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Paix et sécurité en Afrique: Attaf alerte sur le «danger de la phase internationale actuelle»

par El-Houari Dilmi

  Les travaux de la 12e session du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique - Processus d'Oran ont débuté hier lundi au Centre international des conférences (CIC) «Abdelatif Rahal» à Alger.

L'édition 2025 se distingue par une double participation de l'Algérie à ce rendez-vous en tant que membre africain du Conseil de sécurité des Nations unies (A3) d'une part, et d'autre part, membre du CPS de l'UA, outre sa qualité de pays hôte et initiateur du Séminaire d'Oran.

Le Séminaire de haut niveau vise à faire le point sur les acquis enregistrés jusque-là par les A3+ dans l'exécution du mandat qui leur a été confié par l'UA, identifier les défis à relever de toute urgence et examiner les voies et moyens les plus efficaces à l'effet de renforcer davantage le rôle des A3+. Il formulera des recommandations pratiques pour renforcer la cohérence, la coopération et la coordination entre le CPS et les A3+ dans l'exécution de leurs mandats respectifs.

«Des solutions africaines pour guérir les maux africains»

En reconnaissance aux efforts de l'Algérie pour le renforcement des liens entres les A3 et le CPS, la 8ème session de ce Séminaire, tenue à Oran du 02 au 04 décembre 2021, a été marquée par l'adoption de la décision portant institutionnalisation du Séminaire en tant que «Processus d'Oran», avec la désignation de la ville d'Oran en tant que lieu permanent du séminaire.

Dans son intervention à l'ouverture des travaux de la 12e session du Séminaire, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a appelé à faire du «Processus d'Oran» une occasion pour renouveler l'engagement à redoubler d'efforts afin de formuler des solutions africaines pour guérir les maux africains. Le ministre d'Etat a, également, appelé à ce que cette conférence soit l'opportunité de «renouveler l'engagement à poursuivre la mobilisation pour mettre fin à la marginalisation de l'Afrique dans les différents cercles et centres de décision internationaux».

Attaf a aussi averti «du danger de la phase internationale actuelle», en insistant sur la nécessité de «renforcer la présence diplomatique du continent noir et de s'appuyer sur des solutions africaines pures pour résoudre ses crises». Le MAE a décrit la situation internationale actuelle comme étant «extrêmement tendue, marquée par des polarités, des divisions et des conflits », où les tentatives de saper les plus précieux acquis de l'humanité à travers l'histoire, notamment le droit international en tant qu'arbitre entre les nations, le multilatéralisme comme méthode de coopération, et l'Organisation des Nations Unies en tant qu'espace de rencontre et de résolution des différends, se multiplient», a-t-il souligné.

Le ministre d'Etat a indiqué que ces conditions imposent de lourds défis au continent africain, qui fait aujourd'hui face à des défis supplémentaires dus à «l'effritement et à la disparition de l'intérêt international pour les questions de paix et de sécurité en Afrique», des dossiers qui, selon lui, ont «clairement reculé dans l'échelle des priorités de la communauté internationale».

Attaf a expliqué que faire face aux défis communs est une «responsabilité collective» qui incombe aux Etats membres et aux groupes régionaux en étroite coordination avec l'Union africaine, appelant à faire de l'édition de cette année du parcours d'Oran une étape pour renouveler l'engagement envers le travail commun et unifier la voix africaine au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies et dans divers espaces de travail multilatéraux. Ahmed Attaf a affirmé que le continent doit aujourd'hui redoubler d'efforts pour mettre fin à sa marginalisation dans les lieux de prise de décision internationale et retrouver sa place en tant qu'acteur influent dans la formulation de l'avenir du système mondial.

Créé en 2013, à l'initiative de l'Algérie, le Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique - Processus d'Oran s'impose aujourd'hui comme une plateforme incontournable de discussions et de réflexion sur les questions de paix et de sécurité sur le continent, dans une quête inlassable en faveur de la promotion de l'action africaine commune. Depuis sa session inaugurale, tenue en décembre 2013, ce rendez-vous annuel constitue un espace intra-africain dédié au renforcement de la coordination et de la coopération entre les membres africains au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies (A3) et les membres du CPS de l'UA, pour faire entendre la voix de l'Afrique au sein du Conseil de sécurité, et défendre efficacement les positions communes africaines sur les questions de paix et de sécurité.