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Ghaza: Les Palestiniens ne veulent pas d'une «force d'occupation»

par Mohamed Mehdi

Vendredi, 29e jour du cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en poursuivant ses attaques meurtrières contre les civils de Ghaza et en ne respectant pas le volet des aides humanitaires préconisé par le «plan de paix», et ce en total accord avec l'administration Trump.

«Un enfant a été blessé vendredi après avoir été pris pour cible par les forces d'occupation israéliennes dans le quartier de Shujaiya, à Ghaza», rapporte l'agence palestinienne Wafa.

«L'enfant a été transporté à l'hôpital Al-Ahli Arabi (hôpital Baptist) après avoir été touché par une bombe larguée d'un drone israélien dans la rue Al-Sikka, à l'est du quartier de Shujaiya.

A El Qods, «deux adolescents palestiniens ont été tués par des tirs de l'armée israélienne dans la nuit de jeudi à vendredi à Al-Judeira, au nord-ouest du gouvernorat» et leurs ont été retenus par les autorités d'occupation, rapporte également Wafa citant le ministère palestinien de la Santé. «Les victimes sont Mohammad Abdallah Taim et Mohammad Rachad Fadl Qassem, tous deux âgés de 16 ans. Les forces israéliennes ont ouvert un feu nourri sur les adolescents dans le quartier d'Al-Hara Al-Fouqa, à proximité du mur de séparation, entraînant leur décès», ajoute la même source.

En Cisjordanie occupée, un jeune Palestinien a été blessé par des tirs de l'armée sioniste vendredi au niveau du checkpoint d'Atara, au nord de Ramallah.

Des sources locales ont indiqué à Wafa que «les forces d'occupation ont ouvert le feu sur un véhicule, blessant le jeune homme à l'épaule. Il a été immédiatement transporté à l'hôpital pour recevoir des soins».

Des dizaines de produits interdits : L'occupation poursuit sa politique de famine

En plus de ne pas respecter le nombre de camions quotidiens stipulé dans l'accord de cessez-le-feu, l'entité sioniste empêche l'entrée d'au moins 8 produits essentiels à Ghaza, poursuivant ainsi sa politique de famine imposée à la population de l'enclave.

Depuis le début du cessez-le-feu, le 11 octobre 2025, «seuls 4.453 camions sur 15.600» sont entrés dans la bande de Ghaza, ce qui correspond à une moyenne journalière de «171 camions contre les 600 prévus dans le volet humanitaire de l'accord», a indiqué, jeudi, le Bureau des médias du gouvernement dans un communiqué.

«Ces quantités ne couvrent pas les besoins minimaux en alimentation, en soins médicaux et en produits de première nécessité», ajoute le document qui précise que «l'occupation prive la population civile de la bande de Ghaza de plus de 350 produits et denrées alimentaires essentiels, indispensables aux enfants, aux malades, aux blessés et aux personnes vulnérables».

«Les œufs, les viandes rouges et blanches, le poisson, le lait et les produits laitiers (fromages…), les légumes, et les compléments alimentaires, ainsi que des dizaines d'autres produits nécessaires aux femmes enceintes, aux malades et aux personnes immunodéprimées», indique le communiqué.

«À l'inverse, l'occupation autorise l'entrée de quantités importantes de produits sans valeur nutritive, tels que les boissons gazeuses, le chocolat, les plats préparés et les chips, qui arrivent sur les marchés à des prix plus de 15 fois supérieurs à leur valeur réelle», souligne le Bureau des médias.

Rejet d'un projet de résolution américain

Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a annoncé, vendredi, qu'il «rejette le projet de résolution américain soumis au Conseil de sécurité concernant la force internationale à Ghaza qu'il transforme en force d'occupation et porte atteinte à la souveraineté palestinienne».

Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a réaffirmé, vendredi dans un communiqué, son «rejet du projet de résolution du Conseil de sécurité proposé par les États-Unis, en partenariat avec Israël, concernant la force internationale à Ghaza» qu'il transforme en «force d'occupation», ce qui «constitue une atteinte à la souveraineté palestinienne et une tentative de normaliser la présence de l'occupation sous couvert international».

Le Front souligne «la nécessité pour toute force internationale de respecter le droit international humanitaire et les Conventions de Genève, reconnaissant Israël comme puissance occupante responsable de la protection des civils». Pour le FPLP la force internationale doit «s'abstenir de toute ingérence dans les affaires intérieures palestiniennes ou d'imposer une solution qui menace le droit du peuple à la résistance légitime et à l'autodétermination».

Sur la question des armes de la résistance, le FPLP dénonce «l'exagération» qui présente cette question comme s'il s'agissait d'un «conflit équilibré avec l'occupation». «Notre peuple est confronté à une force militaire brutale, dotée d'armements sophistiqués, qui perpètre toutes les formes de massacres et d'extermination à son encontre», affirme le FPLP qui insiste que «toute discussion relative à la réglementation des armes doit demeurer une affaire intérieure nationale, gérée par consensus national et sous l'administration de Ghaza».