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Pacte pour la Méditerranée: L'UE veut bâtir des partenariats stratégiques 

par M. Aziza

  L'Union européenne a présenté, le 16 octobre dernier, son nouveau Pacte pour la Méditerranée, un document stratégique visant à refonder les relations avec les pays du Sud. Lors d'une rencontre conviviale avec la presse, l'ambassadeur de l'UE en Algérie a mis en avant la volonté de l'UE de donner une dimension forte à ce pacte.

Face à un contexte international marqué par les tensions et la reconfiguration des alliances, l'Union européenne souhaite bâtir des partenariats stratégiques, notamment avec l'Algérie, dans une logique de coopération « gagnant-gagnant » et de modernisation des Accords d'association existants. C'est ce qu'a affirmé hier, l'ambassadeur de l'Union européenne, M. Diego Mellado, devant la presse.

L'ambassadeur de l'UE à Alger a insisté sur l'importance de moderniser les Accords d'association existants, afin de promouvoir une relation économique plus équilibrée fondée sur la compétitivité, le développement mutuel et le principe du « gagnant-gagnant ».

Selon le diplomate européen, «avec l'Algérie, nous pouvons renforcer la chaîne de valeur, les chaînes d'approvisionnement et stimuler le commerce bilatéral». Dans cette optique, l'Union européenne souhaite transformer les Accords actuels en leviers de croissance et d'investissement réciproques, notamment dans les secteurs stratégiques.

Au-delà du commerce, l'UE entend envoyer un signal fort aux investisseurs et entreprises privées européennes, en soulignant les opportunités offertes par l'espace euro-méditerranéen. Des pays comme la Finlande ou la Suède pourraient ainsi investir en Algérie, notamment dans le domaine minier.

L'ambassadeur a également mis en avant le rôle clé de l'Algérie dans la transition énergétique européenne, rappelant qu'elle demeure un partenaire crucial dans le domaine de l'énergie, de la connectivité et des infrastructures. Le projet euro-méditerranéen prévoit d'ailleurs une meilleure interconnexion des ports, aéroports et réseaux numériques, dans le respect de la souveraineté des États. Tout en mettant en avant la vision stratégique de l'Algérie, l'ambassadeur a salué la contribution active de l'Algérie dans l'élaboration du pacte, affirmant que le pays fut le premier à présenter une contribution écrite lors du processus participatif. « Et d'affirmer que l'Algérie est un partenaire fondamental et incontournable pour l'Europe, tant sur le plan énergétique que sécuritaire, notamment dans la région du Sahel », a-t-il conclu.

L'aspect migratoire

Abordant la question migratoire, l'ambassadeur a rappelé que l'Europe reste l'une des régions les plus ouvertes au monde, tant sur le plan commercial que pour la mobilité des personnes. Il a souligné que le volume de traitement des demandes de visas, notamment algériennes, est significatif. Concernant l'immigration irrégulière, il a plaidé pour une coopération équilibrée et pragmatique, estimant que les solutions doivent préserver les intérêts des deux parties et être portées au plus haut niveau politique.

Enfin, pour concrétiser les ambitions du Pacte pour la Méditerranée, un plan d'action spécifique est en cours d'élaboration. Celui-ci favorise le dialogue bilatéral notamment pour le cas de l'Algérie, en vue de renforcer la concertation, d'approfondir les échanges économiques et de consolider les liens stratégiques entre Algérie et les pays de l'Union européenne.