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Ghaza: Nouvelle attaque sioniste contre des résistants

par Mohamed Mehdi

Dimanche, 17e jour depuis l'annonce du cessez-le-feu, dans le cadre du plan de Trump, l'entité sioniste continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh en poursuivant ses attaques à Ghaza.

L'armée d'occupation sioniste a mené, samedi, une attaque contre des membres des Brigades Al-Qods, la branche militaire du Mouvement du Jihad islamique, à Nuseirat dans le nord de Ghaza.

Près de 24 heures après l'attaque, les Etats-Unis, qui prétendent «surveiller» l'application du cessez-le-feu, n'ont pas réagi. Ce mutisme était attendu tant l'implication de l'administration américaine, celle de Biden puis celle de Trump, est quasi-totale dans le génocide israélien à Ghaza.

L'attaque de samedi, une énième violation du cessez-le-feu par Israël depuis le 11 octobre 2025, a fait réagir plusieurs factions de la résistance palestinienne.

Dans un communiqué, le Jihad islamique a tenu «l'ennemi pleinement responsable de cette violation», affirmant «le droit de notre peuple à se défendre et à ne pas permettre à l'ennemi de commettre des assassinats gratuits».

«L'affirmation de l'armée d'occupation israélienne selon laquelle des cadres des Brigades Al-Qods à Nuseirat préparaient une attaque imminente hier (samedi, ndlr) est un mensonge auquel a recours l'occupation pour justifier son agression et la rupture du cessez-le-feu», ajoute le communiqué du Jihad islamique qui appelle les médiateurs «à assumer leurs responsabilités (...) pour contraindre l'armée ennemie à cesser ces attaques, qui entraînent des représailles».

De leur côté, les Comités de Résistance en Palestine et le FDLP ont également dénoncé l'attaque de Nuseirat par l'armée israélienne «sous des prétextes fallacieux et trompeurs qui révèlent les intentions malveillantes des dirigeants de l'entité sioniste», appelant eux aussi les «frères médiateurs à faire pression» sur l'occupation pour «l'obliger à appliquer les termes de l'accord signé et à remplir ses obligations, au premier rang desquelles figure son engagement sans réserve à mettre fin aux meurtres, aux massacres et à la politique d'assassinats».

Restrictions des aides humanitaires : une autre violation du cessez-le-feu

Pour le Hamas, les violations israéliennes du cessez-le-feu «inquiètent la population de Ghaza et compromettent l'accord» de Charm El-Cheikh.

Dans une interview avec la chaîne Al Jazeera, le Dr Khalil al-Hayya, chef du mouvement Hamas dans la bande de Ghaza, a évoqué plusieurs sujets, notamment la question de l'entrée des aides humanitaires, largement insuffisantes, la recherche des corps des soldats sionistes, la reconstruction de l'enclave et la question des armes de la résistance palestinienne.

«Nous ne sommes pas satisfaits du volume d'aide entrant dans la bande de Ghaza et nous appelons les médiateurs à intervenir», a déclaré Al-Hayya, estimant qu'à ce stade, et après plus de 6 mois de blocus total, «Ghaza a besoin quotidiennement de 6.000 camions d'aide et non de seulement 600».

Concernant la remise des corps des soldats israéliens détenus à Ghaza, le chef du Hamas a rappelé que l'opération nécessite des équipements lourds interdits d'entrée par l'occupation.

«Nous avons remis 20 prisonniers israéliens 72 heures après le cessez-le-feu. De nouvelles zones seront investies dimanche pour rechercher les corps d'autres prisonniers de l'occupation», a-t-il ajouté à ce propos. Sur la gestion des affaires de Ghaza, Khalil Al-Hayya affirme que le Hamas n'a «aucune réserve quant à la présence d'une personnalité nationale résidant à Ghaza pour gérer la bande».

«Nous avons convenu avec toutes les factions que la mission de l'agence des Nations Unies est de reconstruire Ghaza», que «nous acceptons les forces de l'ONU comme force d'interposition et de surveillance des frontières, ainsi que pour observer le (respect) du cessez-le-feu», dit-il encore, ajoutant que les composantes palestiniennes veulent «organiser des élections en prélude à la réunification des rangs nationaux».

Sur la question de l'armement du Hamas et des autres mouvements de la résistance, Al-Hayya affirme : «Nos armes sont liées à la présence de l'occupation et à l'agression. Si l'occupation prend fin, ces armes reviendront à l'État palestinien», soulignant que cette question est «encore en discussion avec les factions et les médiateurs», et que «l'accord n'en est qu'à ses débuts». Concernant la question des prisonniers, le chef du Hamas affirme qu'il s'agit d'une «affaire nationale par excellence». «Nous cherchons à mettre fin aux souffrances des prisonniers palestiniens», précisant que lors des récentes négociations, «l'occupation s'est montrée intransigeante concernant de nombreux noms de prisonniers», notant que «les efforts en ce sens se poursuivent».

Les prisonniers palestiniens du Naqab victimes de maltraitances et de famine

La Commission des affaires des détenus et des ex-prisonniers palestiniens a révélé, dimanche, que les prisonniers de la prison israélienne du Néguev sont victimes de coups, d'humiliations, de famine et de négligence médicale de la part de l'administration pénitentiaire israélienne, a rapporté Al Jazeera.

La Commission a déclaré dans un communiqué, faisant suite à la visite de son avocat à plusieurs prisonniers de la prison du désert du Naqab, révélant «les conditions humanitaires et sanitaires catastrophiques auxquelles sont confrontés les détenus palestiniens, en raison de la négligence délibérée et du harcèlement systématique infligé par l'administration pénitentiaire».

La déclaration atteste que les «prisonniers souffrent d'une épidémie généralisée de maladies de la peau due à un manque d'hygiène et à une grave pénurie de produits d'entretien», et sont soumis à la famine expliquant que les repas qui leur sont servis «sont insuffisants, de qualité médiocre voire impropres à la consommation humaine, ce qui aggrave leurs souffrances quotidiennes».

A cela, s'ajoute leur souffrance du froid «faute de vêtements d'hiver et de couvertures chaudes».