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Malgré l'accord de cessez-le-feu: La famine continue de se propager à Ghaza

par Mohamed Mehdi

Mercredi, 13e jour depuis l'annonce du cessez-le-feu, dans le cadre du plan de Trump, l'entité sioniste continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh en poursuivant ses bombardements sur Ghaza.

Dans son rapport statistique quotidien sur le nombre de victimes de l'agression sioniste contre Ghaza, publié hier, le ministère de la Santé a fait état de 5 martyrs, dont 4 corps retrouvés sous les décombres et un martyr ciblé directement par les forces d'occupation, et 4 blessés au cours des précédentes 24 heures (mardi). Le nombre de victimes, depuis le 7 octobre 2023, a atteint 68.234 martyrs et 170.373 blessés, ajoute la même source.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 11 octobre 2025, les attaques de l'armée israélienne ont fait 88 martyrs et 315 blessés, alors que les opérations de recherche ont permis de déterrer 436 corps de martyrs sous les décombres dans différentes parties de Ghaza.

Le ministère ajoute avoir réceptionné 30 corps d'otages palestiniens dont l'identité reste inconnue, détenus par Israël, portant à 195 le nombre de corps réceptionnés depuis le début des échanges entre la résistance et l'occupation.

«Corps écrasés sous les chars et blessures profondes»

La même source précise que depuis le début de l'opération de reconnaissance par les familles, 57 dépouilles sur les 195 réceptionnées ont été identifiées.

De son côté, le Bureau des médias du gouvernement a déclaré, hier, que les examens des corps remis jusqu'ici par l'occupation montrent que les martyrs «ont subi de graves violations». «Les examens officiels et les observations sur le terrain, documentés par le gouvernement et les organismes de défense des droits de l'Homme, ont confirmé que les forces d'occupation ont commis des violations odieuses contre les martyrs», affirme le communiqué.

Parmi les violations constatées, la déclaration fait état de : «traces de pendaison et des cordes au cou sur un grand nombre des corps» ; des «tirs directs à très courte distance, indiquant des exécutions délibérées» ; des «mains et des pieds attachés avec des attaches en plastique avant les exécutions» ; des «yeux bandés et des traits du visage indiquant que les victimes avaient été arrêtées (vivantes, ndlr) avant leur exécution» ; des «corps écrasés sous les chenilles des chars israéliens» ; et des «traces de torture, de brûlures, de fractures et de blessures profondes confirmant la brutalité des méthodes employées contre les détenus».

Le gouvernement de Ghaza appelle «la Cour pénale internationale, toutes les juridictions internationales et les organisations juridiques et de défense des droits humains à former d'urgence une commission d'enquête internationale indépendante», et demande aux «médias nationaux et internationaux» d'accorder une «large couverture» pour «sensibiliser le monde à l'ampleur de ces crimes».

Le FDLP appelle les médiateurs à intervenir pour mettre fin à la famine dans Ghaza

Près de deux semaines après l'accord portant cessez-le-feu, les Palestiniens de Ghaza n'ont constaté aucun changement dans leur vie, notamment en matière de disponibilité de produits alimentaires, alors qu'Israël continue de restreindre les livraisons d'aide humanitaire en n'autorisant l'ouverture partielle que de deux points de passage qu'il contrôle totalement, tandis que celui de Rafah à la frontière avec l'Egypte reste fermé.

A ce propos, le Front démocratique de Libération de la Palestine (FDLP) a appelé, hier dans un communiqué, les médiateurs à «faciliter la mise en œuvre de l'accord de Charm el-Cheikh et à intervenir efficacement pour mettre fin à la famine qui continue de se propager dans la bande de Ghaza». «Les rapports des organisations humanitaires dans la bande de Ghaza confirment que plus d'un million de Palestiniens – femmes, enfants, personnes âgées et autres malades, femmes enceintes et mères allaitantes – souffrent de la faim et n'ont reçu aucune aide depuis plus de dix jours», affirme le communiqué.

FDLP affirme aussi que «les forces d'occupation autorisent le passage des camions des commerçants qui paient des frais exorbitants, tandis que sont entravés les passages des camions d'aide humanitaire, perpétuant ainsi le siège et la famine», dans le but de pousser la population de Ghaza au «déplacement volontaire».

Le Front démocratique a attiré l'attention des médiateurs sur le fait que, si les discussions portent sur les «règles d'engagement», le «maintien du cessez-le-feu» et le «tracé de la ligne jaune», la question de l'ouverture du point de passage de Rafah et du rythme d'entrée des camions d'aide humanitaire, qui s'y accumulent, est absente des discussions, appelant à trouver rapidement une «solution» dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord de Charm el-Cheikh.