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Les défis de Benghebrit

par Ahmed Farrah

La coquille dans le sujet de l'épreuve d'arabe au baccalauréat est, encore une fois, un camouflet qui renseigne bien de la situation pathétique dans laquelle se trouve le secteur de l'Education nationale. Comment des inspecteurs de l'éducation, en conclave pendant plusieurs semaines dans les locaux de l'Office des examens et concours, n'étaient pas capables de connaître l'auteur du texte qu'ils proposent à l'examen du baccalauréat ? Ils ont prêté le poème de Nizar Qabani au poète palestinien Mahmoud Darwich, un acte très grave qui peut engendrer des conséquences fâcheuses. Ces enseignants démontrent bien leur manque de responsabilité, de sérieux et aussi leur incompétence révélée.

L'Ecole algérienne est bien en détresse, elle nécessite une vraie chirurgie en profondeur pour la débarrasser de sa gangrène, les réformettes épidermiques ne feraient que cacher les symptômes et retarderaient la convalescence si les germes responsables n'étaient pas éradiqués à la racine. La septicémie de ce corps, si elle a lieu, sonnera inéluctablement le glas de toute la société. L'avenir d'une nation est son école, ce que semblent oublier certains qui font l'autruche engraissée au pétrole. Ce secteur était laissé durant des décennies à ceux qui se prennent encore pour la conscience des autres, ils sont épris par Cupidon et Eros, noyés dans le superficiel et l'inutile, leur pseudo-patriotisme n'attend que les ascenseurs pour promouvoir leurs ego, la fausse Thakafa el Watania est leur marque et modèle déposés, célébrée en journée de «Savoir», quel savoir pour ceux qui figent la vie et la résument seulement dans une parenthèse qu'il veulent pudique et conformiste ?

Il est temps de trouver les compétences marginalisées et méprisées par les gardiens du temple bailleurs de fonds et mercantiles de bas de gamme, véritable force d'inertie et de blocage. Une ministre avec toutes les bonnes volontés qu'elle déplore et le cap salvateur qu'elle tient pour tirer ce corps de sa léthargie, ne pourrait réussir, si elle n'avait pas avec elle le soutien de tous ceux qui n'ont en priorité que l'amour et l'épanouissement de ce pays.