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Le trésor du Dey et la Sonatrach

par Mazouzi Mohamed *



«Mon père montait un chameau, je conduis une voiture, mon fils pilote un jet, son fils montera un chameau» Humour saoudien.

Un journaliste, fin connaisseur du monde arabe posa un jour à un richissime émir la question suivante : «Vous avez pu certainement construire avec les richesses de votre pétrole pas mal d'édifices étincelants, mais jusqu'à présent vous n'avez pas réussi à faire de cette fortune incommensurable le catalyseur d'un progrès industriel et économique viable. Que se passerait-il lorsque vos n'aurez plus de pétrole ? Nous retournerons sous nos tentes, répondit l'Emir.» Ce cynisme outrecuidant et pathétique reflète le destin tragique d'une ethnie pitoyablement épicurienne qui n'en a cure de l'«Intelligence économique, de la Prospective» et de tout le bataclan qui empêcherait nos insatiables hédonistes de savourer les joies du présent.

De ces jardins enivrants de cette Andalousie légendaire où se mêlait érotisme, beuverie et sérénades, nous viennent aujourd'hui ces vers si célèbres entonnées jusqu'à aujourd'hui par nos divas et nos mélomanes du Haouzi : «Selli Houmoumek fi Hadhi El-Âchia ? Ma tedri bech yatik Essabah» (Dissipe tes maux ce soir, tu ne sauras point ce que le matin te réserve.)

Cette insouciance criminelle combinée évidement à d'autres facteurs ouvriront les portes à la Reconquista. Nos maures esthètes et amateurs de bonne chair auraient du savoir que pendant qu'ils étaient affalés en galante compagnie à l'ombre de leurs jasmins et leurs orangers avec des échansons à leurs pieds et les airs de Ziriab qui embrumaient leur lobe pariétal, il y avait également à leur chevet d'autres personnes qui tissaient laborieusement ce qu'on appellera la «Renaissance» qui sera à son tour la mère de la révolution industrielle et de la conquête spatiale. Et ce n'est pas terminé.

On ne peut reprocher à ces maures si raffinés cette joie de vivre et l'extrême élégance des mœurs qu'ils ont pu léguer à une Europe roturière. Les instincts et les pulsions ça ne se commande pas. C'est aussi vieux que le monde. Quatorze siècle avant notre Ziriab, le poète romain Horace laissa le même testament «Carpe Diem» «C'est aujourd'hui qu'il faut vivre. Car demain reste pour toi, ce qu'il y a de moins sûr».

Quelle étrange similitude de passions et de passe-temps, néanmoins les descendants d'Horace ont fabriqué un Occident qui règne en maître incontestable depuis cinq siècles.

Nous retournerons à nos tentes, avait dit l'Emir. C'est ce qu'il prédit à ces sémites lorsqu'ils auront siphonné tout leur jus. Comme c'est étrange ! Les prophéties de cet Emir me rappellent les prédictions toutes récentes du réseau NABNI à propos d'un futur proche de l'Algérie.

«Retourner sous sa tente !» est certes une ineptie cinglante qui n'est pas digne d'un homme sensé qui se prétend crée à l'image de Dieu ou investi sur terre de cette mission représentative de l'esprit du Seigneur.

L'Islam des lumières ne semble guère avoir eu quelque effet sur notre émir dont les gènes de ses ancêtres païens s'impatientaient pour se réactiver de plus belle afin de s'adonner entièrement à cette voluptueuse oisiveté qui rêve de l'infini dans un désert morne et stérile Seul un homme étouffé par une arrogance qui constitue sa seule richesse pourrait concevoir son passage sur terre balloté entre un bivouac, des dromadaires et des yachts et des jets privés. Hélas, s'il n'y avait parmi ces sémites prodigues que cet Emir, il n'y aurait pas de quoi fouetter un chat. Mais le monde arabe grouille de ces joyeux lurons, propriétaires de pays qu'ils promettent de laisser en friche.

Il faut vraiment avoir un esprit complètement fossilisé pour oser dilapider une énergie fossile non renouvelable sans se donner les moyens de créer de nouvelles assises propres à induire un progrès pérenne et définitivement affranchi de cet accessoire qui n'aurait en fin de compte servi qu'à procurer un certain confort jouissif et à l'étirer sur quelques dizaines d'années. «al-yaouma khamra wa ghada Amran» disait aussi notre regretté Imrou'l Qays «Aujourd'hui l'ivresse et demain décision». La poésie de notre Casanova arabe figure parmi ces prestigieuses Mu'allaqât où l'amour et le vin et la flagornerie tiennent quand même une place non négligeable.

