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Les deux têtes de Janus

par Sid Lakhdar Boumediène

La mythologie n'est pas la révélation de la religion. Mais elle a servi aux peuples anciens, par les Grecs, d'une tentative d'explication du monde.

Parmi elles, le dieu Janus était représenté par deux têtes. Il était le dieu des portes c'est-à-dire des passages, du commencement des fins, des métamorphoses, des décisions et de l'entrée au ciel. Le regard d'une tête était dirigé vers l'avant, le second vers l'arrière.

Quoi de plus illustratif pour le passé et l'avenir, les traditions et la modernité. Mais aussi pour l'ambivalence et la dualité lorsque les deux s'entrechoquent et que l'une n'arrive pas ou ne veut pas laisser la place à l'autre.

Combien d'Algériens sont dans l'entre-deux de ces deux têtes, de par les générations, les langues ou les projets individuels. Janus est normalement la continuité par ses deux têtes. Le passage devrait se faire, cela s'appelle l'enracinement et la modernité. C'est ainsi la force du passé pour le solide parcours vers l'avenir.

Hélas, Janus est parfois intraitable, il installe un antagonisme entre l'une des têtes et l'autre.

Les Romains ont créé la mesure mensuelle de la temporalité. Ils ont donc nommé le premier mois de l'année, janvier pour Janus, le dieu des passages. Rendez-vous est pris pour tous les janviers à venir afin d'assurer ce passage dans la meilleure des résolutions.