![]() ![]() ![]() Le blé français : un risque majeur pour la santé des Algériens ?
par Abbes Mizane* ![]() Longtemps
premier ache-teur du blé français, l'Al-gérie boude désormais les chargements de cette céréale
du pain. Doit-on donc se réjouir de cette prise de position?
la réponse est oui, mais pour une autre raison, plus
grave celle-ci : une atteinte à la santé des algériens car le blé français
présente des taux élevés de cadmium. Ce métal peut s'accumuler dans l'organisme
via l'alimentation, notamment le pain, car il se retrouve dans les sols via les
engrais et est absorbé par les plantes. Cette accumulation est associée à des
problèmes de santé, tels que des maladies osseuses (ostéoporose), des troubles
de la reproduction, des atteintes rénales et un risque accru de cancers
(pancréas, reins, poumons, sein, prostate).
Il fut un temps où les courtiers racontaient que «les meuniers algériens écrasaient plus de blé français que les meuniers en France», relate Arthur Portier, analyste du marché céréalier chez Argus Media France. La France, premier producteur et exportateur européen de blé tendre, y trouvait un débouché naturel. «On avait un vieil accord tacite: on achetait du gaz algérien et l'Algérie du blé français. Ca a bien marché pendant 50 ans», affirme un opérateur actif sur le marché européen. En clair, nous avons peut être accumulé du cadmium pendant 50 ans ! Les français tirent la sonnette d'alarme « Une explosion de la contamination des jeunes enfants existe », liée à « leur consommation d'aliments de la vie courante tels que les céréales du petit déjeuner, les pains et leurs dérivés, les pommes de terre », affirment les Unions régionales des professionnels de santé-Médecins Libéraux (URPS) dans un communiqué publié à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, jeudi 5 juin 2025. Les médecins alertent aussi sur l'exposition des enfants au cadmium. Plus d'un tiers des enfants de moins de trois ans dépassent la dose tolérée par l'organisme chaque jour, selon le cardiologue Pierre Souvet, joint par Laurence Théault du service France de RFI : « Le cadmium est un produit extrêmement toxique, cancérigène, qui altère la fertilité, des troubles cardio-vasculaires, qui favorise des cancers, et qu'on retrouve dans des aliments courants comme les céréales, les pommes de terre, ou ses dérivés. Le cadmium provient des engrais marocains En mars 2025, le député Écologiste et Social français, M. Tristan Lahais attire l'attention du ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du commerce extérieur et des Français de l'étranger, sur l'importation de phosphate en provenance du Maroc, lequel est utilisé dans la fabrication d'engrais. Ce phosphate marocain affiche des teneurs en cadmium très supérieures à celles d'autres pays exportateurs de phosphate. L'HAS (Haute Autorité de santé) et l'ANSES ont démontré la dangerosité du cadmium, métal lourd et classé depuis plus de 10 ans comme cancérigène. Les accords de libre-échange entre la France et le Maroc permettent d'économiser 6,5 % de droits de douane sur chaque tonne achetée et provoquent une entrée sur le sol français d'un phosphate dangereux pour la santé des concitoyens. Il lui demande ce qu'il compte faire pour protéger les populations des effets délétères du cadmium, qui se retrouve, in fine, dans nombre de produits de consommation journalière (pain, biscuits, légumes). Il s'agit donc d'un profit économique au détriment de la santé des consommateurs du blé français. Le Maroc peut-il fournir à la France un engrais respectant les normes européennes ? Dans mon article publié le 04 janvier 2025 par le quotidien l'expression j'avais mentionné que, selon EURACTIV1 (un réseau de médias européens spécialisé dans la publication d'articles sur l'actualité européenne et sur les grandes questions européennes) le niveau de cadmium des phosphates marocains utilisés comme engrais posent un problème majeur pour la santé et l'environnement. Peut être pour répondre aux inquiétudes des français, l' OCP Nutricrops, filiale de l'entreprise marocaine des phosphates affirme en juin 2025, avoir volontairement abaissé la teneur en cadmium dans ses engrais vendus en Europe à moins de 20 mg/kg de P2O5, un seuil trois fois inférieur à la norme européenne de 60 mg/kg de P2O5. Cette firme déclare à coups de publicité que d'ici fin 2025, tous ses produits mondiaux devraient respecter cette norme. Nous pensons que cette annonce est une tromperie, et pour cause : - Des procédés ont été développés seulement jusqu'au stade pilote. Cependant, aucun de ces procédés n'a à ce jour connu de réalisation industrielle et ce, en raison des coûts élevés de la décadmiation, et il est à noter également qu'aucune solution satisfaisante n'a été apportée aux rejets cadmiés ; - Les engrais d'OCP Nutricrops sont commercialisés uniquement en Europe ; - Il n'ya aucune trace du logo ' Green Label-minimum cadmium ' sur les sacs et les emballages des engrais marocains. Par contre ce logo est nettement visible sur les sacs des engrais commercialisés en Europe par l'entreprise russe PHOSAGRO Et le phosphate algériens alors ? Vivement donc la réalisation du projet de phosphate intégré (PPI) de Djebel Onk afin de se prémunir de l'importation des engrais phosphaté nécessaires à notre agriculture. En plus, le phosphate de ce gisement ne contient pas un taux élevé de cadmium comme l'affirme le Docteur Bert Quin, créateur de QUINFERT en Nouvelle Zélande, qui dans son article paru en mai 2020 dans Quinfacts - RPR Series (1)2 et intitulé ' Cadmium and phosphate rock ', déclare :«le phosphate algérien possède l'un des niveaux de cadmium les plus bas (18 ppm) des gisements de RPR (Reactive phosphate rock ) internationalement reconnus. C'est pourquoi je l'importe » *Prof. Université Badji Mokhtar Annaba |
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