Au diable ce génie capable de créer toutes les autres richesses et énergies durables que notre longue marche vers un futur incertain exige.

Cet esprit suicidaire, réfractaire au progrès, qui refuse de revendiquer un futur pour se contenter seulement de cet attribut que notre légende des siècles appelle «El-Mourouâa» (Virilité) continue à errer tel un spectre sur ces territoires qui ont été foulés par ces valeureux conquérants initiés à l'école du prophète pour diffuser un savoir et une sagesse intarissable. On imaginait un autre futur pour ces ruches que les compagnons du prophète avaient essaimées.

«Que s'est-il passé ?»(1) disait abasourdi par autant de décadence consentie, l'islamologue Bernard Lewis. Bien avant cet Historien de Princeton, un autre historien, E. F.Gautier, qui nous a longtemps fréquenté et suffisamment bourlingué sur notre territoire, aurait dit lui aussi : «Par quel enchaînement de fiascos particuliers, s'est affirmé un fiasco total ? (2)

Je serai tenté de satisfaire la curiosité de ces messieurs qui ne sont pas rompus à nos mœurs indolentes et impulsives en leur disant ceci : «Errodjla Khanguetna», notre propre virilité nous étouffe ! Sincèrement, je ne vois d'autre cause que cette vertu qui ne cesse de nous harceler depuis la nuit des temps, ce legs originel, ultime et unique dont nous ne cessons de nous vanter aujourd'hui encore. A défaut de conquérir le globe autrement que par notre pétrole et notre grabuge, nous pillons nos propres richesses, donc celles de nos progénitures en laissant au peuple ses ours en peluche et cette indicible satisfaction étrangement libidineuse et machiste qui lui permet de fantasmer sur d'autres globes et d'autres rondeurs moins prometteuses peut-être mais néanmoins fortement cathartiques : de pauvres ballons de foot qui ne cessent de nous dire d'aller chercher la gloire ailleurs ou de disparaitre dans la dignité.

Je doute que ce soit l'Islam qui ait empêché l'extinction de cette espèce bizarre d'enfants prodigues, maudits et incorrigibles que nous sommes. Nous aurions probablement disparu tels ces indiens d'Amérique s'il n'y avait eu notre cher pétrole. Quant à L'Islam, rassurez-vous, il se suffit à lui-même et saura éternellement où dénicher ses propres fidèles, loyaux, lucides et pourquoi pas solubles dans la modernité, la démocratie et la laïcité.

«Il ne faut pas se demander ce que l'Islam a fait des musulmans mais bien ce les musulmans ont fait de l'Islam» dira Bernard Lewis.

Il y eut d'abord ce Maghreb chaotique, patchwork de tribus disséminées sur un territoire confus avec autant d'obédiences, de dialectes et de chefs dont les seules ambitions étaient de figer le temps, leurs enclos et leur pouvoir. Tout ce beau monde morcelé, divisé et affaibli avec de surcroit les turbulences d'une Reconquista aux prolongements ingérables, sera forcé de solliciter une protection assez bizarre pour contrer les ambitions de la belle Isabelle de Castille et de ses conseillers en soutane.

Ce seront des corsaires moitié albanais moitié grecs qui viendront à notre secours et forcément s'amouracheront de nos terres fécondes, y éliront domicile, prendront le pouvoir et donneront naissance à une autre époque de gloire et de tumulte, celle de la Régence d'Alger. Nous donnerons nos filles à des Janissaires au service d'un pouvoir qui sera en permanence contesté, menacé et affaibli de l'intérieur. Kouloughlis et autochtones revanchards donneront du fil à retordre à ces maîtres des lieux qui tantôt servaient la sublime porte, tantôt se remplissaient les poches.

