Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Ghaza: Premier échange de prisonniers

par Mohamed Mehdi

Lundi, 4e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le premier échange de prisonniers a eu lieu entre la Résistance palestinienne et l'entité sioniste, dans le cadre de la première phase du «plan de paix» de Donald Trump, mais Ghaza continue de compter ses martyrs.

Dans son rapport statistique publié, hier, le ministère de la Santé de Ghaza, fait état de 63 martyrs, dont 60 corps sortis des décombres de précédents massacres, et 39 blessés durant les précédentes 24 heures (dimanche). Ces chiffres portent le nombre des victimes depuis plus de deux années de génocide israélien à 67.869 martyrs et 170.105 blessés. Le communiqué indique également qu'il reste encore un «certain nombre de martyrs sous les décombres», dont certains se trouvent à des «endroits encore inaccessibles aux éléments de la Protection civile». Les 3 martyrs et 39 blessés enregistrés dimanche ont été probablement victimes de détonations d'obus qui n'ont pas explosé au moment des frappes aériennes de l'armée israélienne. Al Jazeera a rapporté, hier, que de «nombreux enfants palestiniens ont été blessés par l'explosion d'un obus de l'armée israélienne dans la ville de Ghaza lundi matin».

1.968 prisonniers palestiniens libérés

Dans le cadre de la première phase du «plan de paix», la résistance palestinienne a libéré hier 20 prisonniers vivants, soldats de l'armée sioniste. L'opération qui a commencé très tôt (6h localement), s'est déroulée en deux phases, en fonction de la zone où se trouvaient les détenus sionistes à Ghaza. Outre les 20 détenus vivants, Al-Qassam a annoncé qu'il remettra, le jour même, «les corps de quatre prisonniers sionistes».

L'accord prévoit la libération de 250 prisonniers palestiniens détenus dans les mouroirs sionistes, parmi les plus anciens et les condamnés à mort, ainsi que 1.718 Palestiniens de Ghaza pris en otages par l'armée israélienne depuis le début de l'invasion terrestre. Parmi les 250 prisonniers, 154 prisonniers seront éloignés des territoires palestiniens (arrivés hier vers 15h localement en Egypte, ndlr), a précisé Nahed al-Fakhoury, le directeur du Bureau des médias du Hamas chargé de la question des prisonniers, dans une déclaration à Al Jazeera. Le même responsable a précisé que «l'occupation tente de se soustraire à ses obligations au titre de chaque accord», ajoutant que «la résistance a insisté pour que les noms des prisonniers à libérer soient confirmés». «Nous avons amélioré les listes de prisonniers, en particulier ceux détenus dans la bande de Ghaza», a-t-il expliqué. Commentant de leur côté l'opération d'échange, les Brigades Al-Qassam (la branche militaire du Hamas) ont confirmé leur «engagement envers l'accord conclu et le calendrier prévu, tant que l'occupation les respectera». «L'ennemi n'a pas réussi à récupérer ses prisonniers par la pression militaire, malgré la supériorité de ses services de renseignement et de sa super puissance. Il s'est maintenant rendu et a récupéré ses prisonniers grâce à un accord d'échange, comme la résistance l'avait promis dès le départ», ajoute Al-Qassam, rappelant que «l'occupation nazie aurait pu récupérer la plupart de ses prisonniers vivants il y a des mois, mais a persisté dans son refus, préférant que son armée en tue des dizaines suite à l'échec de sa politique de pression militaire». Un commandant des Brigades Al-Qods (la branche armée du Jihad Islamique) a, dans une déclaration à Al Jazeera, confirmé également leur «attachement aux accords de cessez-le-feu tant que l'occupation les respectera», assurant que c'est «la ténacité et la persévérance de notre peuple (qui) ont permis la libération de nos prisonniers et l'arrêt de la guerre».

Résistance: La question des prisonniers restera une priorité nationale

Le Mouvement Hamas a, dans un communiqué, confirmé son «engagement à remplir ses obligations», dans le cadre de l'accord, et souligne l'importance du travail que doivent mener les médiateurs pour «contraindre l'ennemi sioniste à respecter» les siennes et «à appliquer pleinement toutes les dispositions». «La libération de nos prisonniers héroïques, y compris ceux condamnés à perpétuité et à de longues peines (…) est le fruit de l'héroïsme et de la détermination de notre grand peuple de la bande de Ghaza et de ses fils au sein de la vaillante Résistance (…), et l'incarnation d'une volonté de libération qui ne sera pas brisée face à la brutalité des néonazis», lit-on dans le communiqué. Le Hamas assure que «la question des prisonniers (ils sont plusieurs milliers dans les prisons israéliennes, ndlr) restera une priorité nationale pour notre peuple et sa résistance» jusqu'à ce que «le dernier prisonnier soit libéré des prisons néonazies et que l'occupation soit levée de notre terre et de nos lieux saints». Par la voix de son Secrétaire général, Ziad al-Nakhalah, le Jihad islamique, a déclaré hier que «ce qui a été accompli aujourd'hui n'aurait pas été possible sans les hommes de la résistance et le courage des combattants sur le terrain». «Nous espérions de meilleurs résultats, mais notre peuple a conscience de l'équilibre des forces et des nombreux facteurs qui l'entourent, en particulier à Ghaza», a-t-il expliqué. «Les drapeaux de la résistance sont restés hauts et n'ont pas été brisés. Notre peuple est resté honorable et généreux, fidèle à sa résistance, et l'objectif de libération ne faiblira pas. Le reste de nos courageux prisonniers est une priorité pour la résistance, si Dieu le veut», a déclaré al-Nakhalah dans une allocution.