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Le dossier sera au menu de la visite du Premier ministre : Accélérer la délocalisation des dépôts ?Naftal' de Petit Lac

par Houari Saaïdia

La délocalisation des dépôts ?Naftal' de stockage des carburants, lubrifiants, pneumatiques et autres produits, situés à proximité du quartier populeux de Petit Lac, dans le secteur urbain ?Ibn Sina', sera l'un des points saillants de la prochaine visite à Oran, du Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal. En clair, la wilaya compte sur M. Sellal pour qu'il ordonne le début d'exécution de ce projet, entrant dans le cadre d'un plan national de délocalisation des unités industrielles polluantes implantées à l'intérieur du tissu urbain. Le chef de l'exécutif local, M. Abdelmalek Boudiaf, veut saisir cette opportunité, non pour convaincre la chefferie du gouvernement de l'intérêt, voire même l'urgence de déloger du tissu urbain cette mastodonte et non moins obsolète infrastructure d'hydrocarbures, étant donné que les pouvoirs publics centraux sont déjà acquis à cette cause, depuis bien des années, mais pour faire accélérer le processus, qui demeure figé dans une position de « stand by » peu claire.

A cet effet, en prévision de la venue du Premier ministre, à la tête d'une forte délégation ministérielle, dont le ministre de l'Energie et des Mines Youcef Yousfi, avant la fin du mois en cours, tout au plus, le wali a instruit l'ensemble des responsables concernés, de préparer un dossier « très consistant » sur ces dépôts, illustré par une grande maquette et des affiches bien détaillées, sur lequel il pourra plaider, sur place, pour l'urgente nécessité de délocaliser ce site de conditionnement pétrochimique. Car force est de relever que, aussi étonnant que cela puisse paraître, jamais auparavant ce projet stratégique pour la ville d'Oran n'a fait, de la part des dirigeants locaux, l'objet d'un acte de démonstration à l'endroit des hauts décideurs pour en mettre en évidence l'opportunité, la pertinence et l'impérativité. Les projets d'une collectivité, ses stratégies de développement, ça se plaide et se défend comme il se doit, mais ça s'explique à qui de droit, avant tout.

Selon des sources concordantes, la délocalisation du dépôt ?Naftal' de Petit Lac, projet vieux de plus de quarante ans et qui remonte au temps du défunt président de la République Houari Boumediene, sera effective en 2014. Une affirmation à mettre au conditionnel, et avec un petit point d'interrogation à la fin. L'assiette devant abriter le projet a été retenue et répond aux conditions requises pour la concrétisation d'un tel projet. Il s'agit d'un site situé à Arzew. Un bureau d'études italien a été retenu pour étudier la faisabilité de ce projet. Il est à souligner que la procédure de délocalisation entre dans le cadre d'un plan national de délocalisation des unités industrielles polluantes implantées à l'intérieur du tissu urbain.

Entre autres désagréments causés par cette structure, une source bien informée fait savoir, qu'environ 95.000 litres se sont infiltrés dans la nappe phréatique, depuis 1986. Ces déperditions émanent d'un stockage de plus de 3 millions de litres, se trouvant dans ce dépôt.

Il y a lieu de rappeler, dans ce contexte, qu'un audit des risques a été, effectivement, établi attestant l'impérativité de dégager le tissu urbain de ces bombes à retardement. Remarquons, sur ce point, qu'il existe deux autres stockages au dépôt de Savignon. Il y a un stockage de kérosène qui menace les quartiers de Victor Hugo, Bastille, El Hamri et plusieurs autres quartiers. Mais le plus dangereux, faut-il le dire, est le deuxième stockage des huiles qu'on voit du haut du Pont menant vers le Parc d'attraction (Manège).

En somme, les quartiers de Victor Hugo et Petit Lac se trouvent entre deux bombes à retardement que sont les stockages de Savignon et du dépôt de Petit Lac. D'autre part, s'il est estimé extrêmement coûteux et complexe de transférer les unités en question, ce qui pourrait expliquer le retard de l'opération, il n'en est pas pour autant des camions citernes de Naftal qui sillonnent les rues des quartiers cités. Ces camions qui transportent des produits extrêmement inflammables devraient emprunter le troisième boulevard périphérique et épargner aux riverains la gêne environnementale, en plus du danger. Remarquons, sur ce point, que le dépôt de Petit Lac fournit environ 1.424.000 litres de carburant par jour, de quoi avoir une idée sur le nombre de camions qui y passent.

Ainsi, en plus de l'insécurité, les riverains subissent le désagrément de la fumée et le tapage ainsi que les contraintes de la circulation «qui est souvent bloquée à cause des camions», déclarera un automobiliste habitant le quartier. Il y a lieu de faire quelque chose sur ce point, puisque le troisième boulevard périphérique a été réalisé dans le but de désengorger certaines agglomérations et dégager les ruelles. Mieux encore, il y a déjà plusieurs plaques de signalisation, sur l'axe principal menant du carrefour de Petit Lac (station service et mosquée Ahmed Ben Hanbal) vers le dépôt de Naftal, interdisant la circulation aux camions.

Les plaques ne sont pas respectées et, à priori, c'est une question de priorité. En tout état de cause, les autorités maintiennent que le transfert des unités en question interviendra «sans faute». Cependant, le danger persiste, d'autant plus qu'un malheur ne prévient pas et que la vie humaine n'a pas de prix.