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Novembre 1954 - Novembre 2025 : L'Algérie, symptôme d'une pathologie postcoloniale française: Entre trauma historique et obsession politique
par Oukaci Lounis* La
France politique n'a jamais quitté l'Algérie : c'est l'Algérie qui a quitté la
France. Depuis, le pouvoir français n'en finit pas de ruminer cette séparation,
comme un sujet qui ne cesse de revenir dans le champ de l'inconscient. Chaque
crise diplomatique, chaque débat identitaire, chaque sursaut électoraliste
réactive la même obsession : rappeler à l'Algérie ce que la France croit encore
être - une puissance qui dicte, qui juge, qui pardonne ou punit. Plus de
soixante ans après l'indépendance, l'Algérie surgit toujours comme une écharde
plantée dans le récit national français : une défaite impossible à accepter, un
peuple qui a osé dire « NON » à la domination, un traumatisme que la République
s'emploie à refouler. Ainsi perdure une relation pathologique où la nostalgie
coloniale, la culpabilité étouffée et la projection de ressentiments se mêlent
dans un discours officiel oscillant sans cesse entre arrogance blessée et
fascination contrariée.
La question n'est plus de savoir pourquoi la France ne parvient pas à normaliser son rapport à l'Algérie, mais ce que cette impossibilité révèle de son propre malaise politique. Car si l'Algérie demeure le miroir inconfortable de la France, c'est bien que le problème n'est pas au Sud, mais au cœur même de l'État français : une incapacité persistante à se décoloniser mentalement, à regarder le monde sans chercher à dominer, et à concevoir l'Algérie comme un partenaire souverain. Ce texte n'entend ni s'indigner gratuitement ni flatter la sensibilité patriotique. Il se propose d'analyser, avec lucidité mais sans complaisance, comment et pourquoi l'Algérie est devenue le symptôme le plus visible d'une pathologie postcoloniale française - un trouble profond qui continue de miner la politique étrangère française et de déformer son rapport à l'histoire, au monde, et à elle-même. I. L'Algérie, un révélateur du trauma colonial français A. Une mémoire refoulée qui fissure le récit national La colonisation de l'Algérie n'a jamais été digérée par l'État français - ni politiquement, ni moralement, ni psychiquement. Elle occupe 132 ans d'histoire, mais dans les manuels scolaires, elle se résume à quelques pages anodines. Cette amputation du passé, consciente ou non, n'efface pas la réalité ; elle la laisse hanter le présent. Pour une large partie des élites françaises, l'Algérie ne peut être qu'un objet du passé - un territoire perdu, un chapitre honteux qu'il faudrait à la fois oublier et réécrire. Cette contradiction nourrit une crise identitaire latente : Comment une puissance qui s'est crue civilisatrice a-t-elle pu être vaincue par ceux qu'elle considérait comme inférieurs ? Au cœur du trauma : trois sources majeures d'un trouble politique 1- Une guerre perdue mais jamais assumée La guerre d'Algérie n'a jamais été reconnue, dans l'esprit des dirigeants français, comme une véritable défaite. Pendant plus de 30 ans, le terme même de « guerre » fut évité dans le discours officiel. On parlait de « événements », comme pour atténuer la portée du choc. Mais une réalité historique s'impose : c'est le peuple colonisé qui a gagné. Ce renversement symbolique est insupportable pour une nation qui s'est construite sur le mythe de la puissance civilisatrice. Reconnaître cette défaite, ce serait accepter que l'aventure coloniale fut, in fine, une erreur tragique. La République préfère donc réécrire - ou minimiser. 2- Un peuple autrefois dominé devenu souverain et qui le revendique Le 5 juillet 1962 n'est pas seulement la date d'indépendance de l'Algérie : c'est l'effondrement définitif du monde colonial français. Ce peuple que l'on disait « incapable de se gouverner », ce peuple que l'on tentait de franciser par la force, a prouvé le contraire. L'Algérie est ainsi devenue le symbole vivant de la résistance à l'ordre colonial français. Et c'est précisément ce symbole qui dérange encore, car il rappelle à la France ce qu'elle voudrait oublier : elle n'a pas quitté l'Algérie par générosité, mais parce qu'elle en a été chassée. Cette vérité contredit l'orgueil national et nourrit un malaise durable. 