournés.
On distribue de la pitance à des bouches qui n'arrêtent pas
de demander du travail, et on envisage la construction d'une mosquée qui
accueillera cent mille prieurs. On veut le plus haut minaret quand on manque
d'hôpitaux ou tard; c'est aberrant, on le répète. C'est aberrant d'entendre ça
quand l'appareil économique est en panne, quand la relance n'est qu'importation
de produits de bouffe, produits pour garnir le couffin du ramadhan qui,
bientôt, nous sera offert à tous. Non, ce n'est pas un discours misérabiliste,
ni socialiste, ni communiste, ni anticapitaliste. C'est un cri de cœur de ce
guellil qui n'a pas la double nationalité. Qui n'a pas de passeport. Mais qui
connaît son pays à fond.