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Frustrations !

par A.Mallem

Le gala artistique qui s'est déroulé hier à la salle Ahmed Bey de Zouaghi a servi de détonateur à une grande partie de la population constantinoise pour clamer sa colère et son indignation de se voir frustrée de spectacle de cette dimension.

La mort dans l'âme, la grande masse des constantinois, faute de mieux, s'est contentée de suivre le spectacle à la télévision ou par l'intermédiaire du grand écran placé au centre de la ville des ponts. « De mémoire de constantinois, on n'a jamais connu une frustration pareille : la fête se déroule bien dans notre demeure mais nous avons été exclus du spectacle.

C'est vraiment le comble ! », s'est exclamé avec rage un artiste de la ville qui n'a pas eu le « privilège » d'obtenir une invitation pour assister au spectacle. Et un groupe de citoyens d'enchaîner en se demandant si la manifestation qui se déroule dans leurs murs est faite pour eux ou uniquement pour les organisateurs et leurs amis. « Depuis le lancement de la manifestation, il y a presque deux mois, se sont-ils plaint, nous ne sommes pas parvenus à accèder à un seul spectacle digne de ce nom.

Ceci parce que l'accès se fait uniquement sur invitation et nous ne faisons pas partie de la nomenklatura nationale et locale qui accapare tout. Pire encore, lorsque des personnalités gouvernementales, ministres ou autres, viennent assister à un spectacle à la salle Ahmed Bey, il devient quasiment impossible pour nous d'approcher de cette salle à cause du dispositif sécuritaire qui est mis en place pour dissuader le public de s'y rendre».

Durant la semaine, le mécontentement a grandi chez ceux qui ne voulaient pas rater d'approcher de près les stars arabes annoncées mais ils n'ont pas réussi à se procurer un titre pour l'accès à la salle de spectacles. Ajouté à la frustration, ce mécontentement a éclaté au grand jour, hier, au fur et à mesure que l'heure du spectacle approchait.

Les citoyens étaient désemparés. Comment avoir une invitation ? A qui s'adresser pour avoir un titre permettant l'accès à la salle Ahmed Bey ? Et si l'entrée est payante, où trouve-t-on des points de vente de billets ? Tant d'interrogations qui resteront sans réponses. D'autre part, les citoyens qui ignorent que la direction de la manifestation qui se déroule dans leurs murs est bicéphale, partagée entre l'office national de la culture et de l'information (ONCI) pour les manifestations se déroulant dans la salle Ahmed Bey, et le commissariat de celle-ci, le téléphone de ce dernier organisme de la manifestation n'a pas arrêté de sonner pendant toute la semaine.

Et le désespoir des correspondants s'exprime violemment lorsqu'ils s'entendent dire que le commissariat n'est pas impliqué dans ce spectacle et qu'il faut s'adresser à l'ONCI pour les invitations. « Et à quoi servez-vous alors ! », rétorquent rageusement les gens, nous ont raconté les préposés au standard de cet organisme assailli de demandes et abreuvé d'insanités venant de correspondants anonymes.