3- Les crimes coloniaux - un passé qui brûle encore La France sait que reconnaître pleinement ses crimes coloniaux ouvrirait une boîte de Pandore politique. C'est pourquoi certains responsables s'acharnent à esquiver le sujet, à le minimiser ou à le renvoyer à un « contexte historique ». Derrière cette stratégie, trois craintes profondes structurent le déni officiel : a) Une menace pour le récit national français Le roman républicain français repose sur l'idée d'une nation porteuse universelle des droits de l'homme, patrie de la liberté et de l'égalité. Reconnaître les crimes coloniaux en Algérie signifierait admettre que : la République a torturé, déporté, affamé, massacré ; la France a appliqué un apartheid juridique au nom de sa supériorité prétendue ; la « colonisation» n'était qu'un voile pour la spoliation. Ce choc serait plus une mission civilisatrice qu'un aveu historique : ce serait reconnaître que la France n'a pas toujours été la France qu'elle dit être. Et cela, pour une nation qui s'identifie à un idéal moral universel, est insoutenable. b) La peur d'une « chaîne d'excuses » impossible à contenir Dans les discours politiques français, on entend souvent : « Si l'on s'excuse pour l'Algérie, il faudra le faire pour toute l'Afrique, pour l'Indochine, pour les Antilles... Où s'arrête-t-t-on ? » L'argument est révélateur : la question n'est pas la vérité historique, mais la crainte du précédent. Une excuse entraînerait fatalement des demandes : de justice mémorielle, de réparations symboliques ou matérielles, de relecture complète des relations France & Afrique. La France redoute l'effet domino : une remise en cause globale de sa posture internationale héritée de l'Empire. c) Le spectre des réparations - un tabou politique Admettre les crimes coloniaux, c'est reconnaître une responsabilité juridique. Et une responsabilité juridique ouvre la porte à : des compensations financières, la restitution des biens spoliés, des droits nouveaux pour les descendants de colonisés. Ce sujet est explosif en France parce qu'il touche à : la mémoire des familles de colons expropriés (rapatriés) l'extrême droite nostalgique de « l'Algérie française ». Les institutions qui craignent une facture historique impossible à quantifier Ainsi, on entretient l'ambiguïté, on parle de « zones d'ombre », on renvoie dos à dos victimes et bourreaux, pour éviter qu'un jour la justice n'entre dans l'Histoire. Ce que ce déni produit aujourd'hui, un passé non assumé devient un présent malade. La France continue de regarder l'Algérie comme une blessure qui n'a pas le droit de guérir, parce qu'une plaie cicatrisée serait une vérité reconnue. Et face à cette fuite, l'Algérie demeure l'incontournable rappel : L'histoire coloniale n'est pas terminée tant que la vérité n'a pas été dite. B. La guerre d'Algérie : une blessure ouverte dans l'inconscient français Dans l'histoire militaire française, rares sont les défaites aussi lourdes de sens que l'indépendance algérienne. La Seconde Guerre mondiale fut une humiliation, mais elle fut expliquée (invasion, surprise, collaboration, occupation). L'Algérie, elle, fut une humiliation totale Défaite face à un peuple colonisé : La France n'a pas été vaincue par une armée étrangère, mais par une nation qu'elle considérait incapable d'exister. C'est cette vérité insupportable qui hante encore la mémoire politique française : un empire doté d'une force militaire moderne mis en échec par des paysans, des ouvriers, des étudiants, et des maquisards démunis - mais portés par un projet national irrésistible. Effondrement du mythe de la « mission civilisatrice » : L'Algérie fut le pilier de la fiction impériale : « nous apportons la civilisation ». Or, le monde entier a découvert l'inverse : torture institutionnalisée, camps, napalm, exécutions