
La ville de Aïn Defla a été le théâtre d'échauffourées durant la nuit de
dimanche à lundi. En effet, le soir vers 22h, quelque 2.000 jeunes s'en sont
pris à l'hôtel «Doui» où séjournent depuis des mois des Egyptiens cadres d'une
société industrielle implantée à Aïn Defla. La police s'est interposée et a
tenté d'abord de calmer les esprits surchauffés en réaction aux images chocs
diffusés dans certains médias et surtout d'une vidéo circulant sur le Web
faisant état d'Algériens tués au Caire. Les officiers de police ont tenté de
nouer le dialogue avec les manifestants pour éviter tout dérapage, rien n'y a
fait. Des renforts sont dépêchés sur les lieux. Devant le bouclier placé devant
l'hôtel, les quelque 2.000 manifestants ont réagi par des jets de pierres. A la
dernière limite, les policiers ont tenté d'éloigner la foule de l'hôtel en
usant de gaz lacrymogène, pendant que d'autres policiers utilisant une voiture
blindée ont fait évacuer les ressortissants égyptiens pour les placer en lieu
sûr. Tirs de bombes lacrymogènes, jets de pierres, cela a duré 2h environ.
Quelque 600 à 700 individus se
sont ensuite dirigés alors vers l'agence Djezzy où déjà la police avait pris
place. Là aussi les officiers de police ont tenté le dialogue pour dissuader la
foule de ne pas commettre l'irréparable. Avant d'être dépassés par les
événements, des policiers ont pu évacuer le gardien de nuit, les armes des gardiens
et les coffres. «Ce fut et c'est notre but primordial», nous a déclaré le
commissaire Halim, chargé de communication. Une fois la mission essentielle
accomplie par les policiers, ces derniers ont été submergés par la foule
déchaînée. Les locaux sont alors saccagés. «Les dégâts matériels comptent peu à
côté des vies humaines», nous déclare le commissaire. Quelques policiers ont
subi des blessures légères causées par les jets de pierres. Cependant avant que
les dégâts ne prennent plus d'ampleur et ne s'étendent à d'autres secteurs, bon
nombre de citoyens, des sages sont alors intervenus et après des heures de
palabres, les esprits se sont calmés ici et là. Le wali en personne était sur
les lieux et a pris langue avec les manifestants en colère. La police a procédé
à 14 interpellations.