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![]() ![]() ![]() Mali : la dictature d'Assimi Goïta met tout le Sahel en péril
par Salah Lakoues ![]() Depuis
le coup d'État de 2021, la junte militaire a confisqué le pouvoir au Mali,
enterré la démocratie et plongé le pays dans un climat de peur. Cette dérive
autoritaire ne menace pas seulement Bamako : elle fragilise tout le Sahel et
met directement en jeu la sécurité de l'Algérie, qui partage plus de 1 400
kilomètres de frontière avec son voisin du Sud.
Dans une région sahélienne aux frontières poreuses, la sécurité transfrontalière s'impose comme un défi central. Avec plus de 1 400 kilomètres partagés avec le Mali, l'Algérie porte une responsabilité stratégique dans la préservation de la stabilité du Sahara algérien. Cette réalité géopolitique exige une coopération accrue pour contenir les menaces armées, démanteler les trafics illicites et protéger les populations frontalières. Dans ce contexte, la résolution pacifique des conflits, en particulier la question touareg qui transcende les frontières, apparaît comme un impératif stratégique pour garantir la sécurité régionale et bâtir une paix durable. Une crise malienne aux répercussions régionales préoccupantes Depuis le coup d'État de 2021, le Mali traverse une crise politique profonde sous la junte militaire du colonel Assimi Goïta. Cette situation menace non seulement la stabilité du pays mais aussi celle de tout le Sahel, dont l'Algérie est un acteur incontournable. Partageant avec le Mali une frontière terrestre de près de 1 400 kilomètres, Alger assume une responsabilité stratégique pour la sécurité de son Sahara et pour l'équilibre régional. Consciente que la question touareg constitue le cœur géopolitique de cette crise, l'Algérie plaide de longue date pour une solution pacifique et durable. La fin de la démocratie et l'étouffement de l'opposition Le verrouillage autoritaire imposé par la junte malienne a détruit les fondations de la vie politique. En mai 2025, elle a dissous les 130 partis et associations politiques légales, annihilant tout espace démocratique. Ce geste, assimilable à un enterrement organisé de la démocratie, a été accompagné d'une vague d'arrestations arbitraires visant opposants, journalistes et militants, comme l'ont dénoncé Human Rights Watch. Loin d'apporter une stabilité, cette répression installe un climat de peur et isole la junte d'une société qu'elle prétend gouverner. La seule issue crédible passe par la restauration d'un espace pluraliste, la libération des prisonniers politiques et un retour urgent au respect des libertés fondamentales. Faute de quoi, le Mali risque de s'enfoncer dans une impasse durable, avec des répercussions directes sur la sécurité régionale. Insécurité croissante et déploiement controversé de mercenaires Sur le terrain, la situation sécuritaire se dégrade. Incapable de contenir les groupes djihadistes, la junte s'est tournée vers des mercenaires étrangers. Loin d'apaiser la menace, cette stratégie a accentué les tensions, nourri la défiance des populations et entravé toute réconciliation nationale. Cette militarisation à outrance entretient un cycle de violence qui fragilise davantage l'État malien. Manipulations régionales et pillage des ressources naturelles La crise malienne est également exploitée par certaines puissances régionales, notamment le Maroc et les Émirats arabes unis, qui encouragent un pillage systématique des ressources, en particulier l'or, au détriment du développement national. Cette prédation, combinée à une corruption endémique, érode les bases économiques déjà fragiles du pays et alimente les causes profondes de l'instabilité. Un blocage politique fragilisant toute la région du Sahel Réduire cette crise à un problème interne serait une erreur. Le blocage politique du Mali a des conséquences transfrontalières qui paralysent les mécanismes de coopération régionale et exacerbent les tensions interethniques. L'effondrement potentiel de l'État malien aurait des implications géopolitiques majeures, notamment pour l'Algérie, qui se trouve en première ligne pour sécuriser son Sahara et contenir les menaces venues du Sud. Appel à une mobilisation internationale pour sauver le Mali La gravité de la situation impose une mobilisation urgente. L'Algérie, du fait de sa longue frontière commune et de son expérience dans la médiation régionale, doit jouer un rôle moteur dans le lancement d'un processus politique inclusif. La communauté internationale, en appui, doit garantir le respect des droits fondamentaux, soutenir la restauration d'une gouvernance démocratique et encourager une solution pacifique à la question touareg. La dérive autoritaire de la junte malienne a plongé le pays et toute la région sahélienne dans une impasse dangereuse : démocratie étouffée, insécurité accrue, influences extérieures prédatrices. Pour l'Algérie, qui veille sur la stabilité de son Sahara, la résolution pacifique de la question touareg est un impératif vital. Le soutien de la communauté internationale à un processus démocratique inclusif, porté par des acteurs régionaux crédibles au premier rang desquels Alger, est désormais incontournable. L'avenir du Mali, et celui du Sahel tout entier, se joue maintenant. |
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