sommaires, villages rasés. La vitrine s'est transformée en preuve accablante de la barbarie coloniale. Tout le discours de supériorité morale s'est écroulé. Chute d'une République (1958) : La crise algérienne a fait basculer la France dans le chaos : fin de l'IVI République, retour forcé du général de Gaulle, menace de guerre civile... Autrement dit : la libération de l'Algérie a renversé le système politique français, révélant sa fragilité et sa dépendance coloniale. Déchirement interne (OAS, putschs, rapatriés) : La guerre d'Algérie n'a pas seulement fracturé les esprits. Elle a fracturé la nation française : une armée mutinée, des généraux insurgés, un terrorisme d'extrême droite (OAS) frappant même en métropole, des millions de rapatriés arrachés à leur vie, sans récit apaisé. La blessure n'est pas refermée : elle est transmise de génération en génération. Ce n'est pas un hasard si, jusqu'à aujourd'hui : Parler de la guerre d'Algérie en vérité déclenche des paniques politiques : Chaque tentative d'assumer les crimes coloniaux provoque une tempête médiatique en France. Le sujet reste explosif, car il ouvre la porte à trois vérités insupportables : le colonialisme fut une domination raciale, économique et meurtrière - et non un projet humanitaire. Et ravive la colère des nostalgiques d'Empire : Une partie de l'opinion refuse d'accepter la défaite. D'où le retour d'un discours nostalgique : « l'Algérie, c'était la France » « on a tout construit là-bas » Ce déni réactive une conflictualité qui vise encore et toujours l'Algérie, devenue symbole de l'émancipation des peuples colonisés. L'Algérie n'est pas seulement un souvenir pour la France. Elle est la page qu'on n'arrive ni à tourner, ni à relire. Une humiliation stratégique devenue une obsession politique. C. Entre fascination et rejet : l'Algérie dans l'imaginaire français L'Algérie occupe, dans la conscience politique française, un espace bien plus large que son poids réel dans les relations internationales. Elle n'est pas seulement un pays voisin : elle est un miroir tendu à l'ancienne puissance coloniale. Un adversaire fantasmé : la « menace algérienne » : Dans le débat public français, l'Algérie est souvent désignée comme une source de danger : migration, islam, énergie, positions diplomatiques indépendantes... Chaque évènement - un incident diplomatique, une décision souveraine d'Alger - déclenche un flot de discours anxiogènes. Ce réflexe de méfiance en dit plus sur les peurs françaises que sur l'Algérie elle-même. Un terrain perdu de la grandeur française : Pour une partie du paysage politique, l'Algérie reste le symbole d'un âge d'or impérial : la France dominait, décidait, exploitait et se rêvait puissance mondiale absolue. L'indépendance algérienne a été vécue comme un déclassement brutal, un retour au réel. Ainsi, parler de l'Algérie revient à parler de la France que certains refusent de voir disparaître. Un rappel de la vulnérabilité de l'État colonial : L'Algérie est l'événement qui a mis fin au mythe d'une France invincible. Elle fut la preuve éclatante qu'un empire pouvait tomber, et que la volonté d'un peuple pouvait triompher de la machine coloniale. Ce souvenir fragilise encore les récits nationaux et nourrit les crispations identitaires : L'Algérie demeure la preuve que l'Histoire peut humilier les puissants. Un peuple insoumis qui dérange encore : L'Algérie n'a jamais accepté d'être docile. Ni durant la colonisation, ni après l'indépendance. Ses positions souverainistes - soutien indéfectible à la Palestine, refus d'alignement stratégique, mémoire assumée - irritent Paris. Car un peuple qui dit non rappelle éternellement le premier « NON » de 1954. L'Algérie est devenue un objet psychopolitique : ce que la France observe à Alger, c'est son propre passé, sa propre fragilité, sa propre conscience blessée. D'où cette relation étrange - entre obsession et déni, admiration secrète et peur persistante -. Ce paradoxe demeure : La France ne peut supporter l'Algérie. Car elle lui rappelle sa défaite. Mais ne peut s'empêcher