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Palestine: «La paix passe par le démantèlement des colonies»

par Mohamed Mehdi

Mardi, 5e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, les échanges de prisonniers décédés se poursuivent entre la Résistance palestinienne et l'entité sioniste, dans le cadre de la première phase du «plan de paix» de Donald Trump.

Néanmoins, si, pour la première fois depuis deux années, le ministère de la Santé n'a pas publié de nouveau bilan statistique sur le nombre de martyrs et de blessés de l'agression israélienne, Ghaza continue d'enregistrer des victimes parmi la population civile.

Hier, au lendemain du Sommet de Charm al-Cheikh, qui a vu la signature, par Trump et plusieurs chefs d'Etats arabes et musulmans, du document portant «plan de paix», dont l'objectif supposé était de mettre fin aux actes génocidaires israéliens, des attaques de l'armée sioniste ont fait au moins 5 martyrs et plusieurs blessés au nord et au sud de l'enclave.

L'hôpital baptiste a annoncé, hier vers 11h (localement), le martyre de 5 Palestiniens par des tirs de l'occupation israélienne dans le quartier al-Shujaiya, à l'est de la ville de Ghaza, a rapporté Al Jazeera. Quelques heures plus tard, vers 15h, le complexe médical Nasser a signalé plusieurs blessés par des tirs de drone israéliens dans la région de Ma'an, à l'est de Khan Younes, au sud de la bande de Ghaza.

Par ailleurs, suite au martyre du journaliste Salah Al-Jafrawi, le Bureau des médias du gouvernement de Ghaza a confirmé, lundi dans un communiqué, que le nombre de journalistes martyrs s'élève à 255 depuis le 7 octobre 2023. «Le nombre de journalistes martyrs s'élève à 255 depuis le début de la guerre génocidaire dans la bande de Ghaza, suite au martyre de Saleh Al-Jafrawi qui a travaillé pour plusieurs médias», lit-on dans le communiqué.

Le gouvernement tient «l'occupation israélienne et ses bandes criminelles», ainsi que «l'administration américaine et les pays complices du crime de génocide, comme le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France», pour «pleinement responsables de ces crimes odieux (...) contre notre peuple palestinien».

Ghaza s'apprête à recevoir les premiers corps de martyrs

Le ministère de la Santé a annoncé, mardi, que les équipes médicales, par l'intermédiaire du Comité de gestion des corps des martyrs, «sont prêtes à recevoir les corps des martyrs qui devraient être libérés par l'occupation et à les prendre en charge conformément aux procédures et protocoles médicaux en vigueur».

«Les équipes médico-légales et ambulancières, ainsi que le personnel infirmier et technique, ont été équipés pour assurer l'achèvement des processus de réception, d'examen, de documentation et de remise aux familles des martyrs, dans le respect qu'impose le caractère sacré et la dignité des martyrs vertueux», ajoute le communiqué du ministère de la Santé.

La déclaration avise également qu'un «lien (Web) spécial» sera publié pour «afficher les effets personnels et les signes distinctifs des corps, si disponibles, afin que les familles puissent les identifier».

A ce propos, des sources médicales ont indiqué, hier à Al Jazeera, que la Croix-Rouge internationale avait reçu les corps de 45 Palestiniens détenus en Israël, indiquant que les dépouilles étaient en cours d'examen. Par ailleurs, concernant les détenus israéliens morts à Ghaza sous les bombardements de l'armée sioniste, la Croix-Rouge internationale a alerté sur la possibilité que leurs corps ne puissent pas être retrouvés rapidement.

Selon Al Jazeera, le porte-parole de la Croix-Rouge a affirmé que «la restitution des corps des détenus tués pendant la guerre prendra du temps», ajoutant «qu'il est possible» que les corps de certains détenus israéliens à Ghaza «ne soient jamais retrouvés, ce qui représente un défi plus grand que la libération des vivants».

Auparavant, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait appelé les parties et les médiateurs à «garantir la bonne application de l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza et à «restituer les dépouilles des victimes à leurs familles».

FDLP : La clé de la sécurité réside dans l'obtention des Palestiniens de leurs droits légitimes

Commentant le Sommet de Charm al-Cheikh, le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP) a déclaré, hier dans un communiqué, que «toute discussion sur la paix, la sécurité et la stabilité dans la région ne peut se justifier que par une reconnaissance claire et explicite des droits nationaux légitimes de notre peuple à la liberté, à l'indépendance et au droit au retour des réfugiés».

«Tout discours sur la paix, la sécurité et la stabilité dans la région ne peut se justifier que par l'exercice par notre peuple de son droit sacré à l'autodétermination sur sa patrie, la Palestine, et par l'établissement d'un État palestinien pleinement souverain et indépendant, avec Jérusalem occupée pour capitale, aux frontières du 4 juin 1967», lit-on dans la déclaration du Front Démocratique.

Le FDLP rappelle également que «la question des réfugiés doit être résolue conformément à la résolution 194 (du Conseil de Sécurité de l'ONU, ndlr), qui garantit leur droit au retour dans les foyers et les propriétés dont ils ont été chassés depuis 1948».

Dans le même contexte, le FDLP a salué «le discours du président égyptien Abdelfattah al-Sissi, qui a exprimé une position claire sur le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à la création de son État indépendant avec Jérusalem pour capitale», réitérant son «appréciation des efforts égyptiens visant à inviter les factions nationales et islamiques à un dialogue national afin de convenir d'un plan d'action pour le lendemain du cessez-le-feu dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie».

La déclaration rappelle aussi que «la paix ne passe pas seulement par la bande de Ghaza, mais plutôt par le rétablissement de l'intégrité territoriale de l'État de Palestine entre la Cisjordanie et la bande de Ghaza, la fin de l'occupation, le démantèlement des colonies (...)».