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Le magistrat Babadji n'est plus

par M. B.

C'est avec douleur et tristesse qu'Oran vient d'apprendre le décès de Babadji Hamid, conseiller à la Cour suprême, terrassé par la maladie. Il a rendu l'âme à Barcelone où, selon ses derniers souhaits, il voulait aller pour voir une dernière fois ses petits-enfants.

Connu sur la place d'Oran, il était l'un des plus anciens magistrats. Il exerça cette fonction de façon continue, de 1972 jusqu'à ce jour fatal. Il débuta au tribunal d'Oran comme procureur de la République adjoint avant de rejoindre le même poste à Mers El-Kebir. Ce fut ensuite comme juge qu'il rejoint la cour de Mascara où il assuma ses charges. Malgré tous les risques de la décennie noire, il n'abandonna jamais son poste. Il fut nommé par la suite comme conseiller à la Cour suprême. Les magistrats qui l'ont côtoyé, ont toujours apprécié l'homme et le juriste compétent.

Babadji Hamid était aussi un mordu du ballon rond. Mascara, sa ville d'adoption, se rappelle encore de lui, enfant du village Oued El-Abtal, quand il évoluait, à la fin des années soixante, au sein du légendaire Gallia. C'est comme élève interne au lycée Djamel Eddine de cette ville qu'il fut remarqué. Après le bac, et son inscription à la faculté de droit d'Oran, il joua aussi au CDJ (club des jeunes) qui a marqué toute une génération. Né en grande Kabylie en 1948, il hérita de son grand-père, armurier, la passion de la chasse ; et Oran lui donnera plus tard le virus de la pêche. Les habitants de la forêt de M'sila et les pêcheurs de la plage de Corales le connaissent bien. Il comptait beaucoup d'amis parmi eux. Dans tous ces milieux, ce fils de chahid laissera le souvenir d'un homme honnête, chaleureux et modeste. Selon ses dernières volontés, il sera enterré à Aïn El-Türck où il a habité ses dernières années.