Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

EL-BAYADH: La tension sur les carburants persiste

par Hadj Mostefaoui



Prise sans même crier gare et sans en mesurer les conséquences qui en découleraient, la décision de délocalisation de Bourached (Saïda) à Tiaret du centre d'approvisionnement en carburants, décidée unilatéralement par la direction Naftal, a été ressentie comme une véritable douche écossaise aussi bien par les milliers d'automobilistes de la wilaya que par les dizaines de milliers de foyers de la zone rurale, utilisant le fuel-oil domestique comme chauffage. Il faut rappeler à ce propos que l'approvisionnement de la wilaya d'El-Bayadh se faisait auparavant à partir de l'unique dépôt régional de Bourached (Saïda) lequel assurait à lui seul le besoin de trois wilayate, à savoir celle de Saïda, Nâama et d'El-Bayadh, car situé au niveau d'un important carrefour régional routier. Une telle décision, qualifiée d'irréfléchie et d'insensée par le commun des usagers et les autorités locales de la wilaya, ressemble, pour le moins que l'on puisse dire et en tous points de vue, à une sanction qui pénalise toute la population d'une wilaya réputée pour l'immensité de son territoire et plus particulièrement par ses longs hivers rigoureux. Dorénavant, nous indique-t-on, le centre de commercialisation Naftal du chef-lieu de la wilaya, dont les capacités de stockage sont estimées à 100.000 litres pour le gas-oil et 50.000 litres pour l'essence, sera alimenté par le centre de dépôt de carburants, tous types confondus, implanté dans la wilaya de Tiaret, distant de plus de 250 kilomètres et à ceci s'ajoutent les aléas climatiques, des routes verglacées et parfois enneigées et c'est ce à quoi devrait désormais faire face quotidiennement toute la flotte de transporteurs de la wilaya d'El-Bayadh dont le nombre dépasse allègrement la trentaine. Les effets de cette ubuesque décision, qui prêterait à rire, ne se sont pas fait attendre puisque l'on constate déjà des chaînes interminables de véhicules longues de plus de trois kilomètres, devant des stations le plus souvent asséchées et rarement animées, notamment dans les localités enclavées du sud et même du nord de la wilaya. L'on est tenté de donner notre langue au chat pour connaître le nombre de véhicules et d'engins mécaniques ainsi que celui des foyers utilisant le gas-oil à travers la wilaya. D'autre part, il y a lieu de rappeler que les gérants des sept stations du secteur privé qui s'arrachent les cheveux et les 5 autres relevant de Naftal ne tarderont pas à mettre les clés sous le paillasson. Faut-il encore le rappeler, ces stations d'essence implantées à travers le territoire de la wilaya, et dont les capacités de stockage sont presque insignifiantes, sont très éloignées les unes des autres et ne disposent guère de moyens de transport conséquents pour faire face à une longue période de froid ou d'isolement en cas de catastrophe naturelle comme tel a été le cas durant les intempéries qui ont durement frappé l'ensemble du nord de la wilaya tout au début du mois d'octobre de l'année 2011 et les leçons de cette catastrophe naturelle mériteraient bien d'être retenues et prises vraiment au sérieux car il ne faudrait pas perdre de vue que l'ensemble de ce parc automobile serait paralysé par une rupture de stock inévitable en cette période de grand froid.