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Aides humanitaires: L'administration US appelée à faire pression sur Israël

par Mohamed Mehdi

Mercredi, 6e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, les échanges de prisonniers décédés se poursuivent entre la Résistance palestinienne et l'entité sioniste, dans le cadre de la première phase du « plan de paix » de Donald Trump.

Ghaza continue de compter ses martyrs.

Le ministère de la Santé a annoncé, hier, que le nombre de victimes, depuis le 7 octobre 2023, a atteint 67.938 martyrs et 170.169 blessés, après un nouveau bilan quotidien, des précédentes 24 heures, de 25 martyrs (dont 16 corps retrouvés sous les décombres) et 35 blessés.

Le communiqué du ministère de la Santé ajoute que « les corps de 45 personnes non identifiées détenues par les autorités d'occupation » mais « n'ont pas (encore) été ajoutés au bilan des victimes ».

De son côté, la résistance a remis, mardi soir, quatre autres corps de détenus israéliens à la Croix-Rouge internationale. Quelques heures plus tard, l'armée sioniste a annoncé que le quatrième corps n'était pas celui d'un Israélien.

Ceci montre que la recherche des corps des détenus israéliens morts à Ghaza, sous les bombardements de leur armée, est extrêmement difficile, en raison de la destruction de plus de 90% de Ghaza.

Avertis à plusieurs reprises par la Résistance, les Israéliens ne pouvaient pas ne pas savoir que des milliers de tonnes de bombes larguées sur Ghaza allaient non seulement tuer leurs propres détenus, en plus des dizaines de milliers de civils palestiniens, mais qu'ils risquaient de rendre difficile, voire impossible la récupération des dépouilles.

C'est ce que confirme la journaliste Nour Odeh, d'Al Jazeera English (AJE - Amman), qui affirme que « Israël savait et a admis que la récupération des corps serait très difficile, qu'il faudrait des semaines, voire des mois, pour y parvenir » lors des dernières négociations portant mise en œuvre du « plan de paix » de Donald Trump.

Les quelque « 55 millions de tonnes de décombres à Ghaza », « la présence de l'armée israélienne sur plus de la moitié du territoire », limite les mouvements de la résistance palestinienne dans les opérations de « recherche des corps et leur récupération », affirme encore la correspondante d'AJE, ajoutant que « c'est précisément pourquoi l'accord de cessez-le-feu ne prévoit pas de calendrier pour la restitution des corps ».

Par ailleurs, Al Jazeera a rapporté, mercredi, citant des sources médicales à Ghaza, que parmi les corps restitués par l'armée d'occupation israélienne figurent des « martyrs exécutés». «Les corps de certains des martyrs remis hier par l'occupation avaient les yeux bandés et les mains menottées. Des indices suggèrent qu'un certain nombre de martyrs ont été exécutés sur le terrain. Des traces de chars sont apparues sur certains des corps. Et il est probable que certains d'entre eux aient été écrasés par des véhicules de l'occupation », rapporte encore Al Jazeera.

Réduction des aides et fermeture du point de passage de Rafah

L'entité israélienne, qui était pourtant bien avertie des difficultés dont elle est responsable, a décidé, unilatéralement et en totale contradiction avec l'accord, de réduire les aides humanitaires et de fermer le point de passage de Rafah entre Ghaza et l'Egypte.

Dans une déclaration à Al Jazeera, Ismail al-Thawabta, le directeur général du Bureau des médias du gouvernement de Ghaza, a appelé à « l'ouverture immédiate des points de passage ».

« Nous exigeons que l'occupation ouvre les points de passage et autorise l'entrée immédiate de l'aide humanitaire. Nous exigeons que l'administration américaine fasse pression sur l'occupation pour qu'elle ouvre les points de passage. Les habitants de Ghaza souffrent de pénuries d'eau et y ont difficilement accès », a déclaré al-Thawabta. « Une fois les points de passage ouverts, la priorité sera accordée aux malades et aux blessés », ajoute le même responsable, rappelant la catastrophe environnementale que vit l'enclave assiégée depuis deux années. « 250.000 tonnes de déchets se trouvent dans la bande de Ghaza, ce qui représente une catastrophe environnementale. Nous avons besoin d'équipements lourds pour gérer ces déchets. Nous exigeons l'entrée urgente de médicaments et de fournitures médicales essentielles », affirme encore Ismail al-Thawabta.

Campagne de lutte contre les bandits et les complices de l'occupation à Ghaza

Dans une déclaration, rendue publique mardi après-midi, les factions de la Résistance palestinienne ont salué « la campagne de sécurité mise en œuvre par le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité nationale à Ghaza, visant à faire respecter la loi et à poursuivre les voleurs, les bandits et ceux qui collaborent avec l'ennemi sioniste dans toute la bande de Ghaza ». Le communiqué indique que l'opération « bénéficie du soutien et du consensus total du mouvement national palestinien et de toutes les factions palestiniennes, ainsi que du soutien des forces de sécurité de la Résistance, dans le but de rétablir la sécurité et la stabilité et de traquer les bandes de mercenaires, les repaires de criminels et les complices de l'ennemi sioniste ». Réagissant également à propos de cette opération, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a également assuré que «ces efforts bénéficient d'un consensus national palestinien».

«Le Front populaire salue les efforts du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité de la Résistance dans la traque des réseaux criminels et des sbires de l'occupation, et la répression de quiconque tente de porter atteinte à la sécurité intérieure dans la bande de Ghaza ou d'ouvrir des brèches pour saper la détermination et la résistance de notre peuple », lit-on dans le communiqué du FPLP.

Dans ce contexte, le FPLP « appelle au renforcement de l'unité de toutes les forces nationales et islamiques » et de « toutes les composantes de notre peuple » et « à la coopération de toutes les familles » qui « ont consenti des sacrifices pendant la guerre pour préserver le front intérieur », et « à la poursuite de la coordination pour préserver la sécurité de la Résistance » et à étendre « la lutte contre l'occupation au domaine de la sécurité intérieure et de la sensibilisation populaire, (que) l'ennemi cherche à déstabiliser le front intérieur par l'intermédiaire d'agents et d'instigateurs de la discorde ».