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Ghaza: L'entité sioniste continue de violer le cessez-le-feu

par Mohamed Mehdi

Samedi, 9e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, les échanges de prisonniers décédés se sont poursuivis entre la Résistance palestinienne et l'entité sioniste, dans le cadre de la première phase du «plan de paix» de Donald Trump.

Dans son rapport statistique quotidien sur le nombre de victimes de l'agression sioniste contre Ghaza, publié hier, le ministère de la Santé fait état de 29 martyrs et 19 blessés arrivés dans les hôpitaux de l'enclave au cours des précédentes 24 heures (mercredi). Parmi les 29 martyrs, les corps de 23 ont été retrouvés sous les décombres, 2 ayant succombé à leurs blessures, et 4 autres ciblés directement par les forces d'occupation après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Jusqu'à jeudi, le bilan du génocide israélien à Ghaza s'est élevé à 68.116 martyrs et 170.200 blessés depuis le 7 octobre 2023, ajoute le document. Le ministère précise que les 11 martyrs du massacre Abu Chaabane, toujours sous les décombres, ne sont pas compris dans ce bilan. Le document note, par ailleurs, que «120 martyrs ont été ajoutés aux statistiques cumulées des martyrs, dont les données ont été complétées et approuvées par la Commission judiciaire chargée du suivi du dossier des signalements et des personnes disparues du 10 au 17 octobre 2025».

Par ailleurs, le ministère précise que depuis le cessez-le-feu, le 11 octobre 2025, les attaques de l'armée israélienne ont fait 27 martyrs et 143 blessés, et que pendant la même période 404 corps ont été récupérés sous les décombres dans différentes parties de Ghaza. En outre, «15 corps non identifiés ont été remis par l'occupation, portant le nombre total de corps reçus à 135 en lots de (45 + 45 + 30 + 15)», affirme encore la même source.

L'occupation sioniste commet 47 violations du cessez-le-feu en une semaine

«L'occupation israélienne a commis une série transgressions flagrantes et manifestes de l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, et des règles du droit international humanitaire, totalisant 47 violations documentées à ce jour», a indiqué, hier, le Bureau des médias du gouvernement dans un communiqué.

«Ces violations ont pris la forme de tirs directs sur des civils, de bombardements et de prises pour cible délibérées, et d'arrestations de plusieurs civils. Ces pratiques reflètent la poursuite de l'agression de l'occupation malgré la déclaration de cessez-le-feu», ajoute le communiqué.

La déclaration relève que ces violations «ont été constatées dans tous les gouvernorats de la bande de Ghaza sans exception», appelant «les Nations Unies et les garants de l'accord à intervenir d'urgence pour contraindre les forces d'occupation à mettre fin à leur agression et à protéger la population civile sans défense de la bande de Ghaza».

Le massacre commis vendredi par l'armée sioniste contre un véhicule qui transportait les membres d'une même famille dans le quartier d'Al-Zeitoun, à l'est de la ville de Ghaza, confirme la volonté de l'occupation de ne pas respecter le cessez-le-feu.

A ce propos, la Protection civile à annoncé, hier, concernant ce massacre qui a fait 11 martyrs, que ses équipes «ont pu, en coordination avec OCHA, atteindre et récupérer les corps de 9 martyrs, dont 4 enfants et 3 femmes». «Par ailleurs, les corps de deux enfants sont toujours portés disparus, leurs restes ayant été dispersés par l'intensité des bombardements et les conditions difficiles du terrain et de l'environnement dans la zone ayant entravé les efforts de récupération», ajoute le communiqué de la Protection civile publié sur Telegram.

Mahmoud Basal, le porte-parole de la Protection civile, a précisé à ce sujet, que l'armée israélienne a tiré sur le véhicule alors que la famille tentait de rejoindre son domicile pour l'inspecter. «Ils (les victimes) auraient pu être avertis ou traités différemment», a-t-il déclaré, ajoutant que « ce qui s'est passé confirme que l'occupation est toujours assoiffée de sang et persiste à commettre des crimes contre des civils innocents».

Dans une déclaration à Al Jazeera, Chris Doyle, directeur du Conseil pour la compréhension arabo-britannique (CAABU), basé à Londres, s'est dit étonné de la minimisation du sort des détenus Palestiniens par la communauté internationale, y compris dans les médias occidentaux, qui n'ont d'intérêt que pour les prisonniers israéliens libérés de Ghaza. «Israël a détenu des milliers de Palestiniens de Ghaza et de Cisjordanie tout au long de la guerre, mais la communauté internationale accorde peu d'attention à leurs conditions de libération», affirme Chris Doyle, dans une déclaration rapportée par AJE.

«Ce qui me frappe, c'est l'attention portée sur la scène internationale aux otages israéliens, ce qui est compréhensible, mais l'absence totale de couverture médiatique sur ces prisonniers et détenus palestiniens, sur leurs conditions de libération. Où étaient-ils détenus ? La torture, et même les accusations d'abus sexuels, tout cela est largement minimisé», a-t-il déclaré. «Mais bien sûr, pour les Palestiniens, c'est une réalité extrêmement réelle, très crue, et cela montre à quel point la couverture médiatique et le débat politique aux États-Unis, en Europe et dans d'autres pays, se concentrant toujours sur le sort des Israéliens et moins sur celui des Palestiniens.» a ajouté Doycle. A propos du plan de Trump, Chris Doycle estime «nécessaire de mettre en place un mécanisme permettant de déterminer les responsabilités», mais il n'a «aucun doute» que «ni les États-Unis ni Israël ne souhaiteront autoriser un tel mécanisme judiciaire».