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Le prêche de la haine

par Boutaraa Farid

Le grand registre de l'histoire sculptera avec du sang les noms des martyrs qui trépassent injustement dans les champs d'honneurs et qui payent la facture des folies des hommes qui échouent aux postes des commandes dans ce vil et bas monde.

Et le récent discours brûlant du roi du Maroc et les tueries de simples citoyens Sahraouis par l'armée marocaine est un échantillon de ce qui se passe juste à côté de nos frontières et devant la vue et l'écoute de tout un monde fatigué et intrigué par tant d'actes insensés. Et ni l'O.N.U, ni aucune autre organisation humanitaire n'avait pu arrêter les massacres, ni prodiguer les soins et la protection à un peuple assiégé depuis plus de 30 ans. Un peuple qui venait juste de quitter les affres d'une colonisation espagnole et le voilà maintenant sous le joug d'un nouvel occupant qui prétend récupérer ses terres. Comment expliquer la démarche d'un roi qui laisse deux grandes villes importantes sous l'occupation espagnole et qui envoie son armée pour terroriser les rescapés de la mort. L'impressionnant livre de l'histoire gardera au fond de ses nobles pages les cris de souffrance ainsi que toutes les images de torture infligées à toutes les populations de ces lointains villages. Le calepin de l'histoire retiendra les soupirs de ce vieillard qui assistait au viol de sa fille et le scripteur mentionnera les pleurs de cet enfant tout ébahi devant le cadavre de sa maman sans vie. Le carnet de l'histoire inscrira les tourments de cette jeune femme qui vient de perdre le mari et le fils et qui trouve que le temps est un traître complice de cette infernale police qui tue sans tenir compte de la divine justice. Il était prévisible que le roi Mohamed VI allait effacer les tourments d'une guerre voilée qui avait bouffé toute la patience et la volonté d'une nation qui ne cherche que son autodétermination. Un peuple Sahraoui qui avait réclamé haut et fort son vœu de bâtir une république indépendante qui veillera sur une poignée de naufragés. Cependant, le roi du Maroc ne veut plus entendre parler de ce projet et accuse ses voisins de haute trahison. On aurait souhaité une réconciliation et une entente pour la réalisation du mégaprojet où les frontières disparaitront et où les maghrébins pourront enfin accéder aux rangs des nations civilisées. Tous les ingrédients étaient présents pour un essor sans égal et où toutes les chances étaient présentes pour une réussite du défit du siècle. Hélas, le sujet du Sahara était toujours chaud à traiter et le roi du Maroc ne voulait aucune autre issue qui ne concorde pas avec sa vision. Et l'Algérie sera la bouée de sauvetage de tous les chefs d'Etat en mal de popularité comme fut notre voisin Moubarak qui avait tout manipulé depuis son bureau, tout le peuple egyptien qui au lieu de réclamer une vie decente et respectable. Ce beau peuple voyait l'Algérie comme une nation sans passé, ni langue, ni culture et surtout sans avenir. Un peuple qui était tombé à côté de la plaque, car l'Algérie était qualifiée pour le mondial et ce n'est que plus tard que nos amis les Egyptiens ont su la portée de cette déviation politique. Le roi du Maroc compte saisir la prochaine rencontre de football pour semer la haine des Algériens et rassembler autour de lui tous les jeunes chômeurs marocains qui aspirent à un lendemain heureux, mais qui tarde à venir et qui les pousse au désespoir, car leur roi n'avait rien apporté de nouveau. Ce dernier veut saisir cette occasion en leur faisant le dessin de l'ennemi commun qui empêche le royaume d'accéder à la réalisation de ses rêves. Une opportunité en or, du moment que la culture du cannabis ne rapporte pas la recette voulue, car l'Algérie ne veut pas fermer les yeux du transit de la marchandise vers le monde entier. Le récent discours est une déclaration de guerre voilée qui nous renseigne sur l'échec de la politique de ce roi qui reste entouré par de douteux conseillers qui n'ont qu'un vœu, celui de déstabiliser la région. Toutes les craintes sont envers cette Algérie qui reprend la forme et qui réalise un saut vers l'avant. Le retour de l'Algérie inquiète tant de nations et la montée de la tension au Maroc n'est que l'arbre qui cache la forêt. Malgré tout, on aurait aimé écouter un prêche qui incite à l'amour et au pardon. Un discours plus réfléchi et plus serein qui rassemblera les deux peuples et qui relancera la coopération et les échanges dans tous les domaines. Il demeure insensé que deux nations arabo-musulmanes ne se parlent plus et laissent passer de nombreuses occasions pour sceller le pacte de la réconciliation et que le Maroc écoute la voix de la raison et laisse ces bédouins bâtir leur cité.

 Pour finir nous dirons que les hommes grands seront ceux qui dirigeront leur peuple vers la prospérité et la béatitude et que l'histoire ne gardera de l'homme que les bonnes et les mauvaises actions. L'opportunité est donc chez le roi du Maroc pour rentrer dans le clan des lauréats du prix Nobel pour la paix et jamais aucun humain sur terre n'oubliera cette bonne action qui sera contée dans toutes les langues du monde.