Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Des cas de fraude signalés : Facebook pour tricher au bac

par Yazid Alilat

L'erreur dans l'énoncé d'une épreuve du Baccalauréat, session juin 2015, fera date. Que l'Office chargé de préparer cet important examen de passage à l'université se trompe est «inadmissible», tout en précisant que «cela n'est pas grave tant que la faute ne touche pas le fond du sujet d'examen», a estimé, hier, lundi, dans une déclaration à la Radio nationale, l'Inspecteur général du ministère de l'Education nationale, M. Medjadi Messeguem. «Au premier jour du Baccalauréat, dans l'épreuve arabe de la filière Sciences et Technologie, il y avait un sujet sur un poème sur la Cause palestinienne, et deux poètes, Mahmoud Darwich et Nizar Kabbani. Au lieu du nom de Kabbani, il y avait celui de Darwich», rappelle M. Messeguem, pour qui, il s'agit-là «d'une erreur inadmissible». Pour autant, il a tenu à rassurer que cette erreur des concepteurs de l'épreuve, en arabe, pour cette filière, n'avait «pas d'effet sur le sujet, car les points sont indépendants de la question». «Nous allons mener une enquête» sur cette erreur, a-t-il ajouté, expliquant que le ministère, avec l'Office national des examens et concours, vont revoir le système de confection des examens.

Nous allons enquêter pour revoir le dispositif ; on va dérouler tout le processus, depuis l'initialisation du sujet à la fin, et prendre les mesures disciplinaires, s'il y a faute», a, encore, détaillé M. Messeguem, à propos de cette erreur dans l'épreuve pour la filière Sciences et Technologie. Il ajoute : «nous allons revoir le dispositif de réalisation des sujets. Mais, s'il y a des problèmes, des directives seront adressées au Centre de correction», a-t-il rassuré. «L'ONEC fonctionne depuis 20 ans, le dispositif a pris de l'âge, il va falloir l'inscrire comme dossier à réformer», ajoute-t-il.

Quant à la fraude constatée, dans certains cas et liée à l'utilisation des smartphones, il a expliqué que «c'est à partir de Facebook que le sujet des Sciences islamiques a été signalé. Nous avons vérifié, et c'est vrai». M. Messeguem, à propos de ce cas précis, a indiqué que «nous allons identifier la source et vérifier comment cela s'est passé. Matériellement, c'est difficile de faire la fouille quand on a 900 ou 1.000 candidats. On ne peut faire une fouille systématique, cela prendra du temps», a-t-il, encore, relevé sur la question de la fouille des candidats, à l'entrée des salles d'examen. Pour autant, il a démenti que des épreuves du Bac 2015 aient circulé, dimanche, sur les réseaux sociaux. «Pour le corrigé diffusé, dimanche, sur Facebook, du sujet de mathématiques d'aujourd'hui (lundi), nous avons vérifié, et cela n'a pas de lien avec le sujet de l'examen», a-t-il précisé. Commentant ces informations, il a estimé «qu'on tente de déstabiliser les candidats et déstabiliser l'institution».

Sur les conditions de déroulement de la session de juin 2015 du Baccalauréat, il a affirmé qu'il y a eu des cas de fraude qui ont été expulsés». Il ajoute que «si nous constatons qu'il y a un candidat qui porte sur lui un appareil électronique, il sera expulsé et sanctionné». Les sanctions encourues par un candidat scolarisé sont une interdiction d'examen, allant de 3 à 5 ans.

DES BROUILLEURS CONTRE LA TRICHE

Pour cela, «nous souhaitons que les parents assagissent leurs enfants pour éviter ces situations», a-t-il préconisé, confirmant, ainsi, qu'il y a eu «quelques cas de fraude, et nous avons insisté pour que les surveillants soient plus vigilants pour éviter les cas de fraude ou tentative de fraude».

Concernant la mise en place de brouilleurs pour éviter la triche aux appareils téléphoniques, dont les smartphones, il a estimé cela impossible pour couvrir «les besoins de 2.500 centres d'examens, d'autant que le brouilleur n'a pas beaucoup de champ». Mais à l'avenir, cela pourrait être possible, a-t-il, cependant, nuancé. «Nous comptons demander à l'ONEC de se doter de brouilleurs, pour les prochaines années, que nous devons développer pour que tous les centres d'examen, puissent avoir leurs brouilleurs, ainsi que des détecteurs de métaux». «Il faut un budget spécial pour cela et pour cet aspect, on va avancer les arguments nécessaires pour avoir ce type d'appareils», a, encore, annoncé M. Messeguem.

Revenant sur l'erreur de l'épreuve arabe du premier jour d'examen, il indiquera que «la faute professionnelle liée à des personnes considérées comme irréprochables, sera sanctionnée. C'est l'enquête qui le déterminera». Ecartant la responsabilité du ministère de l'Education nationale dans ce «faux pas», il a précisé que «c'est le directeur de l'ONEC qui donne le feu vert au début des examens. Mais, cette erreur va donner à réfléchir pour la formation de ceux qui conçoivent les sujets, car cela touche, en général, la société algérienne, et on doit former les concepteurs de sujets, les trier et avoir un produit qui ne pose plus de problèmes à l'avenir», a expliqué l'Inspecteur général du ministère de l'Education nationale.

M. Messeguem a précisé, par ailleurs, qu'au niveau des 71 centres de correction, tous les moyens ont été mis en place pour que les corrections se fassent dans de bonnes conditions.