Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

SAVOIRS ET SAVOIR-FAIRE

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Livres

Economie de la connaissance et le développement agricole et rural. L'expérience algérienne. Essai de Abdelkader Djeflat et Rachid Benaissa (Préface de Belgacem Haba).Casbah Editions, Alger 2021, 259 pages, 950 dinars



Un sujet (et une couverture) en apparence très et trop sérieux pour «accrocher» le citoyen lambda et pourtant, il fallait oser commencer à le parcourir pour se retrouver plongé dans un univers familier pour la plupart d'entre-nous presque tous enfants issus de la paysannerie et du monde agricole, en tout cas les quinqua-sexa et plus. On y rencontre donc la culture et la connaissance...mais, cette fois-ci, socles de l'agriculture moderne, devenant pivots de la transformation vers la modernité du monde rural... dont il faut le reconnaitre, plusieurs décennies après l'indépendance du pays, nous n'arrivons pas encore à nous y élever, et ce après plusieurs expériences, certaines heureuses mais pas durables, d'autres très malheureuses pour ne pas dire catastrophiques. Résultat des courses: voir la photo de couverture, assez parlante.. nous montrant un monde partagé entre conservatisme et modernité. Modernité est un bien grand mot car la possession d'un Iphone ou d'un téléphone portable ou même d'un laptop ne veut, en réalité, rien dire de plus que la possession d'un outil de communication primaire, presque de la quincaillerie... Encore plus lorsqu'on oublie que dans l'économie de la connaissance, «le système éducatif, dans son ensemble, est un pilier structurant»... et qu'au sein de la société ceux (décideurs et opérateurs) qui ne sont pas habitués aux nouveaux modes d'information et de communication, ceux qui craignent le renouveau et les bouleversements (qu'ils dramatisent) sont encore assez nombreux faisant barrage aux défenseurs de l'introduction rapide du progrès dans le monde rural.

C'est, peut-être, ce qui a fait- malgré la bonne volonté et la compétence de ses concepteurs auteurs- et quelques belles réussites - le lit de l'échec (relatif, car il y eut des résultats évidents), de l'introduction de l'«économie de la connaissance», au sein de l'agriculture. Un concept introduit dans les années 2002/2003 et mis en œuvre dans les années 2008 à 2013 (année de son abandon). Une «belle aventure», avec ses «Prar», «Prr», «Pra», «Snaddr», «SiPsrr», «Cp», «Rfig» et «Ppdri». Comme tout ce qui s'est fait au début de l'ère Bouteflika, les moyens financiers existant à profusion, des «innovations multiples et diverses». «Un cas rare dans le monde et inédit dans la région africaine et celle du monde arabe» (Belgacem Haba, préface). Qui n'a pas duré. Une gouvernance bouteflikienne chaotique, les mutiples changements de ministres, les résistances internes... ajoutés aux «intrusions» et pressions des oligarques et autres affairistes de la terre agricole n'ont fait qu'accélérer la mise à mort du projet. Le hirak puis la politique du Renouveau ont certes relancé l'idée de base. Où et comment ira-t-elle ? L'avenir nous le dira.

Les Auteurs : Abdelkader Djeflat est professeur d'économie (Université de Lille. Doctorat obtenu en Grande-Bretagne. Membre fondateur de plusieurs réseaux de laboratoires dédiés à l'économie de la connaissance, l'innovation et l'intelligence économique.

Rachid Benaissa, docteur en sciences vétérinaires (Université de Budapest, 1975), longtemps fonctionnaire au ministère de l'Agriculture.Ministre délégué puis ministre (2008-2013).

