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Débrayage à l'Office national des statistiques

par Ziad Salah

Dans la matinée de jeudi dernier, l'ensemble des employés de la direction régionale de l'Office national des statistiques (ONS) ont observé un débrayage de 10h à midi. Ce premier mouvement de protestation que vit cet organisme a été suivi au niveau national, nous dit une syndicaliste. Il a touché les deux directions d'Alger, l'annexe de Bechar et les annexes d'Annaba et de Constantine. Cette protestation devance la grève nationale dont la date est déjà arrêtée pour le 17 mars prochain, nous affirme-t-on. Les employés de l'ONS avancent une plate-forme revendicative de quatre points. La première revendication est la restitution de la prime dite FRC (Fonds de revenu complémentaire). Depuis le changement de tutelle de l'ONS, ses employés ont été «privés» de cette prime, affirme notre interlocuteur, un syndicaliste de l'entreprise. Dépendant du ministère de la Prospective lorsque ce ministère a été créé pour Abdelhamid Temmar, l'ONS est passé sous la coupe du ministère des Finances. Or, des institutions relevant de ce ministère, à l'instar des Impôts, accordent cette prime à leurs travailleurs, explique-t-on.

La seconde revendication se rapporte au statut spécifique. Les travailleurs de cet office, eu égard aux missions qui leur incombent, réclament un statut qui leur soit propre. La troisième, jugée la plus importante, concerne le plan de carrière. Dans ce cadre, on nous indique que l'ONS est peut-être le seul organisme où on ne connaît pas de promotion. On évoque des cas de travailleurs qui ont été recrutés en tant qu'agents et qui ont terminé leur carrière au même poste. Or, la plupart d'entre eux ont cumulé une expérience appréciable, nous explique-t-on. La dernière revendication touche le volet social, notamment le logement. Sur ce point aussi, on estime que leur office n'offre aucun avantage, et ce depuis toujours, comparativement aux autres institutions publiques.

Signalons que le débrayage a consisté en un regroupement dans le hall de l'ONS. On nous signale que le syndicat, affilié à l'UGTA, a entrepris toutes les démarches pour la grève du mois prochain. Ce mouvement de grève, programmé une première fois pour le 17 janvier dernier, a été reporté pour accorder le temps à la tutelle afin d'examiner la situation des employés de cet office. Visiblement la situation n'a pas bougé d'un iota. Donc on accorde encore un mois au ministère des Finances pour «se rattraper». Autrement, «nous serons contraints de radicaliser notre protestation» et ne «reconnaître aucune autre médiation».