Nos beaux mercenaires, intelligents, rusés et terriblement chahuteurs sur une méditerranée qui commençait à devenir «géostratégique», irriteront tout le monde et particulièrement certains prospecteurs. On s'est dit que nos vastes territoires qui appartiennent à tout le monde ou qui n'appartenaient à personne sauf peut-être aux percepteurs Ottomans et à leur vassaux autochtones pourraient peut-être changer de main. Ce sera cette fois-ci une autre opération de sauvetage qui va s'enclencher : nettoyer la méditerranée afin de sécuriser des échanges commerciaux florissants et faire semblant de donner un coup de main à ce fatras de tribus belliqueuses et terriblement rétives à toute autorité centrale et à un nouvel ordre mondial. Le général de Bourmont laissera penser «aux Kouloughlis, aux arabes et aux habitants d'Alger, que l'armée française venait chasser les turcs, nos tyrans et que nous pourrions enfin régner comme autrefois dans notre pays, maitres et indépendants de notre sol natal.»(3)

Ce rêve ne se réalisera jamais. Cette patrie, où plutôt ses richesses, n'ont jamais été les nôtres ni sous le règne des corsaires et des Ottomans, ni sous le règne des Français, ni sous le règne de nos frères libérateurs.

En dissertant sur les ambitions de ces nouveaux maitres et percepteurs qui vinrent supplanter nos deys, L'historienne Annie Rey-Goldzeiguer dira de manière succincte et péremptoire : «On veut simplement mettre les mains sur les céréales et les dattes, les troupeaux, le corail. S'installer dans les ports et drainer un commerce juteux. Le reste on s'en moque ! On est persuadé que cette terre, ce grenier à blé tant vanté par les romains, est un eldorado, un monde de richesses, qui, de surcroit, ouvre les portes de l'Afrique» (4)

Jusqu'à ce jour, les mains nationales ou étrangères ne cesseront jamais de farfouiller dans cette pauvre patrie pour lui soutirer quelques richesses pendant que les bruits de bottes se font toujours entendre d'un côté ou d'un autre.

En 1830, la Régence d'Alger ressemblait à «Une colonie d'exploitation dirigée par une minorité de Turcs avec le concours de notables «indigènes» (5)

Et pourtant il n'avait pas encore ce foutu pétrole. Et le Sahara était le seul endroit qui ne représentait aucun intérêt ni pour la Régence ni pour le diable lui-même.

Mais notre beau pays, toujours fécond, imprévisible et terriblement attrayant allait subjuguer nos nouveaux maitres, fabriquer des fortunes considérables et comme toujours ne causer du malheur que pour ses fils, ces autochtones malchanceux. On pliera encore sous le joug de l'impôt, du métayage, de l'ignominieuse ségrégation et des courbettes aux Makhzens. Même Débarrassés de nos turcs et de nos gaulois, jusqu'à ce jour les mêmes scénarios se reproduisent avec des imbroglios inextricables. Le pays est toujours en proie à la rapine. On y trouve parmi ses charognards et ses fossoyeurs les valets de la France, des autochtones pourris qui ne sont affiliés à aucune chapelle idéologique ou politique mais qui sont intéressés par le dépeçage. On y trouve aussi un ramassis de pseudo-révolutionnaires et d'anciennes personnalités politiques qui se sont cooptés pour détrousser leur pays et qui ont aussitôt opté pour un exil doré en sollicitant d'autres nationalités et en rêvant à d'autres terres d'accueils et des cieux plus cléments où ils pourront fredonner les airs langoureux de leurs ancêtres : «Selli Houmoumek fi Hadhi El-Âchia ? Ma tedri bech yatik Essabah».

En effet, si, Bien mal acquis ne profite jamais, il n'y aura non plus jamais de matin radieux pour tous ces voleurs et ces apatrides de malheur. Il y aura de la Leucémie et des Infarctus, des regrets et beaucoup de nostalgie, une progéniture souillée et des voix qui maudiront leur nom et leur règne lors de leurs obsèques.

