Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Accord d'Association Algérie-UE: Des parlementaires appellent à accélérer le processus de révision

par M. Aziza

Des parlementaires ont appelé à la mise en place d'une Commission nationale ad-hoc composée de représentants des différents secteurs ministériels concernés et d'experts, afin d'évaluer l'Accord d'Association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), clause par clause. Et proposer les alternatives possibles, à travers l'amendement de ses textes actuels, ou par le biais de négociation sur de nouvelles bases qui restituent l'équilibre et réalisent le minimum des intérêts des deux parties.

Les intervenants à la journée parlementaire organisée par le groupe parlementaire du FLN, sur «l'Accord d'Association entre l'Algérie et l'Union européenne» au siège de l'APN, ont mis l'accent sur la nécessité d'accélérer le lancement du processus d'évaluation et de révision dudit accord et l'impératif de le réviser. Le président de la Commission parlementaire mixte Algérie-UE, Sid Ahmed Temameri, a affirmé que la demande portant évaluation de l'Accord d'Association et sa révision ne date pas d'aujourd'hui, mais de 2021, en insistant sur le fait que cette demande est purement «pragmatique». La partie algérienne a appelé à la révision de l'Accord pour garantir le principe gagnant-gagnant, afin d'assurer également le rééquilibrage des relations économiques entre les deux parties et conclure un partenariat équitable et mutuellement avantageux qui préservera les intérêts des deux parties.

Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, dit-il, où l'Accord d'Association est déséquilibré et favorable à l'Union européenne au détriment de l'Economie algérienne.

Les parlementaires et les responsables ayant intervenu, à cette journée parlementaire, ont évoqué le déséquilibre ayant marqué l'application et l'entrée en vigueur de l'Accord d'Association avec l'UE, il y a 20 ans, empêchant ainsi l'Algérie d'en tirer pleinement profit.

Nacer Bettiche, président du groupe parlementaire du parti FLN, à l'Assemblée populaire nationale, a précisé que «20 ans après l'application de cet accord, signé en 2002, il est aujourd'hui temps de réviser son contenu», notamment dit-il «dans le contexte actuel caractérisé par une tendance vers une économie diversifiée», estimant que l'accord n'a pas impacté positivement le flux des investissements européens «effectifs et productifs» vers l'Algérie. Le parlementaire a plaidé pour un partenariat économique équitable «non seulement dans le domaine économique, mais également dans le domaine du transfert des expériences et technologies et de la mobilité des personnes».

Le représentant de la Direction générale des Douanes (DGD), le contrôleur général, Mourad Ami, a passé en revue les principales étapes traversées par cet accord, rappelant que le volume des importations de l'Algérie, depuis 2002 jusqu'à fin 2024, s'est élevé à 391 milliards USD (46,7% du total des importations du pays). Bien qu'un excédent commercial ait été enregistré par l'Algérie au cours de cette période avec la partie européenne, s'élevant à près de 194 milliards de dollars, l'analyse de la nature des exportations révèle que cela est principalement dû à la prédominance des hydrocarbures, qui représentent environ 95 % des exportations nationales, «des produits qui ne sont pas concernés par l'accord», indique le responsable soulignant les avantages fiscaux dont a bénéficié la partie européenne au détriment du Trésor public.

Entraves à l'accès des produits agricoles algériens au marché européen

Le directeur de la Numérisation, de la Prospective et des Statistiques au ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Mohamed Tifouri, a relevé, pour sa part, le déséquilibre de la balance commerciale concernant des produits agricole qui est en faveur de l'UE, en mettant l'accent sur les entraves et les difficultés de l'entrée des produits agricoles algériens sur le marché européen. Il a affirmé que les exportations agricoles algériennes vers les pays de l'Union connaissent un recul depuis des années, bien que l'accord de partenariat comprend cinq protocoles relatifs à l'Agriculture, aux produits halieutiques et aux produits alimentaires industriels. Et d'ajouter que que la balance commerciale penchait de manière «significative» en faveur de la partie européenne, parallèlement à la «difficulté d'accès des produits agricoles algériens au marché européen, en raison de restrictions non tarifaires telle que les spécifications techniques, comme la taille et l'emballage, les normes de santé animale et les procédures douanières complexes».

Le produit algérien «est parfois confronté à des procédures bureaucratiques complexes dans les pays de l'Union, à des normes parfois inéquitables et à des retards injustifiés aux points d'entrée des pays de l'Union, ce qui augmente les coûts et affecte la qualité des produits agricoles frais». Le représentant du ministère de l'Agriculture a appelé à faciliter les procédures de contrôle technique et sanitaire des produits agricoles exportés vers l'UE et à garantir leur application de manière transparente et sans discrimination, tout en veillant à ce que «les procédures d'inspection et de vérification de la conformité aux normes soient fluides et claires.»