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Aïn-Témouchent: L'orange trop chère !

par Belhadri Boualem

L'ex-wali de Aïn-Témouchent disait que l'Algérien ne peut concurrencer les gens d'outre-mer que dans le domaine de l'agriculture, un secteur où l'effort demeure le facteur principal qui fait la différence, d'une part, et où la main-d'œuvre est disponible et à bon marché, d'autre part.

 Outre ce fait majeur, les produits agricoles de chez nous sont des bionutriments très demandés sur le marché mondial, pour peu que l'on sache les conditionner, emballer, écouler et commercialiser. En somme, un art de marketing et un management qui connaissent un début assez timide et un engouement peu développé, pour lequel le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR) lance des ateliers de réflexion pour se mettre au niveau des attentes du marché mondial.

 Mais avec l'ouverture du marché à l'importation et la régression de certaines spéculations agricoles labellisées à cause de la non-disponibilité de la ressource en eau qualitativement, d'un côté, et le vieillissement du parc agrumicole, d'un autre, il est à constater ces jours-ci que les oranges locales sont cédées à 150 dinars le kilo, alors que le prix des bananes qui arrivent de la Côte d'Ivoire et d'autres régions lointaines est fixé au détail à 90 dinars/kg. C'est la première fois dans les annales agricoles locales que de telles situations se produisent, à l'heure où le MADR vient de lancer le programme quinquennal 2010-2014.

 L'idée d'exporter des céréales a été aussi le cheval de bataille de Rachid Benaïssa, ministre concerné. En réalité, elle n'a été qu'une illusion car les fellahs d'e Aïn-Témouchent attendent toujours des semences de blé dur que l'OAIC, à travers ses structures locales, n'a pu satisfaire. Cette année, la demande dépasse les prévisions habituelles parce que les fellahs auraient, semble-t-il, livré toute la production dans l'espoir d'en trouver auprès des CCLS, lesquelles s'approvisionnent en semences en fonction des commandes facturées à leur niveau.

 Le défaut de communication, le manque de coordination et les déclarations tardives des besoins en semences auprès des coopératives constituent les causes partielles qui ont généré cette situation. Le problème n'est pas spécifique à la wilaya de Aïn-Témouchent, mais il se pose à l'échelle nationale, nous a déclaré le nouveau locataire de la CCLS. Le secteur de l'agriculture n'arrive pas à asseoir une stratégie globale de développement des grandes cultures d'importance nationale. C'est un défaut constant. Et tout se fait avec précipitation, à tel point que les politiques tracées sont éphémères.