Dans son livre «Main basse sur Alger» l'auteur pierre Péan nous raconte ce pillage odieux perpétré par les Français une fois à l'intérieur de la Casbah lors de la prise d'Alger. Des fortunes colossales seront secrètement embarquées pour d'autres destinations (Roi de France, Militaires, fonctionnaires des finances, banquiers, négociants, aventuriers). Si de toute évidence rien ne peut justifier ce pillage éhonté, il est quand même utile de rappeler que ces biens n'appartenaient pas à un peuple. Ce n'était que des fortunes amassées par le pouvoir central et majoritairement appartenant aux turcs sur lesquelles personne ne pouvait demander des comptes. Les «déclarations de patrimoine» et «le contrôle budgétaire» n'existaient pas à l'époque. On peut donc affirmer que le peuple de cette époque constitué de tribus éparses et relativement indépendantes ne pouvait pas avoir été délesté de quelque chose qu'il ne possédait pas. Bien évidemment plus tard, lorsque la colonisation cessera d'être restreinte, et vu les immenses opportunités qu'offraient ce pays, on s'attèlera à dévaliser l'ensemble des autochtones. Mais sous cette régence d'Alger, ce trésor du Dey, particulièrement, ressemblait à la Sonatrach d'aujourd'hui. Jalousement gardé, personne n'en connaissait ni la valeur, ni l'usage qui allait en être fait ultérieurement. On peut donc rassurer Monsieur Pierre Péan et lui dire que si pillage il y a eu, ce n'était pas un fait inédit dans l'histoire de ce Pays qui semble revivre le même karma.

Le pillage n'a jamais cessé, ni pendant l'époque romaine, ni sous les turcs, encore moins pendant le colonialisme et aujourd'hui sous ce nouveau code de l'indigénat où c'est l'indigène lui- même qui vole ses propres frères, qui se vole lui-même.

Doit-on se sentir scandalisé ou poser des questions indiscrètes lorsque notre mère est une sale prostituée, mais une prostituée immensément riche et qui nous permet de manger, de nous amuser, de subsister comme des dandys, d'êtres toujours des hommes? Depuis cinquante années, à des milliers de Kilomètres de notre Algérie septentrionale indifférente, la Sonatrach ouvre ses jambes à ses entremetteurs les plus audacieux sans aucun protecteur légitime ni Lois efficientes pour protéger ses vertus. Rien n'a jamais pu intimider nos puissants maquereaux. Ni nos rachitiques Lois censées garantir ce chimérique contrôle budgétaire, ni ce Parlement de carnaval qui n'est jamais, arrivé à exercer pleinement toutes les fonctions que notre sainte constitution lui assigne et notamment en matière de contrôle budgétaire, de la possibilité d'instituer à tout moment des commissions d'enquête sur des affaires d'intérêt général, et du contrôle de l'action du gouvernement. (Articles 99/160/161/162 de la Constitution algérienne).

On peut supposer que si jusqu'à présent le parlement est resté en jachère, c'est probablement parce qu'il n'y a jamais eu de menaces à la sécurité nationale ni de problèmes d'intérêt général propres à susciter son émoi. Que devrait-il faire face à autant d'affront ? Démissionner ou continuer à recevoir malgré tout les subsides de cette prostituée du sud qui lui permet de savourer la vie de nabab qu'offre la nouvelle Régence d'Alger. Et pourtant l'Information et le contrôle constituent aujourd'hui plus que jamais le seul garant pour des institutions saines et le signe d'une bonne gouvernance.

La Convention des nations unies contre la corruption a émis des recommandations très rigoureuses à ce sujet. (6)

Le dernier rapport émis par la cour des comptes dénonce ces mêmes disfonctionnements criminels qui d'ailleurs minent le pays depuis l'indépendance et qui tournent toujours autour des deniers publics et de l'opacité qui entoure leur gestion. Le rapport met en cause la mauvaise volonté de l'Etat dans la lutte contre ce Pillage qui se perpétue depuis le cambriolage du trésor du dey.

Toujours à propos de cette opacité légendaire qui fait la force de nos voleurs algériens au sommet de l'Etat, Une enquête réalisée par l'International Budget Partnership aboutit aux mêmes conclusions qui n'étonnent d'ailleurs personne : «L'Algérie est peu loquace et coopérative lorsqu'il s'agit de transparence budgétaire.

Décidemment, s'il n'y avait pas eu ce dernier incident qui est vraiment inopportun au sujet de l'ENI-Saipem avec la prostituée de service (la Sonatrach), scandale qui comme toujours met en cause les grandes familles algériennes de la régence d'Alger, on aurait pensé que notre président serait toujours en vie, car depuis son intronisation et le serment qu'il avait tenu en 2009, on attend toujours qu'il fasse publiquement et sans quartier briser les os de ces forbans au lieu que des avions soient affrétés aux gavroches d'El-Harrach pour aller se défouler sur des Egyptien dont le destin est autant pitoyable que le notre.

