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![]() ![]() ![]() ![]() Jour
5678. Le mois du sable, grain par grain.Vous êtes «islamophobe» !Le mot sert à
tout aujourd'hui. Il est l'invention idéologique populaire du nouveau siècle,
après la mort du communisme et le déclin moralisant du capitalisme. Donc, dans
«islamophobie», on ne met pas uniquement la définition du dictionnaire mais
tout ce que le monde ne définit pas clairement : qu'est-ce que l'islam (une
religion obligatoire ou un choix de soi devant les siens ou devant le Dieu de
son choix ?). Qu'est-ce que aussi la liberté ? (Renoncer à la sienne au nom de
celle de tous, ou défendre la sienne de croire ce que les autres ne croient pas
ou ne rien croire et l'affirmer comme un droit ?). Qu'est-ce qu'une caricature
? (Un dessin ou un attentat ?) On peut y mettre d'autres mauvaises réponses aux
bonnes questions de la tolérance, de la séparation de la bêtise et de l'Etat,
de la différence, des cultures et des défaites. Islamophobie dans la planète
d'Allah, c'est comme «capitaliste» chez les communistes et comme «rouge» chez
les Américains : vous êtes islamophobe si vous êtes différent et que vous le
dites. Vous l'êtes si vous dites qu'un pays a des lois qu'il faut respecter,
sinon il faut aller vivre en Arabie Saoudite. Vous êtes aussi accusé
d'islamophobie si vous tenter de penser l'Islam chez vous, dans votre pays,
dans votre tête, dans votre vie. Et vous l'êtes encore plus si vous le faites
dans une langue étrangère, celle de l'ex-colonisateur par exemple. L'accusation
«d'islamophobe» est servie comme une fatwa et avec la même dose de colère, de
rejet et d'exclusion et d'intolérance : c'est un peu le synonyme discret et
encore poli de «hérétique», apostat, impie. Vous êtes donc islamophobe si vous
êtes contre l'invention horrible de la burka comme linceul vivant, si vous
expliquez qu'il y a des limites entre croyance et droits et que le monde a le
droit de vivre ici dans le monde et pas dans l'au-delà de chacun.
Vous êtes aussi désormais islamophobe, si vous dénoncez les comportements des musulmans qui se cachent derrière l'Islam (en occident, dans le monde ou en Algérie). Si vous répondrez à des imbécillités consacrées au nom de Dieu. Vous êtes aussi «islamophobe» si vous dites non au détournement d'un espace d'enfants et de jeux au profit d'une mosquée chaque dix mètres dans votre quartier, ou si vous riez des Takbir fait aux conversions théâtrales dans les mosquées, ou si vous parlez des «Savants» autoproclamés, les «Google d'Allah» qui ont des avis sur tout et vous interdisent d'avoir un avis sur rien. Vous êtes accusé d'islamophobie quand vous résister à l'islamisation de l'espace national, de la justice, de la culture, du sens et de l'avenir et des écoles. Vous êtes aussi islamophobe si vous essayez de penser l'Islam selon vos attentes et vos interrogations et pas selon des livres morts. Vous l'êtes donc si vous êtes seulement différent, libre chez vous dans votre pays, critique ou seulement sincère avec les vôtres ou patriote. D'ailleurs, vous êtes islamophobe si vous récusez l'arabité comme identité alors que la religion n'a rien à voir avec l'arabité. L'accusation est désormais généralisée : contre les Occidentaux parce qu'ils sont occidentaux, contre ceux qui sont différents, contre les siens qui ne pensent pas comme soi, contre les inaugurateurs d'avenir et les objecteurs. Elle est pratiquée dans les cafés, les journaux mais aussi dans les têtes pensantes d'une certaine élite qui nourrit des fixations sur l'Occident et qui voit un complot sous chaque aisselle et qui taxe, avec la facilité de la décapitation, toute différence d'idée comme une soumission à l'occident justement. L'islamophobie n'existe pas ? Si. Comme beaucoup d'autres maladies du siècle. Mais elle existe aussi comme fatwa indirecte par accusation maligne d'être «islamophobe». Sournoise manipulation du sens et outil de torture de la nouvelle inquisition. L'accusation d'islamophobie a créé donc une peur d'être taxé d'islamophobe et, partant, elle a étendu l'espace de ce qui est interdit à la critique et à la réflexion et la contestation. Elle menace et donc paralyse puis s'érige en police des idées et tabou. Et il ne faut pas y céder ni reculer. Tant que ceux qui vous taxent d'islamophobe ne s'appellent pas Allah ou Dieu, ils n'ont aucun droit de vous faire taire. La majorité n'a jamais été l'argument de la raison. Et lorsqu'on remonte l'histoire, on découvre, lentement, que l'accusation d'être «islamophobe» est aussi ancienne que le meurtre ou l'ignorance : elle a servi à lapider Ibn Roch de savates comme à lyncher d'autres lumières. Aujourd'hui, elle sert à cacher le vol des chaussures dans les mosquées, le sous-développement de notre monde, le déni. Et ailleurs, dans le monde des autres, l'accusation sert à «victimiser» ceux qui veulent imposer leurs croyances aux autres. Conclusion ? C'est en accusant les gens d'islamophobie que l'islamisme avance plus vite que le désert qu'il propose, comme solution, au reste du monde. |
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