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Cinq cas confirmés dont deux décès à Skikda: Mobilisation contre la diphtérie

par M. Aziza

Cinq (05) cas confirmés de diphtérie ont été enregistrés dans la wilaya de Skikda, dont deux décès, un homme de nationalité étrangère, âgé de 25 ans, et une fillette de 12 ans non vaccinée contre cette maladie. C'est ce qui ressort d'un communiqué rendu public avant-hier par le ministère de la Santé. Le département de Mohamed Seddik Aït Messaoudène assure qu'une cellule de crise a été mise en place au niveau de la direction de la Santé et de la Population pour suivre de près l'évolution de la situation épidémiologique, selon la même source. Ce qui va permettre de coordonner l'ensemble des mesures préventives et thérapeutiques nécessaires, en collaboration avec les autorités locales. Les services sanitaires spécialisés ont immédiatement lancé des enquêtes épidémiologiques approfondies concernant les cas enregistrés.

Le plus important est de savoir que les personnes ayant été en contact avec les malades ont été soumises à un traitement prophylactique (chimioprophylaxie) et vaccinées contre la diphtérie, afin d'éviter toute propagation du virus et l'apparition de nouveaux cas.

En matière de vaccination, 514 personnes ont été vaccinées au cours des dernières 48 heures, dans le cadre d'une campagne préventive menée par les équipes médicales locales sous la supervision de la cellule de crise.

Le ministère de la Santé assure que la situation est stable et que le suivi sur le terrain se poursuit quotidiennement et avec rigueur. Et ce à travers le renforcement de la surveillance épidémiologique dans l'ensemble des structures sanitaires de la wilaya, ainsi que la prise en charge des cas selon les protocoles thérapeutiques en vigueur. Le ministère rappelle à tous les citoyens l'importance du respect du calendrier vaccinal, soulignant que la vaccination demeure le moyen le plus efficace pour prévenir la diphtérie et d'autres maladies infectieuses. Les vaccins sont disponibles dans l'ensemble des établissements de santé. Le département de la santé annonce également le lancement prochain d'une campagne de sensibilisation sur l'importance de la vaccination et la prévention des maladies infectieuses.

Contacté par nos soins, le Dr Mohamed Melhag, chercheur en virologie et ex-biologiste des laboratoires d'analyses de bactériologie médicale, a mis l'accent sur la nécessité d'êtres vigilants loin de toute forme de panique. Et de préciser que la maladie est bien connue, le traitement disponible et le foyer d'infection est clairement identifié. Notre interlocuteur a rappelé que les autorités sanitaires disposent d'une expérience avérée dans la prise en charge de cette pathologie, notamment après les cas enregistrés l'année dernière dans le sud du pays. Le Pr Melhag a insisté sur la nécessité de prendre en charge rapidement l'entourage des personnes atteintes afin de casser la chaîne de transmission. Il a également souligné l'importance de la prévention secondaire, fondée sur la vaccination, regrettant que « certaines familles refusent encore de faire vacciner leurs enfants ». Il a, par ailleurs, rappelé qu'une baisse de la couverture vaccinale avait été observée durant la période du Covid-19 que ce soit dans notre pays ou ailleurs. D'où son appel à renforcer la sensibilisation autour de la vaccination. Il précise que «l'Algérie dispose d'un calendrier national de vaccination bien structuré, avec des vaccins disponibles et gratuits».

La diphtérie, selon l'OMS, est une maladie contagieuse causée par une bactérie productrice de toxines. Elle peut se transmettre d'une personne à l'autre lorsqu'une personne infectée tousse ou éternue. Il arrive que certaines personnes ne présentent pas de manifestations de la maladie, mais qu'elles puissent néanmoins transmettre la bactérie à d'autres personnes. D'autres présenteront une forme bénigne de la maladie, même si une forme grave, des complications et la mort peuvent également survenir. La diphtérie peut toucher n'importe qui, mais elle est plus fréquente chez les enfants non vaccinés.