En 2003, le chroniqueur de l'hebdomadaire Marianne, excédé comme tout le monde par autant de frivolité insoutenable chez nos dirigeants, dira «Que demain un savant bostonien ou genevois découvre dans l'hydrogène une inépuisable source d'énergie, et Ryad, plus toutes les merveilles du Golfe, retournera au sable d'où il a jailli» (7)

Nous sommes aujourd'hui en 2013, Alors que tout le monde s'amuse, voilà que ces jeunes illuminés du réseau NABNI viennent, par leur dernier rapport, perturber notre farniente en se mettant à jouer aux Cassandres et à dresser des ultimatums qui nous font regretter d'avoir profité un tant soit peu de cette prospérité qui avait l'air de durer encore un peu. A écouter leurs oracles sur les décennies à venir, il semblerait que nous risquerions de retourner sous nos tentes comme l'avait prédit cet Emir, si nous ne mettons pas un frein à nos troubles maniaco-dépressifs. Ils ont même osé dire : «Changer les institutions et vous aurez un autre visage de l'Algérie !» L'Economiste El-Kadi Ihsane(8) dira que nous serons amenés, après avoir consumé tout ce qui est comestible (Fonds de régulation des recettes budgétaires, réserves de change..) à revenir à notre drogue d'antan : L'Endettement extérieur. On dit chez nous que «Rima est revenue à ses anciennes habitudes» «Âdat Rima ila âdatiha El-Kadima»

Cette impression de «Déjà vu» est fascinante, si certains rapports des Commissions de 1833-1834 sur la Régence d'Alger relataient avec exactitude les incuries de l'époque.

«Grâce à ces mesures stupides et odieuses, un pays naturellement si fertile, fut plus d'une fois exposé à d'affreuses disettes. Et, comme chaque jour augmentait pour lui le besoin des secours étrangers à mesure que sa force productive diminuait, il est évident que l'échange ne pouvait avoir lieu qu'aux dépens des capitaux précédemment accumulés, et, ces capitaux une fois consommés, n'étant pas reproduits par le travail et ne pouvant plus être renouvelés?la nation s'appauvrissait constamment et marchait à une ruine complète.»

Et c'est en partie pour cela que l'algérien a toujours eu du mal à déchiffrer les dessous de son odyssée «existentielle»

Ce qui n'appartient à personne appartient à tout le monde. Face à l'absence d'un peule dont les communautés ressemblent à ces tribus de la régence d'Alger, atomisées, divisées et égoïstes.

Face à la démission d'un parlement apprivoisé au-delà de toute espérance. Face à la compromission des élites. Les biens d'un peuple qui est toujours ailleurs seront convoités par tout le monde.

L'Ecrivain Libanais Selim Nassib avait dit un jour que «Les arabes semblent condamnés à n'avoir pour seul choix que différentes formes d'oppressions».

* Universitaire

Notes :

(1) Bernard Lewis, ?What Went Wrong? The Clash between Islam and Modernity in the Middle East?, New York, 2002. Traduction française : Que s'est-il passé ? L'Islam, l'Occident et la modernité, Paris, Gallimard, 2002.

(2) E-F.Gautier «L'islamisation de l'Afrique du Nord. Les siècles obscurs du Maghreb». Paris, Payot, 1927.

(3) Charles-Robert Ageron «Histoire de l'Algérie contemporaine» Collection «Que sais-je ?

(4) Hebdomadaire «L'Express» du 14 au 20 Mars 2002, Spécial France-Algérie.

(5) Charles-André Julien, Histoire de l'Algérie contemporaine, 1/ Conquête et colonisation, Paris, PUF, 2e édition, 1979.

(6) La Convention des Nations Unies contre la corruption : art.10 - Information du public: «L'adoption de procédures ou de règlements permettant aux usagers d'obtenir, s'il y a lieu, des informations sur l'organisation, le fonctionnement et les processus décisionnels de l'administration publique... La simplification, s'il y a lieu, des procédures administratives afin de faciliter l'accès des usagers aux autorités de décision compétentes... La publication d'informations, y compris éventuellement de rapports périodiques sur les risques de corruption au sein de l'administration publique.»

Art.13- Participation de la société : «respecter, promouvoir et protéger la liberté de rechercher, de Recevoir, de publier et de diffuser des informations concernant la corruption.»

(7) Hebdomadaire «Marianne» du 18 au 24 Août 2003, «La tragédie arabe»

(8) Journal El-Watan du 28/01/2013, «NABNI, pourquoi il est déjà trop tard pour Algérie 2020»