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Ghaza: Des centaines de milliers de familles sans-abri

par Mohamed Mehdi

Mercredi, 27e jour du cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en poursuivant ses attaques meurtrières contre les civils de Ghaza et en ne respectant pas le volet des aides humanitaires préconisé par le « plan de paix », et ce en total accord avec l'administration Trump.

Lors des précédentes 24 heures (mardi), les services des urgences des hôpitaux de Ghaza ont accueilli les dépouilles de 3 martyrs, dont 1 nouvelle victime et 2 dépouilles retrouvées sous les décombres, ainsi que 2 blessés, a indiqué, hier, le rapport statistique quotidien du ministère de la Santé.

Depuis le 11 octobre 2025, les bombardements et les tirs des soldats israéliens ont fait 241 martyrs et 609 blessés, et 513 dépouilles ont été retirées des décombres de Ghaza.

Ainsi, le bilan des victimes depuis le début du génocide israélien à Ghaza s'élève à 68.875 martyrs et 170.679 blessés, ajoute le communiqué du ministère de la Santé.

Les bombardements israéliens se poursuivent à Ghaza dans ce qui semble être un feu vert de l'administration américaine qui ne commente même pas ces violations.

Un correspondant d'Al Jazeera a signalé, hier, des frappes aériennes et des bombardements d'artillerie israéliens sur les quartiers al-Shujaiya et al-Tuffah, à l'est de la ville de Ghaza. Le journaliste a également fait état d'autres bombardements sur la ville de Bani Suheila, à l'est de Khan Younes, dans le sud de la bande de Ghaza. Tôt dans la journée de mercredi, les forces israéliennes ont mené « une vaste opération de démolition à l'est de Rafah, dans le sud de Ghaza », a ajouté la même source.

Israël bloque l'entrée des aides

« Des centaines de milliers de familles palestiniennes déplacées à Ghaza sont confrontées aux pluies et au froid hivernaux sans protection adéquate », en raison des « restrictions israéliennes qui continuent d'empêcher l'entrée de matériel d'abri », a indiqué, mercredi, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) dans un communiqué.

La déclaration ajoute que « des millions d'articles d'abri et de produits non alimentaires sont bloqués en Jordanie, en Égypte et en Israël, en attente d'autorisation, laissant environ 260.000 familles palestiniennes, soit près de 1,5 million de personnes, exposées à une dégradation de leurs conditions de vie ».

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, « les autorités israéliennes ont rejeté 23 demandes émanant de neuf organisations humanitaires visant à acheminer d'urgence des abris tels que des tentes, des kits d'étanchéité et de construction, de la literie, des ustensiles de cuisine et des couvertures, soit près de 4.000 palettes », ajoute le NRC. « Nous avons très peu de temps pour protéger les familles des pluies et du froid hivernaux », a déclaré Angelita Caredda, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), qui appelle la communauté internationale à « agir sans délai pour garantir un accès rapide et sans entrave ».

Sur les 23 demandes rejetées, « 21 ont été refusées au motif que les organisations requérantes n'étaient «pas autorisées à acheminer de l'aide humanitaire à Ghaza», y compris des organisations dûment enregistrées en Israël», explique le communiqué du NRC, notant que « même les agences considérées comme autorisées sont confrontées à des procédures douanières longues et opaques ».

Pour illustrer ces blocages, le NRC cite l'exemple d'un « membre du Groupe sectoriel abris, remplissant tous les critères », qui a dû attendre « plus de sept mois pour obtenir le «numéro de don» requis par les autorités israéliennes pour entamer le dédouanement ».

Autre aspect évoqué, le NRC alerte également sur l'urgence de « l'intervention d'engins lourds pour déblayer les quelque 55 à 60 millions de tonnes de décombres » à Ghaza, sans lesquels et sans accès sécurisé, « même l'installation d'abris temporaires reste fortement compromise ». « Le déminage est également essentiel pour permettre aux populations de regagner leurs communautés en toute sécurité » ajoute le Conseil norvégien pour les réfugiés.

Cisjordanie occupée : des forces sionistes détruisent des fermes et abattent des milliers de volailles

Les forces d'occupation israéliennes ont détruit deux exploitations agricoles palestiniennes en Cisjordanie occupée, anéantissant un élevage de volailles, ont indiqué des responsables locaux cités par l'agence de presse palestinienne Wafa.

Les attaques se sont déroulées dans le village d'Oum al-Rihan, à l'ouest de Jénine, où des soldats sionistes ont pris d'assaut un élevage de volailles, électrocutant 7.000 poules pondeuses et détruisant l'ensemble de la structure d'élevage de 1.000 m², ajoute Wafa.

Selon la même source, le propriétaire de la ferme estime ses pertes à plus de 130.000 dollars, lors de l'attaque menée par un bulldozer encadré par des véhicules militaires.

À Wadi Foukin, à l'ouest de Beyt Lahm, des soldats sionistes ont démoli un bâtiment agricole appartenant à un agriculteur, prétextant l'absence de permis de construire.

Ces attaques barbares interviennent quelques jours après un assaut de colons israéliens contre un hameau palestinien dans les collines du sud d'Al Khalil dont les images d'une caméra surveillance, diffusées sur Internet, montrant ces hordes sauvages abattre des agneaux en les jetant avec force sur le sol.

A Naplouse, des colons sionistes ont coupé, mercredi, des dizaines d'oliviers dans le village de Qaryut, au sud de la ville, mercredi.

« Bashar Qaryuti, militant anti-colonisation, a déclaré que lorsque les habitants sont arrivés sur leurs terres, dans la plaine orientale, après avoir obtenu l'autorisation d'y accéder et de récolter leurs olives, ils ont découvert que des colons avaient entièrement rasé des dizaines d'arbres », rapporte Wafa.