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Il y a treize ans nous quittait Abdelkader Freha (ex-MCO): L'artiste n'est plus là, mais sa légende demeure

par M. Zeggai

9 février 1969. Une date gravée dans nos mémoires. L'équipe nationale, soutenue par plus de 50.000 supporters, est menée au score par le grand FC Santos qui sera surpris par Freha, fidèle à son instinct, surgit pour faire exploser le stade pour signer une égalisation mémorable. Son but égalisateur, éclat de génie et de fierté, restera gravé chez les puristes tant par son importance que par l'élan populaire qu'il a suscité. ‘'On attendait Pelé, on a vu Freha'', avait écrit à l'époque un confrère. En effet, ce jour-là, ‘'Bekka'' avait encore une fois écrit une page d'histoire en parvenant à tromper par un but d'anthologie le légendaire gardien de but Gilmar du FC Santos, l'un des meilleurs keepers au monde, qui n'a vu que du feu sur l'action du but égalisateur. Elégance, nonchalance, clairvoyance, opportunisme et doté d'un remarquable jeu de tête qui lui a valu le surnom de ‘'tête d'or'', Freha fut sans conteste l'un des joueurs les plus doués de sa génération.

Pour les nostalgiques de l'épopée dorée du Mouloudia d'Oran, le nom de Freha restera gravé à jamais dans les mémoires des puristes du football. Connu par son influence dans le jeu offensif du MCO à l'époque, «Bekka» jouissait d'une grande popularité chez le public algérien. Ce qui lui a valu des éloges de nombreux journalistes, entraineurs et présidents de clubs. Comme celles de l'ex-entraîneur-joueur de la JS Djijel, le Portugais feu Carlos Gomes, auteur d'une déclaration qui fera date dans les annales du football algérien: «Donnez-moi Freha et le MCO et je serai champion d'Algérie». Onze mois plus tard, le MCO a été sacré champion d'Algérie, haut la main, pour la première fois de son histoire durant la saison 1970/1971 devant les ténors du grand CSC, du Chabab de Belcourt, constellé de ses étoiles Lalmas, Selmi, Kalem et Achour.

Durant sa carrière, Bekka, avec ses feintes, son style ondulant et son sens inné des buts, réussissait tout ce qu'il entreprit face à des grands gardiens de but algériens qui ont toujours trouvé des difficultés face au regretté Freha, la véritable marque de fabrique de l'enfant terrible d'El Hamri. L'ex-numéro 10 des ‘'Rouge et Blanc'' avait aussi côtoyé des générations de grands joueurs, tels que les Beddiar (son ami de toujours), Hmida, Meguennine, Bouhadji, Hadefi, Larbi, Belgot, les frères Naïr, Ounès, Djelly et tant d'autres. Freha et son compère de toujours, Mehdi, formait un tandem terrible très difficile à maîtriser. Ils termineront d'ailleurs meilleurs buteurs en 1971, ex-æquo avec 15 buts chacun.

En équipe nationale, Freha a également marqué de son empreinte sa carrière chez les Verts. Cela fait treize ans que s'est éteint Abdelkader Freha, figure emblématique du football algérien.

Freha incarnait la longévité et la fidélité d'un joueur connu par son sens du but au sein de son club de toujours, le MCO qu'il porta à bout de bras pendant plusieurs années. Aujourd'hui, Oran et le MCO sont orphelins de l'un de leurs plus illustres enfants prodiges. Homme respecté de tous estimé par tout le monde, Freha n'a laissé derrière lui que de bons souvenirs et une trace indélébile dans la mémoire collective.