Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Affaire Khalifa Bank : Perpétuité requise contre Abdelmoumène

par Tahar Mansour

Après avoir retracé toute l'histoire de Khalifa Bank et situé les responsabilités des uns et des autres, M. Mohamed Zerg Erras a entamé la lecture des demandes contre les 75 inculpés dans ce procès en appel de Khalifa Bank.

Avant cela, le procureur général a estimé que l'escroquerie et la spoliation des déposants de leur argent était une opération « planifiée et organisée » par Khalifa Rafik Abdelmoumène, au moins depuis l'année 1992 et son objectif n'était, nullement, de faire fructifier l'argent des déposants mais plutôt à le voler. En parlant de cette « opération » qu'il a qualifiée de diabolique, le représentant du ministère public affirme que le noyau de toute la bande était constitué de Khalifa Abdelmoumène Guellimi et Issir Idir qui avaient tout planifié, depuis le début. Les documents importants et confidentiels concernant le groupe Khalifa, trouvés chez eux, lors des différentes perquisitions, attestent de leurs desseins malsains pour s'approprier le bien des entreprises publiques et des particuliers.

Lors de son réquisitoire, le procureur général a rappelé qu'à cause de cette escroquerie qu'a été la création de Khalifa Bank, l'inculpé principal avait fait avorter une expérience intéressante en Algérie puisque, après cela, la loi sur la Monnaie et le Crédit a été revue et l'agrément des banques privées a été supprimé. Après avoir dressé un sombre tableau de tout ce qu'ont fait les inculpés pour s'approprier l'argent des autres, le représentant du ministère public a requis la réclusion à perpétuité contre Khalifa Rafik Abdelmoumène et la confiscation de tous ses biens. Il a requis 20 ans de prison ferme et la confiscation de tous leurs biens contre les plus proches collaborateurs de Khalifa, Guellimi Djamel, Chachoua Abdelhafid et son frère Badredine. Des peines de 15 ans de prison ferme ont été aussi requises contre Mourad Issir Idir, Rahar Omar, Ighil Ali Meziane, Mir Omar, Kechad Belaid et Amghar Mohand Arezki. D'autres peines de 10 ans de prison ferme ont été requises contre Chachoua Ahmed, Abdelwahab Réda, Toudjène Mouloud et Zerrouk Djamel.

Les autres peines requises vont de 8 mois à 7 ans de prison ferme, assortis d'amendes, contre le reste des inculpés. Enfin et au trentième jour du procès, la défense des accusés a entamé ses plaidoiries et essaie de présenter des preuves de l'innocence de leurs mandants, ou, tout au moins minimiser les faits qui leur sont reprochés.