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Substituer le vote au véto

par Abdelkrim Zerzouri

Que représente le statut de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies durant un mandat de deux ans (2024 et 2025) auquel a accédé l'Algérie, suite à son élection à ce poste, le 6 juin dernier ?

De toute évidence, on n'intègre pas ce Conseil de sécurité de l'ONU par hasard, cela exige un travail diplomatique profond, des actions de lobbying et le bénéfice de l'estime d'autres pays votants pour arriver à cette fin.

En matière de bilan, il est vrai que les pays qui sont passés par là n'ont pas influé sur les grandes décisions du Conseil de sécurité. Pas parce qu'ils manquent de volonté pour laisser des traces quant à leur contribution dans les décisions du Conseil de sécurité de l'ONU, mais à cause des règlements. D'où l'importance, pour ces nouveaux pays élus au sein du Conseil de sécurité, l'Algérie, la Sierra Leone, aux côtés de huit autres pays membres non permanents d'axer leurs efforts sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies. En l'état actuel des choses, rien ne peut se faire au Conseil de sécurité des Nations unies, qui comprend 15 pays, tant que ses 5 membres permanents (la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie) détiennent le droit de veto sur toute résolution ou décision, avec des prérogatives de bloquer le mécanisme décisionnel de l'organe. Peut-on espérer substituer le vote au véto et casser cette dictature qui ne dit pas son nom, au sein des Nations unies ? Les nouveaux membres non permanents qui prendront leurs postes en janvier 2024 peuvent contribuer au changement de cet état de fait, en associant leurs efforts à d'autres membres non permanents, et même permanents.

A fortiori, la Sierra Leone préside le Comité des Dix de l'Union africaine, chargé d'harmoniser la position de l'Afrique sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, et devrait, dans ce contexte, agir avec efficacité pour faire entendre la voix de l'Afrique. Une voix qui peut se faire entendre également dans d'autres dossiers, notamment celui de la Palestine, en sus d'autres questions de sécurité régionale et internationale. Donc, quoi qu'on puisse dire, il n'est pas du tout anodin de siéger au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.