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L'adolescent toxicomane, une bombe à retardement

par A. El Abci

L'association des psychologues de Constantine a organisé jeudi dernier une conférence sur la prise en charge de l'adolescent toxicomane au CHU Benbadis, avec pour objectif la sensibilisation à l'égard de ce fléau qui menace la cellule familiale et au-delà toute la société.

Selon le conférencier, Abelhakim Rahmouni, docteur en psychologie, enseignant à l'université et président de la fédération des parents d'élèves, «il s'agit d'un phénomène étranger à la société algérienne, mais qui, cependant, n'arrête pas de prendre de l'ampleur et de progresser de façon alarmante, surtout ces dernières années». Et d'ajouter «que les enfants des deux sexes ne sont plus épargnés». D'où la nécessité, dira-t-il, d'une double prise en charge du phénomène d'abord en tant que tel et des cas de toxicomanie ensuite.

Ainsi et à l'effet de le contrer dans sa progression, une prise en charge à caractère préventive qui doit être psychologique, sociale, familiale et scolaire est indiquée. En effet, dira-t-il, ce n'est que par des actions de sensibilisation avec une communication à tous ces niveaux qu'il est possible de faire face au fléau, de le stopper et pourquoi pas le faire reculer. Par ailleurs, l'accent a été particulèrement mis sur la prise en charge de l'adolescent toxicomane qui est une vraie «bombe à retardement», selon l'expression d'un participant et ce, en considération que cette tranche d'âge constitue une période cruciale dans la vie de la personne. A cette tranche d'âge, l'adolescent est en pleine formation de sa personnalité, c'est l'enfance qui continue sans que cela soit encore l'âge adulte, il est très manipulable et influençable. La prise en charge, selon le conférencier, doit être dans ce cas pluridisciplinaire, à savoir psychologique, médicale et où la relation médecin - adolescent toxicomane est primordiale pour un bon résultat.

La communication et l'écoute sont indispensables et constituent la base et la voie indiquée de la prise en charge. Prise en charge qui doit être assumée et prolongée dans les mêmes termes, soulignera-t-il, aussi bien dans le milieu familial que dans celui des associations et autres institutions publiques. Selon les déclarations d'un responsable de «Soemo», service d'observation et d'éducation en milieu ouvert, dépendant de la DAS de Constantine, «il y a actuellement 15 adolescents placés dans l'établissement par le juge des mineurs pour détention et consommation de stupéfiants. Ils sont âgés de 16 à 18 ans et dont les filles représentent les 20%».