Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a mis en avant, jeudi, la nécessité pour l'Afrique de valoriser pleinement ses immenses potentialités afin de renforcer ses capacités dans l'industrie pharmaceutique.

Il a souligné que le continent dispose de richesses et de compétences humaines, lui permettant aisément de développer une industrie pharmaceutique locale

et d'assurer sa sécurité sanitaire.

C'est ce qui ressort de son allocution prononcée en son nom par le Premier ministre M.Sifi Ghrieb, lors de l'ouverture de la Conférence ministérielle africaine sur la production locale de médicaments et technologies de santé, organisée au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif Rahal.

L'événement a réuni des membres du Gouvernement, de hauts responsables de l'Etat, des représentants d'institutions nationales et internationales, le corps diplomatique africain accrédité en Algérie, ainsi que des ministres et experts de plus de quinze pays africains du secteur de la santé et de l'industrie pharmaceutique.

Dans son allocution, le Président a estimé qu' «il est inconcevable que le continent africain, qui est le centre des richesses et des compétences qui profitent à tous les pays du monde, pâtisse de la dépendance, en important de manière quasi-totale tous ses besoins sanitaires», soulignant que « les pays du continent ont un besoin urgent de produire localement les médicaments essentiels, les vaccins, les dispositifs médicaux et autres matières premières ».

Il s'agit « d'une des priorités souveraines du continent pour préserver la santé de ses populations, au regard des changements actuels et des facteurs qui menacent sa sécurité sanitaire solide et durable, condition essentielle pour assurer sa sécurité sanitaire ».

La promotion d'une industrie pharmaceutique africaine n'est pas seulement un impératif économique, mais une priorité souveraine pour protéger la santé des populations face aux transformations rapides et aux tensions géostratégiques qui fragilisent les chaînes mondiales de financement et d'approvisionnement.

Réaffirmant l'engagement constant de l'Algérie en faveur de la solidarité africaine et de l'intégration régionale, le Président a rappelé la volonté du pays de contribuer activement à l'édification d'une Afrique forte, unie et autonome sur le plan sanitaire.

Le président Tebboune a exprimé l'espoir que cette rencontre marque « un tournant décisif » dans le renforcement de la coopération africaine en matière de santé et d'industrie, à travers l'adoption de la Déclaration d'Alger. Celle-ci servira de charte pour encourager les pays africains à consolider la production locale, à bâtir des partenariats solides et à valoriser les ressources humaines et matérielles du continent.

L'Algérie détient plus d'un tiers d'unités pharmaceutiques en Afrique

Le président de la République a mis en exergue le développement fulgurant de l'industrie pharmaceutique algérienne. Il a rappelé que le choix de l'Algérie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'est pas fortuit, mais découle des importantes avancées et réformes menées dans ce domaine, lesquelles ont permis au pays d'opérer un véritable saut qualitatif. En rappelant que l'Algérie détient plus d'un tiers des établissements pharmaceutiques en Afrique, avec près de 230 usines sur les 649 que compte le continent, sans compter les nouveaux projets en cours de réalisation.

Le président de la République a réaffirmé que l'Algérie a fait de l'industrie pharmaceutique un secteur stratégique pour assurer sa sécurité sanitaire. Depuis 2020, notre pays a engagé de profondes réformes pour moderniser le cadre réglementaire, en créant un ministère dédié spécialement à cette filière. Ces efforts ont permis d'atteindre un taux de couverture nationale de plus de 80% en médicaments produits localement et d'orienter davantage la production vers l'exportation, notamment vers les marchés africains.

Le président de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), Pr Kamel Sanhadji, a affirmé en marge de cette conférence que « l'expérience algérienne peut être un modèle inspirant ». L'Algérie dispose d'une solide expérience dans la production de médicaments et de technologies de santé, reposant sur une infrastructure industrielle avancée et des systèmes de contrôle rigoureux garantissant des produits sûrs et de haute qualité.

De son côté, le directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, M. Mohamed Yakub Janabi, a indiqué que « l'Algérie, qui a toujours été un symbole de solidarité africaine, est aujourd'hui le symbole d'une nouvelle ère de souveraineté sanitaire ». « Le renforcement de la production pharmaceutique locale n'est plus une option, mais une nécessité pour la sécurité collective et l'indépendance économique, sachant que les pays africains importent entre 70% et 90% de leurs produits pharmaceutiques finis, 99% des vaccins et la majorité des principes actifs », a-t-il ajouté. La directrice générale de l'AMA, Mme Delese Mimi Darko, a mis en avant la nécessité d'harmoniser les réglementations et de renforcer les capacités de production du continent.