Les rescapés de la flottille internationale dénoncent des traitements inhumains infligés par l'armée israélienne et évoquent l'existence de prisons secrètes en plein désert où des Palestiniens sont détenus depuis des années, sans jugement.

Les témoignages se multiplient depuis le retour des participants de la Global Sumud Flottille, interceptée début octobre par la marine israélienne alors qu'elle naviguait en eaux internationales. Des récits effarants émergent : violences physiques, privations, humiliations et torture. Parmi les victimes figurent Rémy Pagani, ancien maire de Genève, Ada Colau, ex maire de Barcelone, ainsi que des députés européens, journaliste et militants humanitaires.

Rémy Pagani parle d'un traitement « indigne d'un État qui se dit démocratique » : menotté, les yeux bandés, privé d'eau pendant des heures. D'autres témoins évoquent des passages à tabac et des insultes racistes répétées.

Les prisons du désert : l'autre visage de la détention israélienne

Mais au-delà de ces témoignages récents, plusieurs rescapés évoquent un fait encore plus inquiétant : l'existence de prisons israéliennes cachées dans le désert du Néguev, où des centaines de Palestiniens sont détenus sans la moindre procédure judiciaire, parfois depuis plus de dix ans.

Privés de contact avec leurs familles, sans avocat ni procès, ces prisonniers vivent dans des conditions extrêmes, isolés du monde. Des témoins européens affirment avoir aperçu lors de leur transfert « des prisons entourées de sable et de barbelés, au milieu de nulle part ».

Silence diplomatique et indignation sélective

Ce qui indigne le plus les observateurs, c'est le silence des chancelleries européennes. Alors que les participants étrangers de la flottille ont été libérés en quelques jours, des milliers de Palestiniens demeurent emprisonnés sans procès, parfois pour de simples opinions politiques. Un contraste qui illustre une fois encore le double standard occidental : indignation immédiate lorsqu'il s'agit d'autres pays, silence pesant quand il s'agit d'Israël.

Des ONG comme Amnesty International et Human Rights Watch réclament une enquête indépendante sur les traitements infligés aux militants et sur le sort des prisonniers palestiniens.

Un appel à la conscience du monde

Les survivants de la flottille, encore sous le choc, appellent la communauté internationale à rompre le silence. « Nous avons vu la souffrance, nous avons vu la vérité... et le silence tue », déclare l'un d'eux, la voix brisée. Leur témoignage, au-delà du drame humain, rappelle une évidence : l'humanité ne peut rester spectatrice de l'injustice.

Bibliographie – Flottille de la liberté

Amnesty International. (2025, 6 octobre). Israël «brazen assault» on Global

Sumud Flotilla and detention of dozens of crew membresis unlawful. Amnesty

International UK. https://www.amnesty.org.uk/press-releases/israels-brazen-

assault-global-sumud-flotilla-and-detention-dozens-crew-members.

Amnesty International. (2025, 7 octobre). Israël unlawful interception of Global

Sumud Flotilla illustrates its determination to continue starving Palestinians in

Gaza. Amnesty International.

The Guardian. (2025, 6 octobre). Gaza flotilla members allege beatings and

Insults in Israeli detention. The Guardian.

Associated Press (AP). (2025, 6 octobre). Activists detained after Gaza flotilla

Report physical abuse and medical neglect. AP News.

Reuters. (2025, 7 octobre). Greta Thunberg alleges torture in Israeli detention

after Gaza flotilla arrest. Reuters Connect.