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VOYAGES ! VOYAGES !

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Livres

Les fondamentaux du transport aérien. Ouvrage (documentaire) de Kamel Bakiri. Editions El Qobia, Alger 2025, 219 pages.



L'avion est désormais le mode de transport, pour les personnes et pour les marchandises, parmi les plus employés. Dans le monde et en Algérie, cela va de soi.

Chez nous, aujourd'hui, on est loin, bien loin de la situation héritée de la colonisation. Ainsi, le jour de sa mise en service, le 21 février 1962, l'Organisme de gestion et de sécurité aéronautiques (l'ancêtre) ne comptait que 5 Algériens parmi les 400 techniciens de l'aviation civile. Jusqu'en 2006, l'aéroport d'Alger comprenait une aérogare datant des années 1940-1950 qui pouvait traiter (seulement) à peine jusqu'à 2,5 millions de passagers par an. Aujourd'hui, l'aéroport international d'Alger est en mesure de traiter un trafic intérieur et international de près de 20 millions de passagers par an, ce qui le place parmi les dix premiers aéroports d'Afrique (En 2022, il était arrivé à la 9e place, selon le classement établi par l'ACI-Afrique (Conseil international des aéroports) en fonction du trafic).

Quant aux aéroports, l'auteur en recense 35 dont 16 internationaux... animés et dirigés par les Algériens eux-mêmes. Idem pour les lignes nationales et internationales, aux appareils en circulation et à leurs personnels, aux organismes de suivi et de contrôle...

Bref, on est bien loin, sur le plan international, du temps où on ne vit, en 1914, qu'un seul passager, des neuf milliards de passagers recensés en 2019.

Ainsi, en 2024, les compagnies aériennes ont relié près de cinq milliards de personnes sur 22 000 itinéraires et 39 millions de vols et ont livré 62 millions de tonnes de marchandises, ce qui a rendu possible un commerce de 8 300 milliards de dollars.

Idem pour l'Algérie. Ainsi, en 2023, les 36 aéroports ouverts à la navigation aérienne publique avaient enregistré près de 15,4 millions de voyageurs, dont 6,7 millions sur le réseau domestique et 8,6 millions sur le réseau international. Et Air Algérie avait effectué 32 215 vols.

Bref, un secteur extrêmement bien réglementé et organisé, ceci pour assurer le maximum de sécurité des personnes et des marchandises. Normes et procédures pullulent. Car, côté commercial, la concurrence est très, très rude, le transport aérien étant avant tout un marché, a fortiori depuis que l'accès à ce vaste marché s'est voulu libre et que les transports aériens du monde entier, de la plus petite entreprise à la plus grande se disputent. D'où l'appel aux techniques de marketing les plus innovantes, la signature d'accords et d'arrangements multiples, avec souvent des concentrations forcées... les uns pour continuer d'exister, survivre, d'autres pour gagner de plus en plus de parts de marché et s'étendre partout dans le monde. Un mouvement... une révolution à laquelle le transport aérien algérien n'échappe pas !

L'Auteur : Né en 1943 à Collo. Diplômé de l'Ecole sup' de commerce d'Alger puis formation au département des transports (Faculté des sciences) de l'Université de Birmingham (Angleterre). Ancien haut fonctionnaire dans l'Administration des Transports (aviation civile). Aujourd'hui retraité, il se consacre à l'écriture. Déjà auteur d'un essai sur sa ville natale (Anep éditions, Alger 2018).

Table des matières : Préambule/ Introduction/ Première partie : Les conventions internationales multilatérales relatives à l'aviation civile, Les organisations intergouvernementales, Les organisations non gouvernementales, Les accords de transport aérien international, La déréglementation du transport aérien international, Les administrations de l'aviation civile et les prestataires des services aéronautiques, La déréglementation et ses répercussions sur l'organisation et l'exploitation des services aériens, Les compagnies aériennes , organisation et fonctionnement/ Deuxième partie : Les organismes algériens de l'aviation civile/ Annexes (5), Quelques repères chronologiques/ A lire pour en savoir un peu plus.