de la regarder. Car elle lui rappelle sa puissance passée : celle d'un Empire disparu mais jamais accepté comme disparu. L'Algérie devient alors le miroir brisé dans lequel la France se contemple en espérant ne pas se reconnaître. II. Une pathologie postcoloniale : symptômes et mécanismes Si l'Algérie occupe une telle centralité dans l'imaginaire politique français, ce n'est pas en raison de sa puissance actuelle, mais parce qu'elle active les zones les plus sensibles du psychisme postcolonial français. Ce rapport n'obéit pas à la rationalité diplomatique, mais à une mécanique affective et mémorielle où se mêlent orgueil blessé, culpabilité niée et nostalgie impériale. Si l'Algérie occupe encore une telle place dans le discours politique français, ce n'est pas pour ses enjeux réels, mais parce qu'elle ravive une blessure identitaire jamais cicatrisée. Depuis plus de trois décennies, chaque élection en France réactive la même mécanique : parler de l'Algérie pour conjurer un passé qui ne passe pas. Les exemples sont révélateurs : Nicolas Sarkozy glorifiant « les aspects positifs de la colonisation », Éric Zemmour niant les crimes coloniaux, ou encore Emmanuel Macron questionnant l'existence de la nation algérienne avant 1830. Ces déclarations ne relèvent pas du hasard, mais d'une volonté obstinée de redessiner un rapport dominant-dominé qui n'existe plus. Le discours postcolonial français repose sur trois mythes commodes : 1- Le mythe de « l'ingratitude algérienne » : effacer la culpabilité Ce récit, ressassé par une partie de la classe politique, laisse entendre que l'Algérie devrait encore « remercier » la France : pour les infrastructures, pour les écoles, pour le « progrès ». Or ce raisonnement repose sur une violence symbolique majeure : il occulte 132 ans d'expropriations, d'assassinats, de famines organisées et d'effacement identitaire. Accuser l'Algérie d'ingratitude, c'est inverser les rôles : le colonisé devient redevable du colonisateur. Ce discours permet de neutraliser le sentiment de culpabilité et de nier la dette mémorielle de la France envers les victimes de sa colonisation. 2- Le mythe du « fardeau français » : s'innocenter en se déclarant victime Il s'agit d'une stratégie rhétorique typique : la France aurait « souffert » de la guerre d'Algérie, de l'indépendance, du départ des colons, et même des tensions diplomatiques actuelles. Ainsi, l'agresseur colonialiste se transforme en victime d'un peuple qui a osé réclamer sa liberté. Ce retournement accuse l'Algérie d'être la source des malheurs français contemporains : immigration, sécurité, identité nationale... Ce mythe est un mécanisme d'auto-absolution : la France serait une puissance généreuse injustement frappée par le sort. 3- Le mythe de la « France civilisatrice » : justifier les violences coloniales Dernier pilier idéologique : la colonisation aurait été une entreprise de civilisation, et non un système de domination. Or la réalité historique démonte ce fantasme : tortures systématiques, disparitions, ségrégation juridique, acculturation forcée, spoliations économiques. Mais reconnaître cela, c'est admettre un crime d'État sur plusieurs générations. Alors, on préfère raconter une histoire édulcorée : celle d'une France qui « apportait la lumière » - comme si la liberté, la dignité et l'humanité des peuples colonisés n'avaient jamais existé avant 1830.Ce que révèlent ces trois mythes Ces récits ingratitude, fardeau, civilisation - ne sont pas innocents. Ils constituent une stratégie psychopolitique visant à : - se dédouaner du passé colonial. - restaurer un sentiment de supériorité perdue - enfermer l'Algérie dans un rôle inférieur et dépendant. Ils remettent sans cesse en scène la relation dominant-dominé, parce qu'il est insupportable pour une frange de la France politique de voir un peuple autrefois soumis devenu pleinement souverain. Autrement dit : ces mythes sont les béquilles d'une puissance fragile - une France qui se raconte encore puissante en refusant d'admettre qu'en Algérie, c'est elle qui fut