Table des matières : Préface/ Avant-propos/ 1ère partie : L'économie de la connaissance. Un nouveau moteur de croissance/ 2ème partie : Le secteur du développement agricole et rural et l'économie de la connaissance. Enjeux, réussites, échecs et interrogations/ 3ème partie : Le grand tournant et les défis d'avenir/ Conclusion/Annexe/ Bibliographie générale/Liste des travaux/ Liste des schémas

Extraits : «Que de richesses et d'expériences sont parties avec leurs détenteurs, perdues à jamais parce que, la tradition orale aidant, il n'y a pas ce déclic de la capitalisation, la préservation et de la passation à des générations montantes» (p16), «A chaque crise et à chaque période de mutations, la tendance était soit au repli sur soi-même par souci de protection, soit à la fuite en avant, la négation du passé et à la recherche de boucs émissaires se transformant souvent en agressivité, en troubles, en régression et en pertes de repères et de temps» (Rachid Benaissa, p 121)

Avis : Ouvrage didactique... pouvant inspirer les opérateurs du secteur agricole... Pas tous, hélas, mais ceux concernés par son développement

Citations : «L'inégalité des richesses est déterminée de plus en plus par l'inégalité d'accès à la connaissance» (Abdelkader Djelfat, p 40), «Contrairement aux institutions formelles, la gouvernance locale se construit mais ne se décrète pas» (Abdelkader Djelfat, p 51), «Un territoire, ce n'est pas seulement des espaces demandeurs de ressources venant d'ailleurs, généralement de l'Etat, mais aussi un concentré dec ressources latentes de connaissance, d'expérience de savoirs et savoir-faire» (Abdelkader Djelfat, p.57), «Votre concurrent, c'est celui qui fait évoluer le rythme de progression plus rapidement» (Abdelkader Djelfat, p.65) ; «Il n'y a pas de territoires sans avenir...il n'y a que des territoires sans projets» (Rachid Benaissa, p 122)



Dictionnaire de poche. Citations algériennes. Recueil de Belkacem Ahcene Djaballah. Editions El Qobia, Alger 2021, 1.200 dinars



L'objet d'un recueil de citations dépend de l'idée qu'on se fait de son usage. Pour l'auteur, il s'agissait de produire un outil d'aide au travail de réflexion de tout un chacun, de l'écolier à l'étudiant et à l'instit' et le prof' et, pourquoi pas ? aux écrivains, aux journalistes, aux fonctionnaires et aux politiciens, mais aussi de montrer et de démontrer que la création et la pensée littéraire algériennes, c'est-à dire produites en Algérie, par des éditeurs algériens, celles d'hier et celles d'aujourd'hui, sont d'une qualité souvent bien meilleure, tant au niveau de la construction que de la profondeur, que celles produites à (et par) l'étranger. Et les citations, pour la plupart peuvent être «citées» aussi bien dans les discussions, lors les discours et interventions, sans complexe, que dans des dissertations des mémoires et des thèses universitaires.

L'Auteur : Docteur en Sciences de l'Information. Ancien professeur -associé des Universités (communication et journalisme), journaliste indépendant et (à l'occasion) consultant en communication

Table des matières : Présentation/ 4000 citations d'hier et d'aujourd'hui classées par mots clés et par ordre alphabétique(1.000 entrées)

Extraits : «Tout dépend de l'usage qu'on en fait (la citation) De celui-ci dépend la pertinence de la phrase ou de l'extrait» (p13), «La langue française et les autres langues dominantes n'appartiennent plus à la seule France ou à la Grande- Bretagne (pour l'anglais) ou à l'Italie (pour l'Italien) ou à l'Egypte (pour l'Arabe) mais au Monde» (p 13)

Avis : Très utile pour savoir ce que disent, écrivent et pensent nos femmes et hommes de lettres, de presse et de politique. Et, surtout pour ne plus (trop) recourir à «l'étranger» (européen, américain ou chinois ou arabe)... qui a, bien sûr sa place dans nos recherches, notre culture et nos propos quotidiens, mais pas de manière majoritaire et dominatrice

Citation : «La citation, une langue de bois ? Effectivement, lorsqu'on en abuse» (p12)