Extraits : « En ce qui concerne les aéroports, selon l'Asn (Aviation safety network), on compte quelque 4000 aéroports commerciaux dans le monde » (p 21), « En 2008, c'est la Commission européenne qui conclut un accord global de « ciel ouvert » , avec les Etats-Unis applicable par tous les pays membres de l'Union européenne » (p 66), « Les aéroports comprennent les aéroports ouverts à la circulation aérienne publique ; ils sont internationaux ou nationaux. Ils comprennent également une autre classification selon la nature de leurs principales activités. On y trouve les aérodromes à usage restreint, les héliports et les bandes d'envol » (p 85).

Avis - Le transport aérien présenté sous toutes ses coutures. Des fondamentaux à connaître par tous, même par les utilisateurs, ne serait-ce que pour mieux comprendre les mécanismes opérationnels, nombreux et complexes, sinon compliqués, d'un secteur où l'utilité, la sécurité (et la rentabilité) restent primordiales. Un livre de chevet pour les professionnels.

Citations : « Le transport aérien commercial n'est pas une fin en soi. C'est avant tout un marché, a fortiori depuis que l'accès à ce vaste marché se veut libre et que les transporteurs aériens du monde entier vont se disputer » (p12), « Le concept de la souveraineté sur l'espace aérien s'applique aussi au transport aérien dans la mesure où dans beaucoup de pays il demeure géré en tant que service public et ce, malgré cette tendance à la libéralisation qui n'est en réalité jamais intégrale. D'ailleurs, la règle générale demeure qu'aucun service aérien international régulier ne peut être exploité sans autorisation préalable » (p 70), « Déréglementation ne signifie pas suppression de la réglementation. Nous avons affaire à un secteur d'activité qui ne peut fonctionner efficacement et en toute sécurité sans une réglementation. En anglais, le terme utilisé d'abord aux Etats-Unis « deregulation » que l'on a parfois traduit en français par dérégulation s'entend déréglementation des seuls aspects commerciaux du transport aérien intérieur et international » (p103).



Taxis. Roman de Aïmen Laïhem. Editions Barzakh, Alger 2023, 165 pages, 900 dinar (Fiche de lecture déjà publiée en mai 2024 . Extraits pour rappel. Fiche complète in www.almanach-dz.com/transports/bibliotheque d'almanach)



Un citoyen d'Alger qui, dans l'anonymat, raconte Alger. Mais il la raconte de manière assez originale, encore introuvée dans notre littérature contemporaine. A partir d'un « taxi ». Facile, tant il est vrai que le moyen de transport dénommé « taxi » a pris, depuis peu, une importance... quantitative... c'est-à-dire disponible à tout moment et en tous lieux, alors qu'il y a moins d'une décennie, il fallait vraiment ramer pour avoir un « taxi ».

Notre citoyen n'est pas fainéant et bien que travaillant à quelques minutes de marche de son domicile, il préfère emprunter le... taxi. Pour mieux regarder sa ville. Pour mieux jauger la vie et les propos de ses concitoyens ayant emprunté « son » taxi. Pour mieux juger une société dont il fait partie mais où il se sent, quelque part, étranger. Il n'est pas le seul... tant il est vrai que la clientèle des taxis ainsi que le monde des « taxieurs » sont multiples et variés (...)

L'Auteur : Né en 1998 à Alger. Architecte (Epau/Alger). Premier livre.

Extraits : (...), « Parfois, c'est ça un taxi : quelque chose vous rattrape alors que vous le fuyez (p55) », « Quel cauchemar ! Il se fait tard et les taxis se font rares dans le noir. Le jour, une voiture sur cinq est un taxi. La nuit, toutes les voitures d'Alger deviennent des taxis. Clandestins, bien sûr » (p 80) (...)

Avis - Étonnante forme de récit... A lire ne serait-ce que par curiosité... (...)

Citations : (...), « Taxi » est le nom donné à une drogue qui ravage la société algérienne. On l'appelle ainsi du fait de sa couleur jaune et blanc. A long terme, le « taxi » a les mêmes effets que la cocaïne ou toute autre drogue dure : une dépendance qui tue à petit feu... » (p150), « C'est surtout ça un taxi : un siège sur lequel s'adosser quand on n'arrive plus à avancer par soi-même » (p153).