Le marché de la volaille continue de subir de fortes fluctuations de prix, en dépit des efforts déployés par l'État pour organiser et stabiliser la filière. Après une accalmie enregistrée durant la saison estivale, les prix sont repartis à la hausse. C'est ainsi que le kilogramme de poulet se vend actuellement entre 400 et 420 dinars, tandis que le plateau d'œufs atteint les 600 dinars, soit 20 dinars l'unité. Selon certains éleveurs contactés, cette flambée résulte d'une combinaison de facteurs, notamment la volatilité du prix du poussin et l'instabilité générale de la production. «C'est une activité aléatoire, un éleveur peut réaliser des bénéfices comme il peut subir d'importantes pertes», confie un producteur d'une wilaya du centre.

D'autres évoquent les difficultés rencontrées dans l'application de la loi sur la spéculation, estimant que la réglementation actuelle ralentit les mécanismes de stockage. « Avant, nous pouvions conserver le poulet en cas de surplus, mais aujourd'hui, les procédures sont longues et complexes.

Notre activité nécessite de la souplesse et de la rapidité », souligne un autre éleveur. Par ailleurs, l'imposition de la facturation des ventes de poulets et d'œufs, décidée par les autorités pour renforcer la traçabilité, suscite des incompréhensions sur le terrain, assure-t-on. Certains contrôleurs exigeraient des factures dès le transport vers l'abattoir, alors que, selon les professionnels, la facturation devrait se faire après abattage. Les éleveurs pointent enfin un manque de coordination entre les différents intervenants, notamment entre le ministère du Commerce et celui de l'Agriculture. L'arrivée d'un nouveau ministre à la tête du secteur agricole est perçue comme un signe d'espoir pour une meilleure organisation de la filière, à travers une concertation accrue avec les acteurs de terrain. Dans la plupart des cas, la filière avicole reste dominée par de petits exploitants opérant dans l'informel, ce qui complique encore davantage toute tentative de régulation durable.