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![]() ![]() ![]() ![]() Mardi, les Algériens seront rivés à leurs écrans de télévision
pour vérifier si comme rapporté par le directeur de l'Expression à qui la
confidence aurait été faite sous couvert de l'anonymat par un haut dignitaire
du régime, la convalescence du président s'achèvera à cette date puisque selon
cette source il recevrait le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan
arrivant en visite officielle à Alger.
C'est dire qu'ils veulent le voir tant ils restent sceptiques sur la véracité des annonces officielles qui leur ont maladroitement et confusément été délivrées sur l'état de santé du chef de l'Etat. La confidence dont le journal l'Expression a bénéficié et dont il a attesté le sérieux de la source risque d'avoir un effet désastreux sur le moral des Algériens au cas où ils constateront mardi que Bouteflika n'apparaîtrait pas sur leurs écrans de télévision. Un moral qui est déjà en berne au constat que la maladie du président leur a permis de mesurer les incertitudes auxquelles le pays est confronté depuis son annonce. Et ce n'est pas dans les analyses et commentaires qu'elles ont suscités dans les milieux politiques et le monde des médias qu'ils ont trouvé motif à en relativiser la gravité. Il ne leur est en effet annoncé de ces côtés-là que des scénarios de succession dont les concepteurs et les éventuels bénéficiaires ne sont et ne pourront être que les clans qui se partagent le pouvoir. Une présentation qui confirme que ceux qui la véhiculent ont carrément écarté l'hypothèse que Bouteflika puisse revenir au pays pour y terminer son mandat et encore moins briguer un quatrième en 2014. Dans ces milieux donc, l'après-Bouteflika a bel et bien commencé et ils en donnent pour preuve les prétendues tractations auxquelles ce basculement aurait donné lieu dans les hautes sphères du pouvoir. Chacun croit savoir sur quoi ces tractations ont débouché d'où la multitude de plans tirés sur la comète par ceux qui les donnent pour avérées. Tous les scénarios qui sont développés ont un point commun, celui d'encadrer une succession dont la souveraineté populaire, source unique de légitimité, sera écartée du processus devant la préparer et du choix des hommes susceptibles de postuler à la candidature en l'occurrence. Même dans des milieux politiques et médiatiques où l'on fait profession d'être défenseur d'une alternance démocratique au pouvoir, l'on ne trouve pas à redire sur ces scénarios qui n'augurent pas d'une avancée démocratique à l'occasion de la prochaine échéance de l'élection présidentielle. Ils sont tout simplement dénoncés ou donnés pour ce qu'il y aura de meilleur pour l'Algérie en fonction qu'ils vont ou non dans le sens du fantasme qui fait se positionner les uns et les autres en prévision de cette échéance. La maladie du chef de l'Etat, les incertitudes qu'elle génère pour le pays auraient dû pousser les forces vives nationales à entamer un dialogue inclusif n'excluant aucune d'elles autour du «quoi et comment» faire consensuellement dans un esprit démocratique et pacifique pour aller à une succession qui éviterait au pays ce «chaos» que des «amis» étrangers de l'Algérie disent hypocritement déjà redouter. Si les Algériens se cherchent des raisons de ne pas verser dans le pessimisme absolu sur la situation que vit leur pays, ce n'est paradoxalement pas auprès de leurs «faiseurs d'opinions» nationaux qu'ils les trouveront mais dans le propos du président français Hollande qui a déclaré ne pas croire aux visions prédisant le chaos pour l'Algérie qui a démontré qu'elle est parvenue à avoir les sursauts qu'il faut pour sortir des impasses où elle s'est cycliquement retrouvée entraînée. |
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