vaincue. Ces mythes servent un objectif : maintenir l'illusion que l'histoire coloniale ne fut pas une faute, mais une œuvre. Ainsi, l'Algérie devient un paratonnerre politique : un écran sur lequel la France projette à la fois sa nostalgie impériale et sa peur du déclassement. Comme l'écrivait Fanon, « le colonialisme ne se décolonise pas dans les têtes aussi vite que dans les territoires ». Tant que l'Algérie dérange, c'est qu'elle rappelle une vérité que la France ne veut pas affronter : une puissance qui fut dominatrice peut être vaincue par ceux qu'elle méprisait. III. Pour une relation enfin décolonisée : rompre avec la pathologie du mépris Si la France politique ne parvient pas à se libérer du passé, c'est qu'elle redoute la vérité qu'impliquerait une normalisation réelle : reconnaître l'Algérie comme un partenaire souverain, et non comme un ancien territoire rebelle. La guérison, pourtant, est possible à condition de rompre avec les réflexes hérités de l'Empire. D'abord, il faut sortir du déni mémoriel. La relation franco-algérienne ne peut avancer si la France continue d'osciller entre excuses inachevées et remises en cause permanentes de l'histoire algérienne. La reconnaissance pleine et entière des crimes coloniaux - sans relativisme ni négociations symboliques - est un préalable à toute relation saine. Le reste n'est qu'écran de fumée. Ensuite, il s'agit d'admettre que l'Algérie n'est plus un satellite orbitant autour d'une « grande puissance européenne ». Sa diplomatie autonome, son rôle stabilisateur dans le Maghreb et au Sahel, sa maîtrise énergétique, sont des réalités incontestables. Les élites françaises doivent cesser de voir l'Algérie comme un danger lorsqu'elle affirme sa puissance, et comme une protégée lorsqu'elle traverse une crise. Ce paternalisme déguisé est le résidu le plus toxique du passé. Enfin, la France politique gagnerait à considérer l'Algérie non comme le rappel humiliant d'une défaite, mais comme un espace d'intérêts partagés : sécurité régionale, coopération méditerranéenne, mémoire historique enfin pacifiée. La souveraineté de l'un n'est plus la menace de l'autre ; au contraire, elle peut devenir le socle d'une relation équilibrée. Tant que Paris s'obstinera à parler à Alger comme on parle à un enfant indocile, tant que l'Algérie sera brandie comme un spectre dans les débats internes français, la relation restera prisonnière d'un passé pathologique. Le courage politique, le vrai, ne consiste pas à dominer ou à ignorer mais à reconnaître l'autre dans sa dignité retrouvée. Conclusion : pour sortir de l'ombre du passé L'Algérie n'est pas la cause du malaise français : elle en est le révélateur. Ce qui se joue entre Paris et Alger dépasse largement les contentieux historiques ; c'est l'avenir même de la relation entre deux peuples liés par une mémoire douloureuse mais indissociable. La France ne perd rien à reconnaître pleinement ce qui fut commis en son nom. Au contraire, elle y gagnera en vérité, en crédibilité, et en paix avec elle-même. Une relation postcoloniale apaisée n'est pas un rêve naïf, mais une nécessité stratégique et morale. Elle suppose de regarder l'histoire en face, d'accepter la souveraineté de l'autre sans arrière-pensée, et de construire un partenariat fondé sur le respect mutuel, la complémentarité et les intérêts communs. L'Algérie comme la France ont à gagner d'un dialogue libéré des fantômes : la stabilité de la Méditerranée, la coopération énergétique, la lutte contre les extrémismes, la circulation des savoirs et des talents. Ceux qui continueront d'instrumentaliser le passé pour diviser ne feront que prolonger la maladie d'un temps révolu. Il appartient désormais aux deux États, et aux deux sociétés, de choisir la voie de la maturité politique : non pas effacer l'histoire, mais s'en libérer pour écrire, ensemble, un AVENIR qui ne SOIT PLUS SOUS LE SIGNE DU RESSENTIMENT, mais sous celui de la RECONNAISSANCE ET DE LA RECONCILIATION. *Professeur. Université de Constantine 2 |
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